Superbe vainqueur chez les Nationaux MX2 ce dimanche à Genk, Ludovic Brevers a fait forte impression. A tout juste 15 ans, le pilote Kemea semble mieux armé que jamais à l’aube d’une saison qui le verra disputer son second championnat d’Europe MX2. Marnicq Bervoets semble en tout cas pleinement satisfait de son poulain. Pas de doute, tout va bien pour notre jeune compatriote!
Ludovic, avec cette double victoire le week-end dernier à Genk, la saison démarre plutôt bien pour toi! Ce succès chez les Nationaux MX2 cadre-t-il avec les objectifs que tu t’étais fixés ou s’agit-il d’une bonne surprise?
Ludovic Brevers: « Oui, en effet, j’ai vraiment passé un excellent week-end à Genk! Gagner en Nationaux à la FMB était en effet un de mes objectifs. Mon team m’a demandé de participer à un maximum d’épreuves nationales cette année afin d’essayer de jouer le titre. Etant donné que je devrais manquer quelques courses à cause de concurrences de dates avec le championnat d’Europe, mon objectif est de gagner un maximum de manches afin de gommer mes absences au maximum et de rester malgré tout dans la course au titre. A Genk, tout s’est bien passé, j’ai su effacer des départs moyens en roulant vraiment détendu, sans stress. Comme me l’avait conseillé mon père, j’ai roulé en essayant avant tout de prendre du plaisir sur la moto et cela a vraiment bien fonctionné! »
Marnicq Bervoets a déclaré après la course qu’il t’avait vu dimanche pour la première fois rouler en course au niveau auquel tu roules d’habitude à l’entraînement et avoir été impressionné par ta vitesse. Venant de quelqu’un comme Marnicq, c’est le genre de déclaration qui doit faire plaisir, non?
Ludovic Brevers: « Oui, évidemment. C’est vrai que, pour une fois, j’ai pu vraiment me là¢cher durant la course et rouler comme si j’étais à l’entraînement. J’ai beaucoup appris cet hiver au contact de Marnicq et de l’ensemble du team Kemea et cela commence à porter ses fruits. Par rapport à l’an passé, j’ai davantage confiance en moi et cela se ressent sur la moto. »
Quels sont les points sur lesquels tu as particulièrement travaillé cet hiver?
Ludovic Brevers: « Par rapport à l’an passé, nous avons décidé avec Marnicq et mon père de changer complètement notre fusil d’épaule par rapport à l’année passée. L’an dernier, j’avais énormément roulé à moto. Cette année, au contraire, je suis resté plus de 2 mois sans rouler et j’en ai profité pour travailler sur le plan physique. Cela n’a pas toujours été facile car j’ai fini par avoir vraiment très envie de rouler mais cela m’a permis de progresser physiquement et, surtout, d’arriver sur les premières épreuves en ayant envie de rouler à moto. Pratiquement tous les jours, je suis un programme d’entraînement que Marnicq m’a concocté, où moto et physique s’alternent sans cesse afin de tenter de trouver le meilleur équilibre possible entre les deux. C’est une approche très différente de celle de l’an passé où j’avais dà» rouler beaucoup afin de compenser le manque de vitesse et d’expérience en MX2. »
Le fait de pouvoir t’entraîner avec tes coéquipiers, Kenny Vandueren, Nathan Renkens ou Kevin Fors, c’est aussi un avantage, non?
Ludovic Brevers: « Oui, cela me permet de gagner en vitesse. Souvent, Marnicq me demande de tenter de suivre un maximum Kenny ou Kevin. Que ce soit 2 ou 3 tours, je donne le meilleur de moi-même pour m’accrocher et cela me permet de progresser et de franchir certains palliers. »
Tu avais jusqu’à présent toujours travaillé exclusivement avec ton père, Laurent. N’appréhendais-tu pas la collaboration avec Marnicq Bervoets en arrivant chez Kemea?
Ludovic Brevers: « En effet, depuis le début, je travaillais uniquement avec mon père. C’est vrai que je me suis posé beaucoup de questions avant de commencer à travailler avec Marnicq mais je suis aujourd’hui enchanté de la façon dont se passent les choses. Marnicq est très à l’écoute et, lorsqu’une décision doit être prise, elle l’est toujours après concertation avec mon père et moi-même. C’est évidemment un grand changement pour moi mais tout se passe vraiment pour le mieux! »
La Yamaha 250 YZ-F, c’est également une découverte pour toi!
Ludovic Brevers: « Oui, après des années passées sur Kawasaki, il fallait que je m’habitue à la Yamaha. C’est aussi pour cela que je suis resté plus de 2 mois sans rouler cet hiver. A présent, j’ai un bon feeling avec la moto. On n’y touche d’ailleurs pas énormément et je roule finalement avec une machine assez proche d’une moto d’origine. »
Tu l’as dit, tu comptes te battre pour le titre Nationaux MX2 en Belgique. Et pour le championnat d’Europe MX2, as-tu des objectifs aussi précis?
Ludovic Brevers: « Non, pour le championnat d’Europe, il n’y a pas d’objectif qui soit fixé par le team. Je peux rouler sans pression, avec le seul but d’engranger de l’expérience et de progresser à chaque sortie. »
Des personnes à remercier?
Ludovic Brevers: « Oui, bien sà»r. Tous ceux qui rendent cette aventure possible, à commencer par mon père et mon entourage qui sont toujours là pour me supporter. Il y aussi Guy Laval, du team PSM, et André Mathieu qui m’aident beaucoup, ainsi que la marque Scott. Sans oublier tous les supporters qui me suivent le long des circuits! »
Texte: Olivier Evrard | Photos: CDS