Published On: 23 décembre 2012

Dirk Gruebel est responsable technique du service course de l’usine KTM. Autant dire qu’il élève des purs sang. Sous l’auvent de la marque autrichienne en effet, des machines parmi les plus performantes du plateau MXGP, dont les championnes du monde confiées à  Jeffrey Herlings (MX2) et à  Antonio Cairoli (MX1). On évoque avec lui le développement effectué ces derniers mois sur la 250 SX-F, une machine qui domine la catégorie MX2 de façon outrancière depuis de nombreuses années. Son travail: faire en sorte que cette domination perdure le plus longtemps possible…

Les pilotes KTM ont a nouveau survolé la catégorie MX2 en 2012. Comment s’est déroulée la saison du point de vue de la technique et du développement ?

Dirk Gruebel: « Non sans mal car nous avons développé et testé très tard dans l’hiver. Au mois de mars, nous étions encore sur nos bases de l’année précédente. La version 2013 a fait ses grands débuts à  Valkenswaard lors du premier Grand Prix mais nous étions à  court de testing. Jeffrey se plaignait de la moto au point même qu’il a préféré repartir sur la version 2012 au soir de la Bulgarie. Il l’estimait encore un peu faible lors des départs. C’est seulement lors de la tournée Brésil/Mexique qu’il a opté définitivement pour la « nouvelle » version. Depuis lors, elle a relativement peu évolué… »

Les motos des pilotes MX2 sont-elles semblables ou il y a-t-il de grosses différences en termes de réglages ?

Dirk Gruebel: « Hormis le poste de pilotage (Renthal Fatbar pour Jérémy contre Renthal Twinwall pour Jeffrey), les deux motos sont sensiblement identiques. Seuls les réglages de suspensions varient mais c’est vraiment infime. La moto de Jordi est quant à  elle plus basse que les deux autres. »

Vos pilotes sont-ils de gros «consommateurs» de matériel ?

Dirk Gruebel: « Oui, dans la mesure où les 250cc actuelles se pilotent à  hauts régimes et nos pilotes ont des charges d’entraînement importantes. Jérémy roule généralement deux fois par semaine (en dehors des courses) et Jeffrey deux à  trois fois. Malgré tout, nous devons constamment le freiner car s’il le pouvait, il roulerait tous les jours ! (rires). Jordi est également un gros travailleur mais il use moins que ses deux compères. »

Quels seront les grands axes de travail pour la saison prochaine ?

Dirk Gruebel: « Nous partons sur une bonne base que nous devons encore développer et fiabiliser. Mais l’essentiel de notre travail sera concentré sur les échappements et les émissions sonores car la norme FIM pour 2013 impose un maximum de 112 décibels. »

Comment pouvez expliquer l’archi-domination de KTM en Europe alors que vous semblez éprouver plus de difficultés outre-Atlantique ?

Dirk Gruebel: « Il faut savoir que la KTM SXF 250 est née en 2004 à  Mattighofen. Elle a notamment été développée par Ben Townley (entre autres) dans notre base de l’époque à  Eindhoven en roulant énormément dans le sable. C’est donc une moto qui a ses racines en Europe et qui a été mise au point avec notre carburant. Aussi, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires tels que Pankl (arbre à  cames et piston), WP, Akrapovic ou Get depuis de nombreuses années. Nous arrivons donc à  un niveau d’expérience et de développement quasi sans faille.

Aux Etats-Unis, il s’agit d’une nouvelle structure qui doit trouver ses marques. Les partenaires doivent apprendre à  s’adapter aux conditions locales, tant en termes de terrains, de carburant que de températures… On sait que les teams de pointe là -bas tels que Geico ou Pro Circuit ont une expérience redoutable. Pour KTM, tout se met en place, ce n’est qu’une question de temps… »

Texte : Y. Devlaminck | Photos: KTM