Essai KTM 690 Enduro & SMC|Facettes multiples

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Malgré les solutions techniques très semblables qui ont été retenues lors de leur développement, les nouvelles KTM 690 Supermoto Compétiton et 690 Enduro affichent néanmoins des caractères très affirmés, l’une étant appelée à devenir la reine des circuits de Supermoto tandis que l’autre se sent comme un poisson dans l’eau dans les chemins de terre et les vastes étendues sablonneuses. Deux machines qui partagent indéniablement, chacune à sa manière, l’esprit « Ready to Race » cher à KTM…

Malgré sa cylindrée imposante, la 690 Enduro reste relativement fine, notamment grà¢ce à l’utilisation d’un cadre en treillis qui permet de loger la boîte à air dans le cadre et de déporter vers l’arrière le réservoir à essence qui fait également office d’arrière-cadre.

Propulsées par le fameux monocylindre LC4 690cc injecté du constructeur autrichien et construites sur base d’un chà¢ssis de type treillis dérivé des machines de rallye de la marque, les nouvelles KTM 690 SMC et Enduro font toutes deux preuve d’un caractère fort, fidèle à l’esprit de la marque. Pourtant, elles se veulent bien moins exclusives que la plupart des machines de la gamme autrichienne. Elles sont même plutôt polyvalentes.

Avec la 690 Enduro, vous pourrez partir travailler ou faire une course en ville la semaine et randonner avec vos amis dans les chemins le week-end, ou encore vous lancer dans un raid africain accessible aux trails. La 690 SMC vous emmènera également au travail et sera votre parfaite alliée dans la circulation urbaine mais, le week-end, elle préfèrera les ballades sur routes, de préférence sinueuses puisque c’est là qu’elle excelle. Si vous aimez goà»ter de temps en temps aux joies de la compétition, vous ne serez certainement pas non plus ridicule à son guidon sur une véritable piste de Supermoto.
Vous l’aurez compris, le champ d’utilisation des ces deux 690 KTM est très large.

Bloc 690 LC4 à injection

Pour se plier à toutes les situations, les deux modèles ont la chance de pouvoir compter sur le fabuleux bloc LC4 690 développé par KTM l’an passé et qui équipe déjà la 690 Supermoto (lancée en 2007) et la nouvelle Duke. Ce monocylindre survitaminé développe une puissance maxi de 63 chevaux à 7500 Tr/min pour un couple maxi de 64 Nm, atteints à 6000 tours. Des performances de haut niveau pour un mono, qui offre un caractère résolument sportif à nos deux machines. L’originalité de ce bloc, c’est qu’il est non seulement alimenté par un système d’injection électronique mais que, en outre, le mapping de cette injection est réglable manuellement afin d’influer sur le comportement moteur. Dans la position 1, vous perdez quelques chevaux tout en haut mais vous gagnez en souplesse et rendez donc le moteur plus accessible, sur le second cran, vous permettez au moteur de délivrer toute sa puissance mais vous le rendez également plus agressif dans ses montées en régime, alors que le 3ième cran correspond à la position standard, située à mi-chemin entre les deux premières. Un système réellement efficace et dont l’influence se fait bien plus sentir que les traditionnelles commandes au guidon qui permettent de modifier la courbe d’allumage. Mais au guidon, malheureusement, vous ne trouverez pas cette petite commande magique, car c’est en effet sous la selle (qu’il vous faudra démonter) que se cache le minuscule potentiomètre. Dommage…

