Published On: 22 mai 2010

Ca y est, on a roulé sur la KTM 350 SX-F! Rarement une machine de cross avait été aussi attendue. A juste titre. Avec sa nouvelle arme, KTM frappe en effet très fort. Polyvalente, performante, facile, efficace, super équipée… la nouvelle 350 SX-F a décidément tout pour plaire.

« Si nous voulons garder notre position de leader sur le marché de l’off-road, nous n’avons pas le choix, nous devons continuellement avancer sans prendre le temps de nous reposer », explique Thomas Kuttruf, Public Relations Manager à  Mattighofen. « L’arrivée de Stefan Everts chez KTM en 2006 », poursuit-il, « et de tout l’input que peut apporter avec lui un pilote de son niveau, nous a véritablement donné une nouvelle impulsion, un nouvel élan. »

Il est bien vrai que la marque autrichienne est aujourd’hui plus présente que jamais sur le devant de la scène internationale, que ce soit en enduro ou en motocross. Et si KTM fait beaucoup parler de lui ces derniers mois, c’est surtout grà¢ce à  l’arrivée de la 350 SX-F. Non seulement parce qu’il s’agit d’une machine aux solutions techniques innovantes et à  la cylindrée inédite mais aussi parce qu’elle a fait son entrée en compétition par la grande porte en s’imposant d’emblée au plus haut niveau aux mains d’Antonio Cairoli.

Stefan Everts en chef d’orchestre

Une machine bien née dont le développement a été suivi de très près par Stefan Everts. Depuis plusieurs années, le décuple champion du monde s’implique dans ce projet qui lui tient à  coeur et fait profiter les 200 employés du département R&D autrichien de son incomparable expérience.

C’est lui par exemple qui a tenu à  réintroduire un système de suspension arrière à  biellettes en lieu et place du PDS pourtant cher à  KTM. Ce n’est pas que le PDS fontionne mal, nous dit-on chez KTM, mais Stefan préférait des biellettes pour leur polyvalence, leur capacité à  rendre un amortisseur efficace sur tous les types de circuits sans exiger d’interminables réglages.

C’est lui aussi qui a travaillé en étroite collaboration avec les ingénieurs maison sur l’ergonomie de la machine, particulièrement soignée. Un point important pour le décuple champion du monde qui tenait à  ce que le pilote se sente particulièrement bien au guidon de la 350 SX-F. « J’ai rarement vu quelqu’un capable de se focaliser à  un tel point sur un objectif! », s’exclame Joachin Sauer, responsable technique et marketing en Autriche. « Stefan est très exigeant, avec lui-même comme avec ceux qui travaillent avec lui. Il ne fait aucun compromis! », ajoute-t-il.

De compromis, il n’en a pas été question non plus au moment de se pencher sur la motorisation. C’est en effet pratiquement d’une feuille blanche que sont partis les motoristes autrichiens pour développer leur 350cc. Pas question ici d’un 250 suralésé ou d’un 450 dégonflé. Non, le bloc a bien été développé de A à  Z pour la cylindrée et cela fait bien sà»r toute la différence.
Ultra-compact, il offre des dimensions quasiment identiques à  celle d’un 250 4-T pour un poids à  peine supérieur puisqu’il est annoncé pour 27,4Kg contre un peu plus de 25Kg pour le 250 de la marque. Sans compter que son poids peut encore être diminué de 1,5Kg en supprimant le démarreur électrique. Car oui, la 350 SX-F est équipée d’un démarreur. Vous n’êtes pas persuadé que cela soit utile sur une machine de cross? Stefan Everts lui-même avoue avoir été sceptique sur ce point. Pourtant, aujourd’hui, il est le premier à  reconnaître qu’il ne pourrait plus s’en passer. Il ne faut pas oublier qu’un démarreur peut faire gagner de précieuses secondes au moment de repartir après une chute…

     
     
     

Mais la grande nouveauté sur ce bloc 350, c’est l’alimentation par injection électronique, introduite pour la première fois sur une machine tout-terrain chez KTM. Sans surprise, c’est Keihin qui a été chargé d’équiper la nouvelle KTM. Si vous disposez d’un ordinateur, l’achat d’un accessoire issu du catalogue PowerParts (25€ HTVA) vous offrira la possibilité de programmer 3 courbes supplémentaires, 2 plus « softs » que celle d’origine et 1 plus agressive. Un autre accessoire de ce même catalogue (350€ HTVA) vous permettra quant à  lui d’agir plus en profondeur sur le comportement du moteur et de sauvegarder un tas de données.

