Enduro – Six Days 2013 | Les Six Days des pilotes belges, jour par jour

Decrease Font Size Increase Font Size Taille du texte Imprimer

Jamais la Belgique n’avait délégué autant de concurrents aux Six Jours Internationaux. En plus de notre équipe de Trophy (6 pilotes) et nos Juniors (4 pilotes), 15 autres membres de club venaient gonfler les rangs. Pas moins de 90 personnes faisaient ainsi le déplacement à  Olbia en ce début octobre. L’attrait du soleil de Sardaigne n’était pas étranger à  cet engouement !

Deux jours avant son départ vers l’île italienne petite catastrophe pour Jeff Goblet. Victime d’un accident de la route en tant que passager, il se fracasse la main. Heureusement, si l’on peut dire, Vincent Grandjean est inscrit et passe d’un statut club à  celui de pilote de Trophy. Une double découverte pour ce néophyte des Six Days.

Hormis un petit problème de numéro de cadre pour Jérôme Martiny, d’échappement trop bruyant pour Michel Dumoulin les contrôles administratifs et techniques se déroulent sans encombre. A l’avant-veille du départ, mauvaise surprise pour Jérôme Bodart. On fracture sa Fiat Panda et on lui vole une bonne partie de ses équipements.

Day 1

C’est sous un chaud soleil (29°) que se donne le départ de la première étape. Longue, mais sans vraie difficulté puisque les pilotes arrivent avec 10 à  15 minutes d’avance aux contrôles horaires. Par contre les spéciales, où Cédric Cremer, Kévin Gauniaux et Jérôme Martiny se retrouvent au coude à  coude comme en Belgique, sont vite défoncées et en font baver aux pilotes clubs.

Dès le second chrono, première chaude alerte, un des nouveaux roulements de la roue arrière de Martiny rend l’à¢me et surtout abîme le clips de maintien. Plus moyen de l’enlever donc de réparer. Jérôme accomplira toute la course avec un roulement faisant office d’entretoise et ne portant que sur la largeur du cache-poussière, soit 4 à  5mm plutôt que sur 1,5cm d’origine! Il encaissera 3 minutes de pénalité en tentant de réparer.

Les pilotes clubs qui en sont à  leur première expérience se rendent vite compte que les Six Days n’ont rien à  voir avec une classique française, mais dans l’ensemble tout le monde respecte l’horaire imposé, sauf Fred Sente qui termine avec un doigt démis. Très douloureux.
Moins de chance pour Romain Dreesen qui chute violemment en liaison et se fracture le péroné.

Day 2

Même itinéraire que la veille, mais avec des temps réduits. Cela passe néanmoins facilement. Hélas, Quentin Monfort se prend deux chutes en spéciales et se reçoit chaque fois sur son épaule gauche. Bilan, il achève la journée bien mal en point. On craint pour la suite.

Grosse alerte pour Andrews Leloup. Il se tangue dans le bourbier d’une spéciale et perd ainsi le fruit de ses efforts précédents, mais surtout son mousse arrière commence à  fondre. Il faut dire que le soleil tape et que certaines liaisons sur l’asphalte sont négociées à  haute vitesse. Il change de mousse au dernier CH, mais concède quatre minutes dans l’aventure.

Fred Sente est en panne sur le circuit (joint de culasse) et ne parvient pas à  réparer suffisamment rapidement pour reprendre le départ le lendemain (chaque équipe de club à  droit à  un joker). Nos Belges du Trophy jouent le top 10 face aux Suisses et aux Autrichiens.

En Juniors, Nicolas Charlier n’est pas au mieux de sa forme, des crampes d’estomac l’empêcheront de s’alimenter correctement durant toute la semaine. Il puisera constamment dans ses réserves.

Day 3
La journée reprend les principales difficultés des deux étapes précédentes mais en sens inverse et avec une remontée de ruisseau en prime. Comme on s’y attendait, Quentin Monfort renonce après quelques kilomètres. Plupart, Cédric Minne connaît la même déconvenue en fin de journée, également avec une épaule en vrac !

