Published On: 23 mars 2010

Après avoir participé au championnat d’Europe, Jeffrey Herlings, jeune pilote hollandais à¢gé de seulement quinze ans, est maintenant devenu pilote d’usine pour KTM et pilote de GP à  part entière. Jeffrey va devoir abandonner son numéro fétiche, le 84, pour le 111. C’est sous le ‘code 111′ que Jeffrey nous fera parvenir désormais sa colonne tout au long de sa première année en GP.

« Salut, les fans de MX de Belgique ou d’ailleurs!

Cette fois, on est entré dans le vif du sujet! Nous venons de participer à  la première épreuve du championnat de Hollande qui se tenait à  Mill et, comme vous le savez sans doute, les choses ne se sont pas trop bien passées pour moi. J’espère faire mieux à  Halle. Pourtant, dans la semaine qui a précédé l’épreuve de Mill, je m’étais vraiment entraîné très fort. Peut être trop fort, d’ailleurs! En effet, je suis arrivé à  Mill un peu trop fatigué de sorte qu’en deuxième manche, je n’avais vraiment plus beaucoup de ‘jus’. C’est évidemment le championnat du monde qui reste ma priorité pour cette saison mais, quoiqu’il en soit, je voudrais bien ne pas trop négliger le championnat de Hollande car j’y roule devant beaucoup de supporters et puis, j’ai quand même faille remporter un titre de champion l’an dernier.

On me pose évidemment beaucoup de questions sur ma première saison en GP! Il ne reste plus que deux semaines avant le premier GP en Bulgarie, à  Sevlievo. Heureusement pour moi, je connais un peu ce circuit puisque j’y ai déjà  roulé deux fois. C’est un très beau circuit en dur, très rapide et avec beaucoup de sauts. Le public bénéficie d’une vue panoramique sur l’ensemble du circuit. Je suis impatient de pouvoir y rouler. C’est vrai aussi qu’on ne fait qu’une fois ses débuts et c’est dès lors un peu stressant même si la perspective de faire mes débuts en GP ne me paralyse pas vraiment.

Cet hiver, nous avons beaucoup travaillé et nous avons notamment énormément roulé sur le dur. Auparavant, j’avais dà» prendre cinq semaines de repos pour me rétablir de ma blessure au poumon et je dois dire que cette période pendant laquelle je n’ai absoument rien pu faire m’a semblé très longue. Du coup, j’ai pris un peu de retard dans ma préparation. C’est ce que je pense du moins, même si en y réfléchissant bien, c’est vrai que si j’avais roulé comme un fou à  partir de novembre, j’aurais peut-être été au top de ma forme aujourd’hui avec comme conséquence que je me serais sans doute retrouvé ‘vidé’ en juin ou en juillet.

Actuellement, je monte en puissance au niveau de ma condition et j’espère continuer dans cette voie. On me pose aussi la question de savoir si ma chute en supercross, à  Winschoten, fera que je ne roulerai plus les ‘indoors’ en Hollande. Franchement, je n’en sais rien. Cela n’a quand même rien à  voir avec un supercross à  Anaheim! Maintenant, c’est vrai que cela n’aurait pas dà» arriver. J’ai clairement commis une imprudence en voulant passer un saut alors que quelqu’un se trouvait déjà  sur l’obstacle. Je ne dois donc en vouloir à  personne d’autre qu’à  moi-même pour ce qui m’est arrivé. C’est regrettable mais c’est ainsi. Maintenant, laissez-moi quand même vous dire que je reste passionné par le supercross. Il n’est d’ailleurs pas exclu que nous allions nous entraîner chez Ricky Carmichael avant le Motocross des Nations. Ce serait bien afin de prendre part dans les meilleures conditions à  de beaux supercross comme ceux de Genève ou de Bercy. Bien sà»r, tout cela est encore des projets lointains.

Depuis mars de l’an dernier, j’ai arrêté l’école et je suis donc devenu professionnel à  temps plein. Cela doit sans doute paraître stupide à  certaines personnes mais, en ce qui me concerne, j’avais vraiment besoin de me consacrer à  110% à  mon sport. Je n’ai pratiquement plus de contacts avec mes anciens compagnons de classe. Ma vie a pris tout naturellement une nouvelle orientation. Je suis rarement chez moi puisque je vais d’une compétition à  une autre. Le cross m’occupe du matin au soir. Lorsque ce n’est pas le cas et que je suis par hasard à  la maison, je suis sur mon ordinateur, je vais nager avec des copains ou je vais au cinéma. J’aime bien les films d’action et les comédies mais je dois dire aussi que j’aime les films dans lesquels jouent de belles actrices! Le dernier film que j’ai vu, c’est Ice Age 3, un chouette film!

Maintenant que nous avons déjà  derrière nous les premières épreuves 2010, je suis devenu habitué à  mon nouveau team. J’aime beaucoup observer comment un team professionnel fonctionne. C’est évidemment génial de pouvoir faire partie d’un team d’usine comme le Red Bull-KTM team. C’est un rêve qui est devenu réalité. Rouler pour le meilleur team signifie que tout est au top: les motos, les pièces, les mécaniciens, les managers… Maintenant, c’est fini les fédérations amateurs ou les teams avec des bénévoles… Auparavant, je roulais pour mon plaisir, le reste était secondaire. Je ne dis pas que je ne veux plus plus m’amuser mais il faut désormais que les résultats suivent également! Une des nouveautés cette année, c’est la collaboration totale avec Stefan Everts. J’ai en effet entendu dire que l’an dernier, les pilotes n’avaient des contacts qu’occasionnellement avec Stefan alors que cette année, il est mon team manager en même temps que mon conseiller personnel. Il m’aide notamment à  établir mon programme d’entraînement. C’est évidemment génial de pouvoir bénéficier en permanence des conseils de quelqu’un comme Stefan. Je suis convaincu qu’il peut m’apprendre beaucoup. Certainement parce que Stefan est un des pilotes que j’admirais et admire d’ailleurs toujours. Il en va ainsi également de pilotes comme Carmichael et Stewart: ce sont des pilotes qui ont quelque chose en plus dont tu peux t’inspirer pour devenir meilleur.

Parfois, il y a des gens qui me demandent comment je peux rouler si fort alors que je suis encore très jeune. C’est pour moi difficile de répondre à  cette question mais je crois qu’il s’agit d’une affaire de motivation. Je me lève tous les jours avec l’envie de gagner. Quand on me demande ce que je compte faire sur une course, je réponds invariablement: gagner! Je fais du motocross depuis mes cinq ans et j’ai toujours détesté perdre. Tant que faire se pourra, je voudrai toujours figurer sur la plus haute marche du podium…

Voilà , je crois que c’est assez pour ma première colonne. Mes Oakleys se trouvent devant moi, sur la table, et je crois qu’elles me réclament. On y va! »

A bientôt,

Jeffrey Herlings