Côté chà¢ssis, on retrouve un cadre en treillis tubulaire (les amateurs de Ducati apprécieront…) sur lequel l’absence de poutre central a permis aux ingénieurs autrichiens de laisser libre cours à leur imagination pour optimaliser la répartition des masses. Le résultat de leurs recherches est plutôt original puisque les deux machines voient leur réservoir (d’une capacité intéressante de 12 litres) logé dans la partie arrière de la moto, tandis que la boîte à air de grand volume est située à l’intérieur du chà¢ssis.
Pour le réservoir, KTM va même plus loin puisque l’arrière-cadre est en effet constitué ni plus ni moins par ce réservoir, développé dans un matériau composite hyper-rigide.
Les suspensions ont été évidemment confiées à White Power et sont donc des éléments de très haut niveau. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la version enduro de la 690 affiche un débattement inférieur, à l’avant comme à l’arrière. Des choix techniques imposés par la volonté de conserver une hauteur de selle acceptable (910mm) pour la 690 Enduro, handicapée en la matière par rapport à la SMC par ses roues de grands diamètres.
Pour ce qui est de l’équipement, KTM va à l’essentiel, avec notamment un tableau de bord plutôt simple mais clair et efficace.

Des airs de 990 Adventure…

Malgré ses 690cc, la version enduro sait se montrer efficace et relativement facile d’accès dans un usage purement off-road.

Après avoir passé quelques heures au guidon de la 690 Enduro, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre cette nouvelle machine et la 990 Adventure -machine polyvalente par excellence- de la marque autrichienne. Moins impériale sur la route, du fait de la protection quasi inexistante offerte au pilote et des performances forcément plus limitées du monocylindre, elle se rattrape en off-road par des prestations qui se rapprochent de celles d’une véritable moto d’enduro. Malgré ses 63 chevaux, le moteur ne se montre en effet jamais brutal et fait même preuve d’une réelle efficacité dans les chemins plus techniques.

Quant à la partie-cycle, elle est aussi à l’aise sur la route que dans la poussière des chemins. Etonnante de rigueur sur la route, même à plus de 140 Km/h, elle sait faire preuve de la même rigueur sur les pistes rocailleuses du Sud de l’Espagne mais y ajoute la pointe de vivacité que l’on demande à une bonne machine d’enduro. Bien sà»r, on se sent parfois limité par l’encombrement forcément supérieur à celui d’une 450 EX-C de sa partie-cycle mais la vocation de la 690 Enduro n’est certainement pas de faire de l’enduro pur et dur. Non, elle s’inscrit dans la continuité des anciens trails des années 80, aussi à l’aise à la ville que dans un usage enduro-loisir. Sauf qu’ici, les plus sportifs y trouveront leur compte avec des performances moteur époustouflantes et une partie-cycle moderne.
Les pneus Metzeler trails montés d’origine sur la machine confirment la vocation « tout usage » de la 690 Enduro mais, avec de véritables pneus à crampons, les plus expérimentés n’auront pas à craindre de s’aventurer sur de véritables parcours enduro.
Avec les 12 litres du réservoir, comptez qu’il vous faudra prévoir un ravitaillement en essence tous les 210 Km environ.
Seul bémol constaté lors de notre essai : le moteur a bizarrement tendance à caler de façon intempestive. Heureusement qu’une simple pression du pouce droit sur le bouton de démarreur suffit à relancer le gros mono !

De l’enduro au Supermoto…

Lorsque la 690 Enduro chausse des jantes de 17 pouces, elle devient la 690 SMC, une Supermoto ultra-performante aussi à l’aise dans le trafic urbain que sur circuit.

Lorsqu’elle chausse des jantes de 17 pouces, la 690 Enduro devient la 690 Supermoto Compétition. Dotée des mêmes qualités moteur que la version enduro, cette 690 SMC se sent évidemment encore davantage chez elle sur la route, surtout lorsque celle-ci est parsemée de rond-points et d’épingles. Joueuse et hyper-maniable, la 690 SMC ne rechigne cependant pas de vous emmener à près de 180 Km/h sur l’autoroute. Sans aucune protection au vent, les sensations sont garanties, la fatigue aussi.
Lorsque l’on se prend à jouer dans les successions d’épingles et de courbes serrées offertes par le petit circuit de Supermoto tracé sur un parking à côté de notre hôtel, on apprécie particulièrement l’embrayage anti-dribbling qui équipe la 690 SMC, et par ailleurs également présent sur la version enduro.
Son comportement très naturel permet d’attaquer sans arrière-pensée et fait que l’on prend rapidement beaucoup de plaisir à piloter la nouvelle KTM. A son guidon, on a tôt fait de se prendre pour un champion de Supermoto !

