Interview Steve Ramon |  »Ma motivation reste intacte! »

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Peu avant son départ pour un camp d’entraînement au Portugal, nous avons eu l’occasion de rencontrer Steve Ramon. Le double champion du monde a connu une saison désastreuse en 2009 tandis qu’en 2008, déjà, des ennuis physiques de toutes sortes ne lui avaient pas permis d’atteindre ses objectifs. Il était donc intéressant de nous rendre compte comment se portait Steve tant physiquement que mentalement…

Ton dernier exploit a été ta victoire à le ‘Ronde des Sables’ voici quelques semaines. Il semble donc que tu as continué à t’entraîner après la fin de la saison. Tu as quand même pris un peu de repos depuis?

Steve Ramon: ‘’Bien sà»r. En fait, si j’ai participé à la ‘Ronde des Sables’, c’était surtout pour me faire plaisir. C’est vrai que si tu veux rester au top, surtout pour ce genre de courses qui sont malgré tout exigeantes, il faut quand même s’entraîner un minimum. A Loon, le niveau n’était pas très relevé mais, à Berck, j’ai terminé troisième, ce qui n’était pas mal compte tenu du fait qu’il y avait pas mal de top pilotes au départ. D’une manière générale, j’aime bien les courses de plage. Dommage que le Red Bull Kockout à Scheveningen n’ait plus lieu. »

Tu en as déjà terminé avec les tests sur la moto?

Steve Ramon: ‘’J’ai déjà testé quelques petites choses mais les modifications pour 2010 ne sont pas énormes. La Suzuki fonctionne bien. En plus, outre la moto, je connais bien le team et c’est clair que l’adéquation moto-team était un facteur important pour moi durant la période des transferts. »

Selon les rumeurs qui circulent dans le paddock, il semble que ton statut ait légèrement changé. Clément Desalle et Ken Roczen seraient dorénavant les seuls pilotes usine Suzuki tandis que Steve Ramon serait pris en charge par Suzuki Allemagne, avec du matériel différent de celui dont disposerait Desalle?

Steve Ramon: (rires) ‘’Si c’est vraiment le cas, je n’en ai pas entendu parler! Ces bruits sont totalement fantaisistes. Ma situation et donc mon statut au sein du team restent inchangés. »

Cela a quand même duré pas mal de temps avant que Suzuki n’officialise la prolongation de ton contrat…

Steve Ramon: ‘’C’est vrai, mais il faut admettre que c’était compliqué pour tout le monde. Chaque pilote faisait le forcing pour trouver un team. C’était le cas pour moi aussi. Il n’y avait pas que le contrat du pilote qui entrait en ligne de compte; il y avait aussi les problèmes de sponsors, de matériel… Tout a été revu à la baisse. Je ne vais pas me plaindre car il faut vivre avec le fait qu’il y a des années de vaches grasses et des années de vaches maigres. C’est la vie… »

Tu as cependant terminé la saison très fort et cela a sans doute dà» t’aider lorsqu’il s’est agit de négocier? »

Steve Ramon: ‘’Lorsque tu négocies, tes bons résultats ont peu d’influence. C’est plus la manière avec laquelle tu te vends qui compte. Peu importe que tu ais déjà deux titres mondiaux à ton actif. Les gens veulent savoir si tu peux, je dirais même si tu veux, encore faire des résultats. Et c’est mon cas… »

Il règnait un bel enthousiastme dans l’équipe belge qui a participé au Motocross des Nations. La troisième place a dà» décevoir dès lors pas mal de monde?

Steve Ramon: ‘’Un peu. Pourtant, nous avons vraiment voulu saisir notre chance à pleines mains. On peut aussi dire que celle-ci n’était pas vraiment de nôtre côté. On pourrait dire la même chose de la France, qui méritait certainement mieux, elle aussi. C’est la loi du genre lors du Motocross des Nations. Maintenant, en ce qui concerne ma prestation, j’étais assez satisfait. Dommage que j’aie eu cet accident en première manche. Une septième place était insuffisante. Ma seconde manche n’a pas été mauvaise non plus (2nd derrière Dungey, NDLR). En tous cas, l’ambiance au sein du team était bonne, ce qui est capital lors d’une épreuve comme celle-là. Il faut en effet se battre l’un pour l’autre et rester solidaire quoiqu’il advienne. »

Au sein du ‘Team Belgium’, tu as pu faire un peu mieux connaissance avec ton futur équipier, Clément Desalle. Ce n’est pas quelqu’un avec un caractère facile, pas vrai?

Steve Ramon: ‘’En fait, je n’ai pas eu tellement de contacts avec Desalle. Nous ne sommes pas entraînés ensemble. Je ne le connais vraiment que pour avoir roulé avec lui lors des GP. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu de problèmes avec Clément. C’est vrai qu’il y a des pilotes qui ont un style assez agressif et qu’il en fait partie. C’est sa manière de rouler et il faut faire avec. »

Tu auras bientôt 30 ans (le 29 décembre, NDLR). Cela signifie que tu vas bientôt devoir subir à ton tour la pression des jeunes loups. Comment vas-tu gérer cette situation?

Steve Ramon: ‘’Avec sérénité. Je suis bien conscient que la jeune garde est déjà là. Il suffit de voir Cairoli. Cela ne changera rien en ce qui me concerne. Je me sens bien et la motivation est toujours présente. Je continue à m‘entraîner tous les jours, comme avant. Bien sà»r, d’année en année, cela devient un peu plus difficile. Il ya de nouveux jeunes pilotes qui nous rejoignent et qui vont vite et cela nous aide à garder notre motivation intacte. »

Tu te vois encore rouler pendant combien de temps?

Steve Ramon: ‘’C’est difficile à dire, comme ça. Il y a tant de paramètres qui entrent en compte. Si tout se passe bien, je dirais pendant encore trois-quatre ans. Je suis en bonne santé et j’aime rouler. D’un autre côté, si je devais me blesser, il est clair que je reconsidérerais ma position. Jusqu’à présent, ma carrière s’est déroulée de façon très satisfaisante. Je dois m’estimer heureux. Il ne faut pas oublier que depuis huit ans, j’ai toujours terminé au minimum dans le top-quatre! Pour cela, il faut travailler dur et avoir bénéficié d’un brin de réussite. »

Tu continueras toujours à porter le numéro ‘11′ en 2010? Quel sera ton équipementier?

Steve Ramon: ‘’Oui, j’aurai toujours le numéro 11. Ce numéro m’est attribué d’office, sans que je doive encore le demander. En ce qui concerne mon équipement, ce sera Axo qui m’habillera, bottes comprises. Mes autres sponsors seront bientôt rendus publics. »

Texte: Tom Jacobs

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