C’est l’un des transferts qui a marqué l’intersaison dans le monde du championnat MXGP : Jeremy Seewer est passé du team officiel Yamaha avec lequel il était depuis 2019 à l’équipe officielle Kawasaki, où il est devenu le coéquipier de Romain Febvre. Un nouveau chapitre pour le pilote suisse qui compte bien profiter de son passage chez les Verts pour accrocher enfin une médaille d’or à son palmarès.
Jeremy Seewer fêtera ses 30 ans cet été. Le Suisse n’a jamais été champion du monde. Et pourtant, il compte pas moins de 5 titres de vice-champion à son actif, 2 en MX2 (2016 et 2017) et 3 en MXGP (2019, 2020 et 2022). L’année dernière, c’est avec une médaille de bronze qu’il a terminé ce qui était déjà sa 12ème saison sur le championnat du monde de motocross. Exit le bleu, c’est désormais en vert que Seewer, vainqueur de 3 GP l’an dernier, voit l’avenir.
« C’est une nouvelle moto à laquelle il faut s’habituer, de nouvelles personnes autour de soi et beaucoup d’autres changements », commente Seewer, « mais cela a été une bonne expérience jusqu’à présent. Il y a eu des hauts et des bas, ce qui est normal, mais je m’amuse et je suis heureux ! Physiquement, j’ai eu un très bon hiver. J’ai continué à travailler et j’ai essayé de m’améliorer. J’ai essayé de travailler plus dur mais aussi de mieux me concentrer sur ce qui est vraiment important et je ne pense pas que j’ai jamais été en aussi bonne forme auparavant. C’est très positif. Je prends les courses de présaison calmement, j’essaie d’en profiter au maximum et j’attends surtout avec impatience les premiers GP. »
« Je ne suis pas vraiment pas un gars qui voit une nouvelle motivation dans tout ce qui est nouveau », poursuit-il, « mais bien sûr, c’est agréable de découvrir de nouvelles choses. Certaines d’entre elles sont bien meilleures et on se demande parfois pourquoi on ne les a jamais faites auparavant, pourquoi personne ne nous a orientés dans cette direction tant cela semble naturel. Il y a aussi d’autres choses qui peuvent sembler plus négatives et je dois y travailler, mais il est certain que je suis vraiment motivé pour faire en sorte que tout fonctionne. Bien sûr, il est plus facile de rester dans sa zone de confort parce qu’on connaît le package, on sait qu’on peut gagner des courses et on sait ce qu’il faut améliorer pour progresser. Mais quand vous changez comme je le fais maintenant, le fait de repartir de zéro vous donne un nouveau souffle. Beaucoup de gens me disent que le vert me va bien et quand je me vois sur certains clips, je me dis « wow, c’est joli ! »
« Trouver les derniers %, c’est là que cela devient compliqué »
« Fonctionner avec une nouvelle équipe n’est pas nécessairement quelque chose de simple », explique encore le pilote suisse. « Disons qu’à 90 %, c’est simple parce que les meilleurs pilotes peuvent rouler vite sur n’importe quelle moto, même une moto de série de n’importe quelle marque ; je peux rouler vite et j’aime ça, mais porter la vitesse au niveau GP est une autre histoire. Il faut trouver les derniers 10 %, puis les derniers 5 %, les derniers 3 %… c’est là que ça devient compliqué et qu’il faut vraiment prendre le temps de tester et de régler la moto, la suspension, le moteur, le châssis, les freins… ; il y a tellement d’options sur la table quand vous êtes dans une équipe d’usine ! Dans quelques semaines, je saurai où j’en suis. Honnêtement, je me sens déjà bien, mais le fait de rouler en compétition au plus haut niveau sera la confirmation finale. »