Published On: 9 septembre 2009

Quelques semaines après la 30ème édition des 12 Heures de la Chinelle, Jérémie Fraselle revient sur sa course au sein du team « Presse » mis sur pied par Husaberg Belgique pour les medias Moto 80, Motorwereld et MotocrossMag.be

« Après une course plus qu’éprouvante, il me fallait bien un peu de repos avant de tirer le bilan de cette 30ème édition qui restera comme l’une des plus belles de mes 8 participations.

Alors, que penser…

1. « ….de l’organisation »:
Vraiment chapeau à Joël et son équipe. L’idée du contrôle technique à Philippeville est excellente: Pas de file d’attente aux inscriptions ou au contrôle technique, les animations et la présentation des pilotes améliorent encore le côté « pro » de l’événement. C’est également une belle manière d’animer la ville, ses commerces et ses habitants. Bravo aussi pour le timing respecté et le magnifique feu d’artifices.

2. »….du circuit »:
Beau dans l’ensemble. La fameuse descente avait bien été retravaillée de sorte que tous les pilotes pouvaient s’y aventurer sans appréhension. On regrettera par contre que l’on n’emprunte plus la partie boisée et la pà¢ture derrière le « ténérée ». Cela fait maintenant trois ans et cette partie me manque de plus en plus. Le circuit s’apparente plus à un terrain de cross qu’à une vraie piste d’endurance.
La poussière était présente en masse tout le week-end mais les organisateurs avaient prévu le coup et ont arrosé en suffisance.

3. »….du plateau »:
Sans doute le plus beau sur les 30 éditions. En plus des quelques pros comme Smets, Potisek, Caps ou encore Deudon, c’est quasi l’ensemble du gratin amateur belge du tout-terrain qui était présent à Franchimont ce week-end. C’est au minimum sept ou huit équipages qui pouvaient rentrer avec les lauriers le dimanche soir. Néanmoins, j’avais visé juste en misant sur le trio Caps/Fors/Gauniaux, vainqueur de l’épreuve.

A noter également que beaucoup de jeunes participent maintenant à la Chinelle. C’est assez amusant de voir une bande d’ados au guidon d’une 125cc 4T ou d’une 50cc mener la vie dure aux grosses 450cc.
Sympathique aussi de revoir des anciens pilotes inters des années 80′ comme Olivier Léonard. Le gaillard n’était plus monté sur une moto depuis plus de 20 ans et il s’attaque à la Chinelle. Même pas peur…. et avec les équipements de l’époque, svp ! Chapeau bas.

Des nouveautés techniques cette année ?

Pas d’innovations importantes pour cette édition, que ce soit sur la moto ou dans les stands. Par contre, tous les équipages se professionnalisent : rares sont les stands où l’on ne trouve pas un remplisseur rapide, cinq trains de pneus, un éclairage de type leds ou à décharge et tellement de pièces de rechange que l’on pourrait monter une deuxième moto.

J’ai par contre eu écho que l’équipage Lurkin/Goblet/Erard roulait avec un phare directement importé d’Australie et qui sert normalement pour la chasse aux kangourous (à vérifier)… Il paraît que ça fonctionne super bien….peut-être LE phare à la mode des dix prochaines éditions!

Et notre course dans tout ça ?

Associé à Jan Blanquaert, très bon crossman inter et engagé en mondial vétéran et à Yves Devlaminck, préparateur physique bien connu dans le monde du TT, j’avais à cÅ“ur d’enfourcher à nouveau cette belle Husaberg 450CC pour le team « presse – MXmag-Moto80-Motorwereld »

Elle avait déjà fait sensation l’an passé puisque c’est au stade de prototype qu’elle était arrivée sur le plateau de Franchimont, dévoilant un cylindre révolutionnaire incliné à 70°. Et elle n’avait pas du tout déçu car nous l’avions emmenée avec Mikaël Despontin et Michaël Succi à une belle quatrième place finale.

Cette année, autre test grandeur nature: Husaberg Belgique mettait à notre disposition leur moto d’essai qui avait déjà parcouru presque 5000 km. Une belle manière de montrer que cette machine est super fiable, même après avoir traversé la moitié de l’Europe avec tous types de pilotes à son guidon !

Il ne restait plus qu’à préparer la moto pour l’épreuve, monter un éclairage performant et nous pouvions commencer les premiers tests (et c’est un euphémisme car, si la Chinelle est une course de longue haleine, la préparation l’est tout autant).

Petit stress néanmoins trois jours avant l’épreuve. Le balastre de notre lampe à décharge rendait l’à¢me. Mais un coup de téléphone ou deux et on avait trouvé la pièce à prêter. Et c’est ça aussi l’ambiance particulière de la Chinelle : on prête un éclairage par ci, une roue dans le stand d’à côté, on emprunte un remplisseur au copain du copain,….c’est vraiment sympa. Au fait, maintenant que j’y pense, faudra que je récupère mon échappement avant le prochain enduro !