Davantage destinée à évoluer sur les petites routes sinueuses ou sur une piste de karting, la KTM se montre néanmoins particulièrement agréable sur les routes plus rapides, même sur autoroute. Au-delà des 120 Km/h, seule l’absence de protection au vent est là pour vous rappeler à l’ordre…

A l’aise dans toutes les situations, les KTM 690 Enduro et SMC n’ont pas fini de vous étonner. A utiliser au quotidien comme en loisir, elles sauront continuellement vous surprendre par des performances exceptionnelles malgré une accessibilité qui fait d’elles des machines qui plairont tant aux pilotes expérimentés qu’aux novices.

Le bloc LC4 690 qui équipe les deux machines est alimenté par injection électronique et développe pas moins de 63 chevaux ! La KTM 690 Enduro aime les grands espaces ! Sur les pistes jonchées de pierres du Sud de l’Espagne, le chà¢ssis de la 690 Enduro fait preuve de toute la rigueur nécessaire. Seules les suspensions, dont le débattement a été réduit par rapport à la version SMC afin de conserver une hauteur de selle raisonnable, se montrent parfois un peu fermes. Joueuse, la 690 SMC bénéficie d’un train avant très léger qui la rend redoutablement efficace sur une piste de Supermoto.

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KTM 690 Enduro

Moteur : monocylindre, 4 temps, 653,7 cm3, alésage 102 mm x course 80 mm, taux de compression 11,8 : 1, refroidi par eau, 1 ACT et 4 soupapes, injection électronique, 6 vitesses, démarreur électrique, transmission par chaîne Puissance 63 ch. (47 kW) à 7 500 tr/min, couple 6,3 daN.m à 6 000 tr/min

Partie cycle : cadre treillis acier au chrome-molybdène, boucle arrière porteuse en matière plastique intégrant le réservoir, fourche télescopique USD diam. 48 mm triple réglage, mono-amortisseur triple réglage, freins AV 1 disque pétale diam. 300 mm / étrier 2 pistons – AR disque pétale diam. 240 mm / étrier 1 piston, pneus AV 90/70 x 21 – AR 140/80 X 18

Dimensions : empattement 1 480 mm (+ ou – 15 mm), chasse 112 mm / angle 27°, hauteur de selle 910 mm, réservoir 12 litres (env. 2,5 l de réserve), poids à sec usine 138,5 kg

KTM 690 SMC

Moteur : monocylindre, 4 temps, 653,7 cm3, alésage 102 mm x course 80 mm, taux de compression 11,8 : 1, refroidi par eau, 1 ACT et 4 soupapes, injection électronique, 6 vitesses, démarreur électrique, transmission par chaîne
Puissance 63 ch. (47 kW) à 7 500 tr/min, couple 6,3 daN.m à 6 000 tr/min

Partie cycle : cadre treillis acier au chrome-molybdène, boucle arrière porteuse en matière plastique intégrant le réservoir, fourche télescopique USD diam. 48 mm triple réglage, mono-amortisseur quadruple réglage, freins AV 1 disque diam. 320 mm / étrier radial 4 pistons – AR disque diam. 240 mm / étrier 1 piston, pneus AV 120/70 x 17 – AR 160/60 x 17

Dimensions : empattement 1 480 mm (+ ou – 15 mm), chasse 112 mm / angle 27°, hauteur de selle 900 mm, réservoir 12 litres, poids à sec usine 139,5 kg

Texte: Olivier Evrard

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