Training | Eliminez le syndrome des loges!
Avoir les avant-bras qui ‘pompent’ est un mal dont tous les pilotes de motocross ont souffert un jour ou l’autre. Ce mal peut-être occasionnel ou récurrent. Mais quelle est l’origine de ce problème? Et, surtout, comment faire pour y remédier?
Le mal aux avant-bras, comme tout crossman le sait, ce sont les muscles des avant-bras qui sont gonflés. Ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait que les mains sont en permanence en contact direct avec la moto. Le pilote a au propre comme au figuré les mains ‘pleines’ de la moto. En outre, les mains ne servent pas qu’à contrôler la moto mais elles doivent également effectuer un certain nombre de manoeuvres comme embrayer, freiner et accélérer. En outre, il n’est pas nécessaire de vous raconter qu’avec des motos puissantes sur des terrains lourds, il faut constamment corriger la trajectoire de la moto et la forcer à prendre les trajectoires que vous voulez. Pour cela, vous utilisez bien sà»r le corps, les jambes mais aussi les bras et les mains. Les muscles sont dès lors constamment sollicités, ce qui entraîne un rétrécissement des muscles. C’est à cela que les muscles servent mais à ce rétrécissement devraient normalement succéder un allongement et une détente de ces mêmes muscles.Ce n’est pas le cas en motocross car le pilote sollicite ses muscles en permanence et après les avoir sollicités, il faut déjà qu’il anticipe sur la prochaine manoeuvre à effectuer.
Une chose importante dont il faut que vous vous assuriez avant le début de la course, c’est que les muscles de vos avant-bras soient à leur longueur optimale, c’est à dire bien détendus. Si vous roulez trop ou si vos muscles sont trop sollicités dans la vie de tous les jours, vos muscles n’auront aucune chance de pouvoir se détendre si vous prenez le départ d’une course dans de telles conditions. Vous partez donc déjà avec un désavantage. Ce qu’il faut que vous fassiez pour détendre les muscles de vos avant-bras, c’est bien étirer vos doigts et vos mains après une séance d’entraînement et, avant une course, il faut que que vous vous massiez (ou que vous vous fassiez masser) tous les muscles des avant-bras de sorte que ceux-ci puissent se détendre. Il n’est pas nécessaire de faire cela pendant des heures mais c’est important que vous le fassiez après chaque séance d’entraînement ou après chaque course. Avant une course ou une séance d’entraînement, vous pouvez également échauffer les muscles de vos avant-bras, un peu comme vous le feriez avec votre moto afin que son rendement soit optimal. Cet échauffement peut par exemple avoir lieu au moyen des célèbres (en Flandre/ Hollande, NDLR) coussins remplis de noyaux de cerise que vous mettez sur vos bras. Il suffit de mettre ce coussin quelques instants dans un four à micro-ondes puis de le poser sur vos bras. Vous ressentirez une agréable sensation de chaleur qui va détendre vos muscles et qui fera en sorte que ceux-ci travailleront plus facilement. On dira ici qu’il s’agit d’un échauffement passif des muscles.
Une solution est naturellement une intervention chirurgicale qui vous apportera un résultat immediat. Beaucoup de pilotes se sont ainsi fait opérer de ce qu’on appelle le syndrome des loges et qui consiste à couper dans les gaines qui contiennent les muscles. De cette manière, les muscles peuvent se gonfler sans entrave. C’est un moyen efficace de solutionner le problème pour celui qui veut des résultats immédiats et qui ne veut donc pas passer par les méthodes plus classiques et plus longues que sont le stretching et le massage. Demandez toutefois à Marnicq ‘Popeye’ Bervoets s’il n’aurait pas eu recours à la méthode classique s’il avait pu. Il faut naturellement tenir compte de ce que certaines personnes ont des muscles contenus par des gaines tellement étroites que l’intervention chirurgicale est la seule option en ce qui les concerne. Quoiqu’il en soit, cela reste exceptionnel et la plupart des pilotes peuvent éviter cette opération.
Dans le cadre d’un scénario idéal, il faudrait pouvoir faire en sorte que la moto soit contrôlée autant que possible avec le corps et avec les jambes de sorte que les mains et les avant-bras soient moins sollicités. Vous n’allez alors utiliser les mains que pour tenir les poignées et pour légèrement influer sur la direction de la moto. Il est en tout cas évident que muscler davantage les avant-bras n’est pas la solution idéale. Pour le pilote débutant, c’est clair que celui-ci doit se muscler un minimum afin d’obtenir une musculation de base. Pour les pilotes confirmés, il suffit simplement d’entretenir la musculation de leurs avant-bras par des exercices spécifiques. Mais certainement pas avec la même fréquence qu’ils entretiennent la musculation de leurs jambes, par exemple.
Avoir les avant-bras qui ‘pompent’ a pour conséquence que des manoeuvres spécifiques comme le freinage sont rendues plus difficiles. Vous l’aurez compris, des pilotes qui souffrent des avant-bras sont clairement désavantagés en compétition. Vous pourrez trouver ci-dessous une liste de conseils quant à la manière de détendre les muscles de vos avant-bras. Ces conseils ne remplacent évidemment pas les avis que pourraient vous donner un médecin spécialisé en médecine sportive ou un kiné.
Quelques conseils:
– Faire un stretching des doigts et mains avant et après avoir roulé
– Masser ou faire masser les muscles des avant-bras
– Essayer de se réchauffer les muscles avant de rouler (le fameux coussin chauffé)
– Utiliser son guidon en compétition mais sans que les mains fassent la majorité des efforts
– Piloter davantage avec le corps et les jambes
– Vérifier que les leviers soient bien placés afin de ne pas forcer pour les manoeuvrer
– Rouler régulièrement
– Donner la possibilité aux muscles de bien se détendre en évitant des gants, maillots et protections trop serrés
– Entretenir régulièrement la musculation des avant-bras mais sans excès
