Deux ans après avoir introduit dans son catalogue les premiers modèles 2-temps de la marque, Husaberg présente une gamme 2013 plus large que jamais. De la petite 125cc 2-temps à la grosse 501 4-temps, ce ne sont désormais pas moins de 7 modèles qui permettent au constructeur suédois d’être présent avec au minimum une machine 4-temps et une 2-temps dans chacune des catégories enduro. Il faut dire qu’il n’a pas fallu aller chercher bien loin ces mécaniques puisqu’elles sont toutes signées KTM, à qui la marque appartient depuis 1995.
Désormais concentrée à 100% sur le marché de l’enduro, Husaberg aborde la saison 2013 avec une gamme profondément remaniée. Après l’introduction de 3 modèles 2-temps (250, 300 puis 125cc) ces 2 dernières années, le moteur 4-temps incliné à 70° cher à la marque suédoise passe en effet aux oubliettes pour être remplacé par des mécaniques beaucoup plus conventionnelles. Et pour cause: ce sont celles qui équipent les modèles de la marque-soeur KTM, leader incontesté sur le marché de l’enduro.
Perte d’identité?
Si ce lien encore plus étroit entre les 2 marques a le mérite de permettre à Husaberg de présenter pour la première fois de son histoire une gamme enduro complète et d’offrir au petit constructeur -dont les machines sont produites à Mattighofen depuis 2002 déjà – davantage de puissance en termes de développement et d’innovations, il fait aussi en sorte que les Husaberg perdent définitivement ce qui fait leur particularité depuis la création de la marque en 1987: une architecture originale qui plaçait le filtre à air en lieu et place du réservoir à essence, ce denier étant logé sous la selle afin d’abaisser le centre de gravité de l’ensemble. Les amoureux de la marque le regretteront sans doute…
Très courant dans le monde automobile, le partage d’une plate-forme commune l’est moins dans le monde du 2 roues. Sur un marché devenu hyper-concurrentiel, on avoue chez Husaberg que, au vu des quantités produites, il n’était plus possible de continuer à produire des mécaniques propres à la marque. Le partage des moteurs avec KTM devrait permettre à la marque de continuer à proposer des produits high-tech à des prix qui restent compétitifs.
Deux ans après avoir débuté le partage de mécaniques avec les TE 250 et TE 300 2-temps, Husaberg tire d’ailleurs un bilan positif de ce rapprochement avec KTM. « On note un très net retour de la clientèle vers le 2-temps, nettement moins coà»teux à l’usage que le 4-temps », nous explique-t-on. « Grà¢ce à l’introduction de 3 modèles 2-temps dans notre gamme, Husaberg est clairement devenu le numéro 2 sur le marché de l’enduro ».
Plus ready que ready
Savez-vous que le fameux slogan « Ready to race » utilisé par KTM était en fait celui de Husaberg avant que la marque ne soit rachetée par les Autrichiens? Ceux-ci ont alors décidé qu’il deviendrait celui des machines oranges, Husaberg adoptant alors le « 4 Stroke Force » faisant référence au fait que la marque ne proposait jusqu’à 2011 que des modèles 4-temps. Aujourd’hui, la marque bleue et jaune étant tournée à 100% vers l’enduro (les modèles cross et Supermoto ayant définitivement disparus), le slogan utilisé est désormais « Pure enduro ».
Si les KTM sont en effet « Ready to race », c’est sans doute encore plus vrai pour les Husaberg. Même s’il y a un sérieux air de famille avec les KTM, les Husaberg ont ce petit quelque chose en plus qui fait qu’on en tombe amoureux dès le premier coup d’oeil. C’est beau, sobre, remarquablement bien fini et nombreux sont les détails qui trahissent un souci du détail qui fait toute la différence sur des machines pensées de A à Z pour la compétition.
Si les mécaniques, tant 2 temps que 4-temps présentent forcément toutes les caractéristiques techniques qui font des blocs KTM les plus modernes et les plus avancés technologiquement du marché, avec notamment l’injection électronique sur tous les 4-temps, des embrayages hydrauliques pour tout le monde et un démarreur électrique sur toute la gamme à l’exception de la petite 125cc qui se contentent logiquement d’un kick, la partie-cycle des Husaberg présente quelques particularités qui lui permettent de rester au top.
A commencer par ce fameux arrière-cadre en polyamide injecté composé de 3 éléments (1 seul élément forgé précédemment) qui offre davantage de réssitance aux chocs en cas de chute qu’un élément traditionnel en aluminium, intègre sur le côté droit une poignée qui permet de relever facilement la machine et offre une protection optimale à différents composants électriques comme la batterie.
Fourche WP dernière génération
Comme toujours, les suspensions ont été confiées à White Power. A l’arrière, on retrouve sur tous les modèles un amortisseur PDS sans biellette dernière génération, 7mm plus long que le modèle précédent et dont la précharge du ressort est à présent réglable sans utiliser le moindre outil. Devant, WP équipe les Husaberg avec sa toute nouvelle fourche inversée « 4CS » (pour Four-Chamber-System), étudiée pour offrir des caractéritiques d’amortissement plus constantes dans la durée.
