Published On: 31 mai 2008

Steve Piret fait partie de ce que l’on pourrait appeler « les tops pilotes Ampl ». Pourtant, le pilote namurois est peut être le plus discret de ceux-ci. Avec son style superbe, il est certainement l’un des pilotes les plus agréables à regarder évoluer. Revenons avec lui sur son début de saison…

Comment s’est déroulé ton début de saison ? Es- tu satisfait ?

Non je ne suis pas satisfait de mon début de saison. Je m’étais bien préparé durant l’hiver et je pense que je me suis mis tout bêtement la pression inutilement.

Que s’est- il passé ?

Au départ, je pensais avoir trouvé les bons réglages pour la moto mais, après mà»re réflexion, il est apparu que je m’étais complètement trompé et les résultats ne suivaient pas. Ensuite, on rentre dans un cercle vicieux où l’on remet tout en question. Un peu de malchance aussi mais je n’aime pas me trouver des excuses.

Et depuis que tes problèmes de moto sont réglés, les résultats suivent ?

Tout doucement, oui. Je reprends confiance en la moto et dans mon pilotage. Encore deux ou trois bons résultats et tout rentrera dans l’ordre.

Tu es bien placé en Open. Tu crois pouvoir accrocher le titre ?

Oui, bien sà»r! Même si la concurrence est très rude. Chaque année, le niveau grimpe et il faut trouver les ressources nécessaires pour rester au contact. Les écarts sont encore plus serrés que l’an dernier. Si tu ne prends pas un bon départ, tu peux dire au revoir au podium.

Justement, en parlant du niveau des Inters, crois- tu que l’arrivée de Filip Van Dijck a fait hausser le niveau ? On se souvient qu’à son arrivée, il y a deux ans, il était quasiment imbattable alors que cette saison, il gagne beaucoup moins.

C’est certain que Filip a haussé le niveau. La première année, il est arrivé avec un objectif clair: Gagner! Et c’est ce qu’il a fait et pour cela, je lui tire un grand coup de chapeau car ce n’est vraiment pas évident de trouver ses marques sur les circuits de l’Ampl car ils sont assez typiques. Je trouve qu’il a « professionnalisé » l’approche du cross à l’Ampl aussi.

Tu crois que depuis que Filip est présent à l’AMPL, les autres pilotes s’entraînent plus intensément ?

Pour ma part, non car j’ai toujours considéré que l’entraînement est important. Par contre, j’essaie d’être beaucoup plus concentré sur le cross par rapport au passé. Pour les autres, il faut leur poser la question!

Revenons un peu sur ta préparation d’avant saison .Tu es plutôt ‘nord’ ou ‘sud’ ?

Malheureusement pour mon teint, je suis ‘nord’ (Rires).De plus, je n’ai pas le budget et le temps nécessaire pour pouvoir descendre dans le sud. J’ai beaucoup roulé dans le sable quand j’étais en écolage et c’est une surface que j’apprécie énormément et sur laquelle je prends beaucoup de plaisir. Je crois que c’est une des raisons de mon mauvais début de saison. Je me suis beaucoup trop préparé dans le sable et il m’a fallu du temps pour retrouver mes repères et mes réglages sur le dur.


Tu as participé en début de saison à quelques cross VBM. Y-a- t-il une grande différence de niveau entre les deux fédérations?

La différence est qu’à l’Ampl, il y a plus de prétendants à la victoire. A la VBM, la victoire se joue entre Banken et Genot alors qu’à l’Ampl, on est 5 ou 6 à pouvoir gagner la manche. Mais si Banken et Genot venaient à l’Ampl, ils seraient devant et inversement pour nous.

On sait qu’avant la saison, beaucoup de pilotes, dont toi, étiez contre le nouveau format de course proposé aux Inters. Qu’en est-il après quelques courses ? Ton avis a changé ?

Non, il n’a pas du tout changé et je pense que je ne suis pas le seul. J’estime que le comité devrait prendre notre avis un peu plus en compte. En effet, nous avons une certaine expérience que l’on pourrait mettre à profit pour toute la fédération et non uniquement pour notre catégorie. A côté de cela, je suis parfaitement conscient que l’on ne peut satisfaire tout le monde mais il y a quand même quelques grosses lacunes, comme le nouvel horaire qui ne satisfait personne.

Pour toi, il serait préférable que cette « finale Open A » se déroule plus tôt dans la journée ?

Pour moi, il y a deux choix possibles. Soit on revient à l’ancien système qui fonctionnait à mon avis très bien ou bien on ne fait qu’une seule catégorie d’inters qui seraient en open et avec 3 manches réparties sur la journée. En fait, pour nous, c’est l’attente entre la fin de l’entraînement et la 1ère manche qui est beaucoup trop longue, près de 6 heures!

Tu as maintenant 30 ans. Une carrière à la Laurent Lacasse te fait rêver ou tu penses arrêter avant ?

Ce que réalise Laurent est tout simplement remarquable mais, honnêtement, je ne me pose pas la question pour le moment. Tant que je prends du plaisir et que je ne suis pas ridicule, je continue. Maintenant, reste à voir si mon fils Loan prendra la relève!

Tu aimerais que ce soit le cas ?

Oui, bien sà»r, même si je ne le forcerai jamais. Il fera son choix mais je trouve que c’est un sport où il faut s’impliquer à 100%, quelque soit le niveau où l’on roule et il me semble que c’est une belle école de la vie.

Et madame serait d’accord ?

Je suis en pleine négociations, mais ça s’annonce compliqué (Rires) ! On en reparle dans deux ou trois ans…

Pour terminer, des personnes à remercier ?

Oui, bien sà»r! Mes parents qui m’ont toujours soutenu et me soutiennent encore. Ma femme également qui consent à faire les sacrifices inhérents à ce sport. Guy Donville de chez Offroad Moto à Longlier, qui est une personne qui gagne vraiment à être connue. Fredo, mon fidèle mécano, qui me prépare toujours une moto au top ainsi que tous mes sponsors, Elf, Firstracing, Smith, One, Gaerne, Bridgestone, Braiking, Ufo Plast.

Site: www.stevepiret.com

Texte et photos: Yannick Bernard | Bernardmx.be