Published On: 6 février 2021

Tim Gajser part cette année à la conquête d’un 5ème titre mondial. Après deux titres MXGP consécutifs et une saison 2020 rendue compliquée par la crise du coronavirus, le pilote Honda HRC vient de profiter de quelques semaines de repos avant de reprendre son programme hivernal en Sardaigne. S’il est impatient de pouvoir à nouveau prendre le départ d’une course, il espère surtout que 2021 marquera le retour des fans le long des circuits.

Comment se déroule l’entre-saison ?

Tim Gajser : « Jusqu’à présent, bien. Je me suis beaucoup entraîné en décembre, puis j’ai pris quelques semaines de repos. Maintenant, je suis en Sardaigne et je vais rester ici pendant environ un mois, pour m’entraîner un maximum à moto et faire du physique également. Le plan est de faire les trois courses italiennes puis de me diriger vers Oman (premier rendez-vous du championnat MXGP, NDLR). J’ai hâte de reprendre la course. »

Le lancement tardif de la saison 2021 impacte ton programme ?

« À certains égards, c’est différent parce que généralement en janvier, je suis en Sardaigne. Cette année, je l’ai passé à la maison. Ensuite, les courses internationales commencent généralement fin février ou début mars. Cette année, tout est un peu décalé. Je suis sûr qu’une fois que nous reprendrons la course, les habitudes reviendront vite. »

Les restrictions de voyage ont-elles modifié tes plans?

« Avec toutes les mesures sanitaires en place, il n’y avait pas beaucoup de possibilités pour bouger et aller rouler. Quand j’ai pris les trois semaines de congé, nous ne sommes pas partis en vacances, mais des amis sont venus et nous avons simplement passé du temps ensemble. Sinon, c’était juste un moment de détente et de repos car tout est fermé. J’ai mis beaucoup de temps à recharger les batteries et ça faisait du bien de prendre une vraie pause. Mais maintenant, j’ai envie que les affaires reprennent ! »

Le fait que tu rouleras cette année avec la même Honda CRF450RW qu’en 2020 te facilite les choses, il ne doit pas y avoir autant de tests?

« La moto est assez similaire en effet à celle de l’année dernière, avec quelques changements malgré tout. Mais oui, elle est très proche de celle avec laquelle j’ai remporté le championnat du monde 2020. Je me sens donc déjà très à l’aise à son guidon. »

Quelle a été la réaction en Slovénie par rapport à ton titre 2020?

« La réaction fut à nouveau énorme. C’était un peu différent cependant parce que je ne pouvais aller nulle part pour faire des interviews ou recevoir des récompenses mais le public a réagi à mon titre et cela me rend extrêmement fier. »

La Slovénie a connu une bonne année sportive en général, le motocross y obtient-il une bonne couverture médiatique?

« La Slovénie compte beaucoup de bons sportifs dans une grande variété de sports, mais je pense que le motocross se développe dans mon pays, avec de nombreux jeunes enfants et des gens qui veulent commencer à rouler à mot. Donc je suis très heureux que la couverture dont le sport profite actuellement en inspire d’autres à se lancer. »

Tu suis le championnat de Supercross US ?

« Oui ! J’ai été impressionné par Barcia lorsqu’il a remporté l’ouverture du championnat pour la 3ème fois consécutive, c’est incroyable ! Roczen semble constant, maintenant qu’il s’est mis à gagner enfin, je pense qu’il est bien parti. La catégorie regorge de très bons pilotes et il est intéressant de voir comment les courses se déroulent là-bas. »

« Peu importe la situation, j’ai toujours su comment trouver la motivation nécessaire. »


A quel point a-t-il été difficile mentalement de rester concentré et de se maintenir à son meilleur niveau sur une saison aussi compliquée que la saison dernière ?

A lire également :   Camille Chapelière sur l'Enduropale du Touquet avec Suzuki

« L’année dernière a été une année difficile pour tout le monde. Beaucoup de nouvelles choses nous sont arrivées en une seule fois avec le calendrier, les tests et les voyages, mais en tant que pilotes professionnels, nous devons toujours trouver la motivation pour nous entraîner dur, continuer à faire des efforts et rester concentrés à 100%. C’était difficile mais dans l’ensemble, cela s’est très bien déroulé et je suis satisfait de l’effort que toute l’équipe a déployé pour remporter le titre. »

A lire également :   Camille Chapelière sur l'Enduropale du Touquet avec Suzuki

Tout le monde dit que défendre un titre est plus difficile que de le conquérir…

« Défendre un titre est toujours difficile, mais le remporter la première fois l’est aussi ! Vous devez être au top chaque semaine, ne pas vous blesser…Je crois que 2021 sera encore une bonne année  avec beaucoup de bons pilotes dans la catégorie MXGP. »

N’est-il pas difficile de s’entraîner très dur en vue du championnat alors que la situation mondiale est encore très floue?

« Nous savons tous pourquoi nous nous entraînons, pourquoi nous nous entraînons si dur. Nous voulons tous gagner, tout simplement. Je n’ai jamais eu besoin de motivation supplémentaire ou que quelqu’un me pousse. J’ai toujours trouvé la motivation et je sais comment le faire. »

S’il on devait revenir cette année au format d’un jour en MXGP, cela te poserait un problème?

« Au début, lorsque nous avons commencé avec le format d’un jour l’année dernière, j’ai eu un peu de mal. Je ne me sentais pas aussi à l’aise. A présent, je sens que cela ne m’importe pas vraiment, je peux m’adapter à l’un ou à l’autre. »

Et le format des triples GP avec trois courses consécutives sur dimanche-mercredi-dimanche?

« Si c’est ce qui doit être fait pour sauver la saison, je suis tout à fait d’accord de le faire. En fait, cela a très bien fonctionné en 2020, nous sommes parvenus à faire beaucoup de courses en peu de temps, donc nous savons que c’est possible. Ce que j’espère surtout, c’est que les fans pourront revenir sur les circuits pour vivre la course, nous encourager et nous rendre visite dans les paddocks. Ces interactions avec mes supporters me manquent et j’espère qu’ils pourront venir sur les GP. Cela rend l’atmosphère bien meilleure. »

Que retiens-tu de la saison 2020 et de la gestion des nombreuses inconnues auxquelles vous avez dû faire face?

« J’ai beaucoup appris l’année dernière sur la façon dont vous devez être flexible; vous devez vous adapter et vous concentrer sur ce qui vous attend. Il ne sert à rien de se plaindre ou de souhaiter que les choses soient différentes; vous devez avoir confiance dans le fait tout le monde a fait son travail et je sais qu’avec le Team HRC je peux le faire. Nous avons fait beaucoup de courses sur une courte période avec très peu de jours de repos pour tout le monde, mais nous continué à prendre du plaisir à le faire. Cela me rend confiant pour cette année, je sais que je pourrai faire face, même si la situation devait évoluer en cours de saison. »

Photos : Bavo Swijgers