Le jour J…

Mes deux camarades, partis à l’étranger durant tout le mois de juillet, n’ont pas eu l’occasion d’essayer la moto avant. Ils sont quelque peu inquiets de découvrir comment elle va se comporter.

Après quelques tours de roues au début des essais libres, ils sont tous les deux agréablement surpris par le comportement moteur : une inertie incroyable et un moteur coupleux à souhait.
Il reste juste à régler la fourche car l’avant est un peu instable.

Mais Jan a énormément de bouteille ; 3 clics par ici et 5 clics par là et on repart poursuivre les essais. Le comportement de la partie cycle de la Husaberg est maintenant celui qu’on lui connaît : étonnemment joueuse et légère pour une 450cc !

Lors de l’essai chronométré, nous réalisons le 18ème temps, de bon augure par rapport à notre objectif : être aux portes du top 10 et, pourquoi pas, accrocher un podium en Inter 4T.

Après-midi traditionnel : pendant que les pilotes se détendent et se reposent, les mécanos (Jean-Claude Pêcheur, que je remercie notamment pour toute l’aide et la préparation effectuée avant + quelques amis, pilotes passionnés, ont fait de l’excellent travail) s’affairent sur la moto.


20h30, les essais du soir commencent. La poussière est maintenant omniprésente. A certains endroits, c’est pire qu’un mur de brouillard. Nous décidons alors d’opter pour la petite ligne de phare composée de deux halogènes plutôt que la lampe à décharge. Nous changerons de filtre à air lors de chaque relais surtout que la Husaberg a l’avantage d’être équipée d’origine d’une prise rapide pour le filtre et pour la selle.

La foule arrive maintenant en masse sur l’esplanade, le stress commence à se faire sentir dans les stands sauf chez nous, bizarrement … Il est 23h et on vient seulement de décider que Jan prendra le départ. Nous optons pour des relais de 1h25 – 1h30, ce qui correspond en fait à l’autonomie de la moto avec le réservoir d’origine.

La course peut débuter

Jan prend un départ moyen. Visiblement, notre démarreur n’est pas des plus performants. C’est quelque chose que l’on aurait dà» vérifier avant. Il va d’ailleurs nous handicaper à chaque départ puisque nous ne repasserons à chaque premier tour qu’entre la 30ème et 40ème place. Certes, à 49 ans, Jan nous montre qu’il est encore au top puisqu’il remonte en 21ème position !
J’assure le deuxième relais. La moto est vraiment performante. A telle enseigne que je fais jeu égal avec des pilotes qui sont d’habitude plus rapides en cross ou en enduro. Que du régal! Yves aussi prend son pied. Nous sommes classés 18ème après un peu plus de trois heures de course.

Jan préférant rouler la journée, j’assure le dernier relais de nuit. Malheureusement, la roue arrière va se déserrer. Une rentrée prématurée et prolongée au stand nous empêche de franchir une dernière fois la ligne d’arrivée avant l’équipe de tête. Un tour de perdu. Nous terminons la première tranche à la 21ème place au lieu de la 12 ou 13ème place. Dommage, mais on attaquera demain matin…

9h00. C’est Yves qui prend le deuxième départ. En plus du démarreur quelque peu récalcitrant, Yves chute deux fois dans le premier tour à cause d’une piste copieusement arrosée pour contrer la poussière. Néanmoins, il réalise un superbe relais puisque après 1h30, nous remontons à la 15ème place. Nous continuons ensuite sur notre lancée puisque Jan remonte à la 11ème place puis je termine la seconde tranche à la 8ème position.

La troisième tranche se profile à l’horizon. Même si les conditions sont très rudes et si la poussière est présente en abondance, nous décidons d’assurer la tranche en deux relais pour remonter un maximum et peut-être atteindre nos objectifs.

De nouveau, le troisième départ n’est pas excellent. Pire, on repasse en 39ème position au premier tour et la poussière ne favorise pas du tout les remontées.
Yves parviendra néanmoins à passer le relais en 25ème position. Jan ne sait pas s’il tiendra le coup physiquement. Il revient de blessure et il n’est pas du tout habitué à ce genre d’effort de longue haleine. Il me demande donc d’être prêt. Jan va néanmoins assurer un relais parfait et remonter jusqu’en 17ème position, nous assurant ainsi une 12ème place au scratch et une 5ème place en Inter 4T.

Si le prototype Husaberg avec lequel j’avais pu rouler l’an dernier m’avait déjà séduit, la machine de série de cette année n’a fait que confirmer tout le potentiel de cette machine hors du commun. Malgré ses 5000 Km au compteur, notre moto n’avait en effet rien perdu, ni de son agrément, ni de ses performances. Facile, efficace, performante et fiable, la Husaberg a décidément tout pour plaire… »

REMERCIEMENTS : au MUPN, Husaberg Belgique, PECHEUR, MOTOREX, MICHELIN, KIT CROSS et bien sà»r MXMAG.

Texte: Jérémie Fraselle | Photos: O. Evrard & P. Prévinaire