Published On: 11 septembre 2022

Le week-end dernier, la 96ème édition des Six Jours Internationaux d’Enduro s’est achevée sur un succès historique de la Grande-Bretagne. Dans la très belle région de la Haute-Loire, en France, terre d’enduro s’il en est, les Britanniques ont renoué avec le succès sur la plus grande compétition d’enduro de la saison après pratiquement 70 ans. Leur dernier succès datait en effet de… 1953. L’Italie termine deuxième, l’Espagne – portée par un flamboyant Josep Garcia- complétant le podium final au pied duquel se retrouve l’équipe française.

A partir du lundi 29 aout, les quelque 560 pilotes engagés pour la 96e édition des ISDE, se sont élancés pour 6 journées de course et 15 spéciales réparties sur 3 boucles différentes au départ de l’aéroport Le Puy-Loudes où se trouvait le paddock. Ces ISDE reviennent sur le territoire qui a vu naître l’enduro en France, le département de la Haute-Loire, au cœur de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 42 ans après l’édition de 1980 à Brioude. La course, dans la plus pure tradition de l’enduro à la française, se déroulera à l’ouest, au sud et au nord de la Haute-Loire, jusqu’à la moitié nord de la Lozère, dans la région voisine l’Occitanie. Avec une altitude moyenne de 1 000 mètres et des points culminant à 1 400 mètres.

Tim Louis

Notre équipe belge engagée sur le World Trophy avec Erik Willems, Dimitri Vanhoenacker, Dietger Damiens et Tim Louis a terminé 8ème sur 22 pays participants. L’équipe belge junior a tout juste réussi à rentrer dans le top 10 avec la 10ème place. Une belle performance de nos jeunes, Florian Tichoux, Dante Nijs et Mika Vanderheyden. Dans ce Junior World Trophé, la victoire est revenir à l’Australie devant l’Italie et la République Tchèque.

Mika Vanderheyden

A côté des deux équipes engagées par la fédération dans les World Trophy et Junior World Trophy, les couleurs belges étaient encore portées au Puy-en-Velay par 3 équipes de clubs :

  • Jaimy Van Damme, Nicolas Charlier, Kevin Thomas
  • Joël Delsupexhe, Jérémy Bebronne, Arthur Sente
  • Quentin Vinken, Yves Vandoninck, Frédéric Jobkenne.

Les Belges engagés dans les équipes de clubs.

« Toute la semaine, nos compatriotes ont fait le job », commente Thierry Klutz, directeur technique de la FMWB qui accompagnait la délégation belge sur place. « Ici, les places sont très chères, chaque seconde compte. Nous nous retrouvons ici face aux plus grandes nations de l’enduro. Pour Dimitri Vanhoenaker et Tim Louis, c’était une première car ils n’avaient jamais participé à des ISDE. Eric et Dietger ont plus d’expérience dans les épreuves internationales et ce sont eux qui ont logiquement sorti nos meilleurs résultats. Tous les Belges présents ici ont vraiment donné le meilleur d’eux-mêmes, tout a bien fonctionné au niveau de l’équipe et nous devons en être fiers. »

Philippe Rorive

« Il faut savoir qu’on part sur les ISDE avec une équipe de 70 personnes », renchérit de son côté Philippe Rorive, l’Andennais ayant repris le rôle de team manager de l’équipe belge à la suite de Philippe Borguet il y a maintenant 3 ans. « Derrière les 16 pilotes qui roulent, il y a toute une équipe de bénévoles qui sont à pied d’oeuvre durant toute la semaine, souvent dès l’aube, pour leur permettre d’aborder la compétition dans les meilleurs dispositions qui soient. On ne s’en rend pas toujours compte. Merci à tous ceux-là ! »

« Si je suis heureux de l’organisation que nous parvenons petit à petit à mettre en place et que je peux déjà dire que nous ferons mieux encore l’an prochain à ce niveau-là », poursuit le manager, « je suis plus que satisfait également des résultats sportifs obtenus par nos pilotes. Une huitième place sur le World Trophy, c’est tout simplement le meilleur résultat jamais obtenu par notre pays sur les ISDE. »

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« Pour moi-même avoir participé 4 fois aux 6 jours » complète Klutz « je sais en tant que pilote ce que demande comme investissement une telle épreuve. Avant d’arriver sur place, 1 semaine avant l’épreuve pour reconnaitre les spéciales à pied, il faut se préparer spécifiquement mais aussi préparer son matériel, le tout pour 6 jours de course et sans savoir quelle météo il fera exactement. »

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« Je suis maintenant passé de l’autre côté de la barrière et je me rends compte à quel point tout coordonner pour les pilotes est un travail de titan. Il faut avoir une équipe qui se trouve au paddock dès le départ des pilotes, l’équipe en question doit être sur place pour 6 heure du matin. Puis il y a les trois postes de ravitaillement qui sont situés à trois endroits différents du parcours. Il faut y être avec les outils, les tonnelles, les tables et bancs, la nourriture, les pièces de rechange des pilotes et leur box personnel qu’ils auront préparé la veille », poursuit Klutzy. « Il faut donc 1 équipe paddock et trois équipes ravitaillement, tous avec une camionnette pour véhiculer tout le matériel. Charger tout ça le matin dans la camionnette, décharger et tout placer lorsqu’ils arrivent au CH (Contrôle horaire et ravitaillement), rester là la journée et tout recharger quand tous les pilotes sont passés pour retourner là où on loge et tout décharger à nouveau… »

« Et puis il y a également les suiveurs et la famille qui accompagnent les pilotes. Ces personnes sont indispensables pour aider le pilote à performer. Il faut comprendre le pilote qui parcourt plus de 200 kms par jour sous la chaleur, qui galère en liaison et qui arrive à une spéciale chrono est tout heureux de voir quelqu’un qu’il connait… mais la personne qu’il connait, pour être là à l’heure, il aura dû parcourir tout autant de kilomètres en voiture ou à moto et … sans trainer. Si la moto reste un sport individuel, sans une équipe, surtout en enduro, il est impossible d’envisager de performer, voire de terminer la course ! Je ne peux que remercier et féliciter toute l’équipe pour le travail formidable qu’ils font pour nos pilotes et notre fédération », conclut Klutz.

Du côté des pilotes « club », on notera la chute de Kévin Thomas sur un gros saut en spéciale le premier jour avec comme conséquence une fracture du scaphoïde qui a nécessité une opération en urgence. L’opération s’est bien déroulée et il a pu rejoindre le paddock plus tard dans la semaine.

Yves Vandonijk a malheureusement dû abandonner le 3ème jour de course à la suite de soucis physiques. Rien de grave mais néanmoins suffisant que pour ne pas poursuivre l’aventure de ces ISDE. Le 4ème jour de course n’aura pas été un bonne journée pour Jérémy Bebronne. Il a malheureusement dû abandonner sur casse mécanique. C’est un coup dur pour lui qui avait à cœur de terminer ces 6 jours. Devoir abandonner est moralement très difficile… C’est la dure loi du sport, malheureusement.

Enfin, on ne peut pas terminer ce bilan belge des ISDE sans une pensée pour Dante Nijs. Il apprenait en effet avec douleur le décès de sa grand-mère à l’arrivée du cross final. Courage Dante en ces moments difficiles.

L’année prochaine, c’est en Argentine que se dérouleront les ISDE. Et les Belges ont bien l’intention d’y briller !


Résultats

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