Le chà¢ssis, toujours en chrome-molybdène, a quant à  lui été repensé de A à  Z pour gagner en rigidité et gagner ainsi en stabilité sans pour autant perdre en confort. En tout, ce sont 24 dessins différents qui ont été testé avant de déterminer celui qui convient le mieux aux nouvelles caractéristiques de l’amortisseur arrière équipé de biellettes.

Si la 350 SX-F innove sur de nombreux points, elle reprend cependant les caractéristiques qui font depuis longtemps le succès de la marque autrichienne, dont l’équipement « Ready to Race » dont on ne se lasse pas: des jantes Excel (plus légères de 200 grammes grà¢ce à  de nouveaux rayons), un embrayage hydraulique, un guidon Renthal sans barre de renfort, des étriers de frein Brembo, des disques Braking, des suspensions WP dernière génération, un élément de filtre à  air TwinAir démontable sans outil, un kit déco incrusté dans les plastiques, …

Une classe à  part

Quoi de plus normal que ce soit chez lui que Stefan Everts ait voulu nous faire découvrir son bébé? C’est donc vers Benicassim, près de Valence, en Espagne, sur le circuit du désormais renommé « Everts Training Camp » que nous nous sommes envolés, impatients à  l’idée de prendre le guidon de cette fameuse 350 SX-F.

Une légère pression du pouce droit sur le bouton qui actionne le démarreur électrique et le bloc autrichien s’ébroue. La sonorité est discrète mais le ton rauque de l’échappement laisse deviner un moteur qui a du coffre. En effet, cette impression se confirme dès les premiers tours de roue. Le moteur a une force incroyable à  mi-régime, pratiquement comparable à  celle d’un 450. Il reprend sans hésitatin (merci l’injection…) un voire deux rapports au-dessus et sans le moindre coup de piston. Bref, les avantages d’une 450, avec une traction, si pas équivalente tout du moins largement suffisante, sans les désagréables vibrations ni le risque de caler.

Sur le circuit dur et glissant de Benicassim, les nombreux virages sans appui s’abordent sur un filet de gaz sur le second ou le troisième rapport et le contrôle de l’arrivée de la puissance s’effectue sans aucune arrière-pensée. Puissant, le bloc 350 autrichien sait en effet également se montrer progressif, ce qui le rend à  la fois redoutablement efficace et peu fatiguant. Alors que chez certains constructeurs, l’arrivée de l’injection est parfois synonyme de sensations réduites à  leur plus simple expression, ce n’est pas le cas avec le 350 KTM.

La chasse aux kilos superflus est très sensible et l’impression de légèreté rend la moto particulièrement plaisante à  piloter. Elle se place facilement en entrée de virage et permet de recouper les trajectoires exactement comme on le ferait avec une 250. Si la maniabilité est au rendez-vous, la stabilité est également difficile à  prendre en défaut. Dans les trous, au freinage comme à  la réaccélération, la 350 SX-F ne bronche pas et pardonne les erreurs sans exception. Même si son chà¢ssis est similaire à  celui de sa petite soeur la 250 SX-F, on aurait même tendance à  la trouver encore plus sécurisante. Sans doute les quelques kilos supplémentaires lui permettent-ils de mieux coller au sol…

Les suspensions ne sont pas en reste non plus. Etonnament souples par rapport à  ce à  quoi KTM nous a habitués dans le passé, elles sont relativement confortables sur les petits chocs. La fourche travaille bien sur toute la longueur de son débattement, au point qu’elle sera sans doute un poil souple pour les pilotes de bon niveau, alors que l’amortisseur arrière à  bielletttes tient la roue arrière collée au sol en toutes circonstances.