En changeant de filtre à  air, Wim Vanderheyden constate que de la poussière est passée. Il nettoie au N-Cleaner Elf mais sans doute en trop grande quantité. Sa moto ne veut pas reprendre directement et il doit remettre un autre filtre pour pointer une minute trop tard. Pendant ce temps, Kévin Gauniaux se rapproche fortement de Cédric Cremer, tandis que Jérôme Martiny, malgré une roue arrière toujours incertaine, signe de bons temps. Vincent Grandjean n’apprécie pas réellement la remontée de ruisseau (à  faire deux fois sur la journée) tandis qu’Adrien Vandommele se sent de plus en plus à  l’aise au guidon de sa 125.

Par contre nos Juniors, qui auparavant signaient des chronos identiques à  ceux de Wim Vanderheyden, commencent à  ressentir les effets de la fatigue dans des spéciales défoncées et qui constituent un véritable calvaire pour nos clubmen.

Day 4

Du Nord d’Olbia, on passe au Sud, sur un terrain plus tortueux. Pour cette étape, les organisateurs ont conservé les temps réalisés par Gio Sala, l’ouvreur officiel, sans ajouter des minutes de rabiot. C’est la grosse effervescence au CH 4 où les Montois sont en poste. Les pilotes, même les meilleurs, arrivent avec une minute voire dans leur minute de pointage. Nos représentants au Trophy et en Juniors, mais aussi Bertrand Bailleux, passent sans pénalité par contre les pions s’accumulent parmi nos pilotes clubs. Une minute pour David Cuvelier, Jean-François Hallet et Jérôme Bodart ; deux pour Sam Defoy ; quatre pour Michel Dumoulin ; cinq pour David Halleux ; quatorze pour Philippe Rorive et Pierre Schmits et vingt-quatre pour Dimitri Persoons. On enregistre aussi l’abandon de Max Rorive lui aussi avec une épaule abîmée. Décidément…

Sentant le retour de Gauniaux, Cédric Cremer se réveille et se montre le meilleur des Belges en s’installant parmi les 30 meilleurs pilotes des ISDE.

Day 5

Même parcours que la veille, mais cette fois les pilotes savent où ils doivent mettre gaz. Malgré leur bonne volonté, les clubs encaissent de nouvelles pénalités. Il faut avoir un peu de chance dans le tronçon serré car un unique passage est possible dans une grande côte et un seul concurrent suffit à  bloquer toute la troupe.
Le début de journée est laborieux pour Gauniaux et Vanderheyden qui ne trouvent pas leurs marques. Il faudra attendre la fin de matinée pour que leurs chronos soient normaux.

 

Grosse alerte à  l’arrivée quand le moteur de Vandommele refuse de tourner. Ce n’est qu’une bougie défaillante. C’est du moins ce que l’on pense. Par contre, la roue de Martiny est de plus en plus en mauvais état. Il faudra une astuce à  la « belge » pour que Jérôme achève le sixième jour.

Wim connaît aussi des problèmes de carburation. Malgré tous les soins apportés lors des ravitaillements, on découvrira quelques gouttes d’eau dans l’essence. Sans doute un fond de cuve dans l’une des stations.
David Halleux achève la journée complètement groggy. Il s’est pris une bonne bà»che, fêlant même son casque.

Day 6

Alors qu’il ne reste qu’une cinquantaine de km de route et une étape de motocross collective, David Halleux préfère renoncer. L’insistance de toute l’équipe n’y fera rien. A mi-parcours, la moto d’Adrien Vandommele refuse tous services. Aidé par ses coéquipiers, il termine en poussant des kilomètres et des kilomètres. Il sera classé de justesse.

Au cours du cross final, les nôtres connaîtront des fortunes diverses. Martiny terminera deuxième de sa série, Gauniaux douzième alors que Cremer et Leloup chuteront.

2 médailles d’or, 9 d’argent, 7 de bronze…

Au total, sur les 24 partants, la Belgique enregistre seulement six abandons, dont cinq sur blessure. Cremer et Gauniaux ramènent une médaille d’or, Vanderheyden, Martiny, Charlier, Vandommele, Grandjean, Peffer, Leloup, Cuvelier et Bailleux sont récompensés avec de l’argent alors que Schmits, Defoy, Persoons, Dumoulin, Bodart, Hallet et Philippe Rorive reviennent avec du bronze. L’équipe Trophy se classe 11ième sur 20 nations classées et nos Juniors treizièmes.

Texte: Philippe Borguet | Photos: Serge Marlier

Résultats

Résultats complets consultables sur le site officiel de l’organisation.

Vos commentaires