Cette nouvelle fourche présente aussi l’avantage d’offrir la possibilité au pilote d’en modifier les réglages tant en compression qu’en détente tout en restant au guidon. Les 2 réglages se trouvent en effet au somment des canons, la détente se réglant à l’aide de la molette présente sur le canon de droite, la compression sur celui de gauche. Au contraire de ce qui a déjà été fait dans le passé par d’autres marques, chaque canon assure ici des fonctions d’amortissement hydraulique en compression comme en détente. Cette fourche « 4CS » a en outre été prévue pour être entretenue très facilement.
Equipement de qualité
Les freins sont pour leur part du Brembo dernière génération, tandis que les jantes anodisées bleues sont équipées de rayons renforcés teintés de noir, la roue arrière ayant au passage perdu 200 grammes. La nouvelle boîte à air est très facile d’accès et le système de démontage rapide permet de changer l’élément en mousse en quelques secondes à peine. Le nouvel habillage et en particulier l’ensemble sel-réservoir-radiateurs, est particulièrement fin, les radiateurs présentant en outre davantage de flexibilité pour une meilleure résistance aux chocs tandis que le réservoir translucide accueille à présent 9,5 litres de carburant sur les 4-temps (également équipés d’un témoin lumineux de passage sur la réserve) pour 10,7 litres sur les modèles 2-temps. Enfin, on notera un nouvel effort de la part des ingénieurs pour tenter de réduire les émissions sonores de leurs machines tout en conservant un niveau de performances équivalent.
Une gamme Husaberg 2013 à forte connotation autrichienne donc mais qui a su malgré tout conserver une identité propre qui fait des machines suédoises les machines d’enduro ultimes par excellence. Des machines conçues pour l’enduro pur et dur, sans concession. Et, au vu de ce qui nous attend sur notre terrain d’essai espagnol, cela tombe plutôt bien.
Sous la canicule (plus de 40°C!), c’est en effet un parcours pour le moins technique, davantage trialisant que roulant, avec une terre tellement sèche qu’elle s’apparente en de nombreux endroits à du sable utlra-fin, qui nous attend. TE 125, TE 250, TE 300, FE 250, FE 350, FE 450 ou FE 501, ce sont donc 7 modèles qui ne demandent qu’à nous emmener à travers la forêt espagnole.
La nouvelle FE 250 crée la (bonne) surprise
Sur ce type de parcours et compte-tenu des conditions, rien d’étonnant à ce que les 2-temps et la petite 250 4-temps se montrent à leur avantage. Cette dernière est assurément la bonne surprise de ce millésime Husaberg 2013. Pouvant compter sur un moteur qui répond présent en toutes circonstances, souple et progressif quand il le faut, rageur quand on le lui demande, la nouvelle Husaberg présente une partie-cycle remarquablement équilibrée. Ultra-maniable et facile à emmener dans les épingles entre les arbres, elle met rapidement en confiance dès que les chemins se montrent plus roulant, les suspensions et en particulier la nouvelle fourche effectuant un travail remarquable. Seul bémol, qui vaut pour toute la gamme: le nouveau frein avant Brembo se montre (mais c’est sans doute en partie dà» à la chaleur particulièrement élevée lors de notre essai) souvent trop agressif et l’on a tôt fait de perdre l’avant en se laissant surprendre par la puissance de freinage. D’autant plus que le pneu avant Michelin qui équipe les Husaberg en première monte n’est sans doute pas le plus adapté aux chemins espagnols.
On attendait beaucoup de la FE 350 mais force est de constater qu’elle a du mal à trouver sa place dans une gamme où la petite 250 allie une légèreté redoutable à un moteur très lissé qui se montre à la fois performant et facile à utiliser et où la 450 compense son léger embonpoint en comparaison à la 250 par un moteur dont le couple et la puissance vous sortent de toutes les situations. Difficile dès lors pour la 350 de combiner les qualités de ces 2 modèles.
Les 2-temps jouent pour leur part la carte de la légèreté. Redoutablement efficaces dans le trialisant (y compris pour la petite 125cc dont la souplesse moteur est bluffante), ils offrent un agrément comparable aux modèles 4-temps, notamment grà¢ce à leurs démarreurs électriques toujours très pratiques lorsqu’il s’agit de lancer le moteur ailleurs que sur le sol parfaitement plat du parc fermé…
Sans surprise, on retrouve donc dans la gamme Husaberg des machines qui présentent toutes les qualités qui font depuis longtemps des KTM les machines de référence en enduro. Mais si l’on pouvait craindre qu’il s’agisse d’un simple « copier-coller », les Husaberg n’en sont pas pour autant devenues des KTM bleues. Non, elles ont su garder, grà¢ce à une foule de petits détails, une identité propre qui en font sans doute les machines d’enduro les plus radicales du marché. De quoi séduire les enduristes avertis qui pourront découvrir ce millésime 2013 chez leur concessionnaire Husaberg dès le mois de septembre!
Texte: Olivier Evrard | Photos: Sebas Romero
Tarif Husaberg 2013
TE 125 : 7.690 €
TE 250 : 8.190 €
TE 300 : 8.770 €
FE 250 : 9.150 €
FE 350 : 9.390 €
FE 450 : 9.520 €
FE 501 : 9.620 €