Quand on essaie ce genre de machines « hybrides », à  cheval entre une 250 et une 450 4T, on a forcément toujours tendance à  vouloir rapprocher la machine de l’une ou de l’autre. Sans doute parce que les cylindrées intermédiaires développées jusqu’à  présent l’ont été exclusivement sur base d’une des cylindrées. Ici, la KTM 350 SX-F semble vouloir définir sa propre voie. Ni une grosse 250, ni une petite 450, la machine développée par Stefan Everts est réellement d’un genre nouveau. Elle combine les avantages des 2 cylindrées en faisant cohabiter souplesse, puissance et légèreté comme jamais aucun constructeur n’y était parvenu jusqu’à  présent. Des ingrédients qui font d’elles une machine taillée pour la victoire.

Une machine innovante qui devrait faire un malheur dès son arrivée dans les paddocks, prévue pour le début de l’été.  

Injection et biellettes également pour la 250 SX-F

Le travail de développement effectué pour la 350 profite également au reste de la gamme autrichienne. Toute la gamme 4-temps reçoit en effet le nouveau cadre ainsi que le nouvel amortisseur à  biellettes tandis que la 250 SX-F se voit désormais équipée de l’injection électronique.
Pour conserver leur petit 4-temps le plus léger possible, les ingénieurs ont préféré ne pas l’équiper en revanche du démarreur électrique et c’est donc toujours au kick qu’il faudra faire démarrer cette machine qui reste sans doute la plus performante des machines de série du segment MX2.
La 450 SX-F continue pour sa part à  être alimentée par un carburateur. L’injection sera sans doute pour 2012?

Pas de biellettes pour les modèles 2-temps (125, 150 et 250SX), des tests ayant révélé que, les réactions engendrées par la motorisation étant sensiblement différentes, c’est le système PDS qui garde ici l’avantage.

Outre des modifications d’ordre esthétique et quelques aménagements en vue de fiabiliser les machines, la gamme enduro -un marché sur lequel KTM continue à  régner en maître avec pas moins de 8 modèles proposés- évolue peu. On notera cependant l’arrivée de nouvelles décos, de protège-mains et d’un réservoir translucide qui permet de vérifier à  tout moment le niveau de carburant.


On remarquera que, au contraire de la plupart des autres constructeurs, KTM continue à  croire à  un avenir pour le 2-temps et commercialise toujours 4 modèles (125, 200, 250 et 300) qui semblent en effet avoir encore de beaux jours devant eux. Même quand ils ont comme concurrente directe une machine aussi unanimement appréciée que la 250 EXC-F, les 2-temps parviennent à  tirer leur épingle du jeu. Sur le parcours très technique qui nous était proposé dans les montagnes entourant le « Everts Training Camp », difficile en effet de les prendre en défaut. Elles allient vivacité et légèreté hors norme là  où une motorisation 4-temps pêche par son encombrante inertie et un poids que l’on voudrait toujours moins important. Avec sa souplesse digne d’une machine à  soupapes et son démarreur électrique, la 300 EX-C constitue certainement une alternative intéressante, même pour ceux qui ne jurent plus que par le 4-temps!

Evidemment, on ne peut s’empêcher de conclure en se posant la question: à  quand une 350 EXC-F?

Texte: O. Evrard | Photos: Montero

Tarif KTM 2011

MINI

50 SX Mini: 3270 €
50 SX: 3270 €
65 SX: 4010 €

CROSS

85 SX 17/14″: 4870 €
85 SX 19/16″: 4870 €
125 SX: 6830 €
150 SX: 7030 €
250 SX: 7530 €
250 SX-F: 8190 €
350 SX-F: 8630 €
450 SX-F: 8970 €

ENDURO

125 EXC: 7330 €
200 EXC: 7480 €
250 EXC: 7830 €
300 EXC: 8390 €
250 EXC-F: 8770 €
400 EXC: 8870 €
450 EXC: 8970 €
530 EXC: 9250 €