Colonne Davide Guarneri | Davide Guarneri:  »En Belgique, un pilote qui ne roule pas pour le titre en MXGP a du mal à  exister! »

Decrease Font Size Increase Font Size Taille du texte Imprimer

Ciao a tutti!

Je dois admettre que je suis fier de pouvoir m’exprimer dans cette colonne car on ne peut pas dire que je sois un ‘écrivain’. Pourtant, il y a des ‘trucs’ pour rédiger un texte: ‘ne commence ton introduction que lorsque tout ton texte est prêt’. C’est ce que j’ait fait et cela a l’air de marcher!

Maintenant et plus sérieusement, c’est vrai que je suis content de pouvoir enfin m’exprimer dans une colonne. Je pratique le motocross depuis l’à¢ge de cinq ans et ce sport représente beaucoup pour moi. Cela a pris énormément de temps pour arriver où je suis aujourd’hui mais je ne regrette rien. Comme tout qui a un jour enjambé une moto de cross le sait, le motocross n’est pas seulement un sport fatigant mais également un sport difficile. Tout jeune, il semblait à  mon entourage que j’étais fait pour ce sport et pourtant il a fallu du temps avant que je ne sois véritablement ‘lancé’en étant intégré dans un team. Plusieurs raisons à  cela. Je suis originaire du nord de l’Italie, au pied des montagnes et là , tu es vraiment loin du monde sportif. Mon père pratiquait le motocross en tant qu’amateur et même s’il avait un bon niveau et que ce sport lui plaisait, il n’a jamais roulé comme professionnel et il n’avait aucune connexion avec des teams, des sponsors ou tout autre personne influente dans ce sport. Petit à  petit, on est toutefois arrivé à  nos fins. Je vous raconterai une autre fois mes tout débuts car vous pourriez penser que je commence déjà  à  vous écrire une biographie!

Ce que j’ai retenu, c’est qu’il est très important que les gens vous connaissent. Lorsque j’ai commencé au plus haut niveau, il y avait pas mal de journalistes italiens qui pensaient que j’étais un étranger, un Suisse ou quelque chose comme ça! Tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais entendu parler de moi lorsque j’étais jeune pilote… Maintenant, c’est vrai que ce n’est pas dans mon caractère d’aller systématiquement vers les gens ou de crier sur les toits qui je suis. Lorsque j’ai commencé en GP, j’avais un gros handicap car je parlais à  peine quelques mots d’anglais vu que je n ‘avais appris cette langue à  l’école. A part des Italiens, je ne connaissais donc que peu des gens dans le monde des GP. Ainsi, c’est donc une étape importante à  plus d’un titre dans ma carrière que mon passage cette année dans un team belge, chez LS Motors-Honda. Cela faisait longtemps que je rêvais de rouler en MX1 car, avec mes septante-huit kilos, je n’ai pas la physionomie idéale pour rouler en MX2. Il y a également cette collaboration avec Marnicq Bervoets, qui a une expérience extraordinaire . Je n’avais encore jamais eu la chance de travailler avec un coach d’un tel calibre. C’est génial d’avoir à  tes côtés quelqu’un qui peut te conseiller sur la manière de t’entraîner et où le faire, de gérer tes périodes de repos…. Quelqu’un en fait qui est là  en permanence pour t’aider également dans des tas de petits détails. Enfin, ce n’était pas mauvais non plus de changer d’environnement.

En 2006 et 2007, j’avais déjà  vécu quelques mois en Belgique, à  Neeroeteren plus précisément, car c’était plus pratique durant la saison. Maintenant, j’habite en Belgique en permanence car c’est capital d’entretenir des contacts réguliers avec Marnicq et le team. C’est également super de pouvoir découvrir les circuits belges comme je vais le faire cette année en participant au championnat de Belgique dans la catégorie MX Pro Series. J’apprends aussi à  connaître des tas de gens qui sont importants dans notre sport mais aussi des supporters. C’est vraiment agréable.

Je me souviens de la première fois quand je suis venu en Belgique et quand j’ai vu ces maisons tellement différentes de celles que je connaissais en Italie! Et surtout du fait que les gens n’installaient pas tous ces systèmes de sécurité que nous avons chez nous commes des barrières, des alarmes, des murs entourant les jardins, etc. Ici, les barrières, c’est uniquement pour faire joli! Le problème en Belgique comme en Hollande, c’est le temps! Il pleut généralement plus souvent que chez nous mais, finalement, on s’y fait. Ceci dit, c’est plus agréable de faire du motocross en Belgique qu’en Italie en été car chez nous, lorsqu’on s’entraîne Durant cette saison, les terrains y sont durs comme de la pierre. En Belgique, l’été s’installe plus progressivement. En plus, lorsqu’il a plu, tout redevient un peu plus ‘doux’. C’est un gros avantage pour la pratique du motocross.

Je m’imagine aussi que cela ne doit pas être simple pour un pilote belge de se mettre en évidence. En effet, si le motocross est très populaire, le revers de la médaille, c’est que le niveau est tellement élevé que si tu ne roules pas pour le titre de champion du monde, tu existes à  peine! En Italie, pour le grand public, le motocross a moins d’importance. Certainement parce que le MotoGP et Valentino Rossi tiennent le devant de la scène. Même la Formule 1 ne tient pas la comparaison avec ‘Vale’! Je ne pense pas que la grave blessure qu’il a encourue la semaine dernière au GP d’Italie va y changer quelque chose. Dans le motocross italien, nous avons deux vedettes: Tony (Cairoli) et David (Philippaerts) qui se battent pour le titre mondial. Je constate que la différence qui existe entre eux et moi a tendance à  s’amenuiser. En effet, sur certains circuits, je peux être aussi rapide qu’eux. ,Evidemment, il n’est pas encore question que je puisse rivaliser avec eux pour le titre de champion du monde. Pour cela, je dois encore devenir meilleur. C’est d’ailleurs mon objectif: m’améliorer constamment.

Avant cette saison, je n’avais jamais roulé sur une 450 sauf une fois et dans des circonstances difficiles. C’était il y a trois ans au Motocross des Nations, à  Budds Creek. Comme Tony voulait rouler en MX2, j’ai dà» accepter de rouler sur la MX1. Je ne m’étais entraîné que peu de temps sur la moto et le circuit n’était pas du tout comme ceux qu’on connaît en Europe. En plus, il y avait la pression de représenter son pays… Ce n’était vraiment pas évident!

Jusqu’à  présent, mon adaptation au MX1 ne se déroule pas mal. Après avoir roulé des années sur une Yamaha, il a fallu que je m’habitue à  la géométrie plus courte de la moto mais je trouve le moteur de la CRF450R tout simplement fantastique. Mon pilotage est coulé et je contrôle facilement les gaz. Non, ma Honda est vraiment parfaite en ce qui me concerne. Au début, je ne savais pas à  quoi je pouvais m’attendre surtout compte tenu du niveau incroyablement élevé en MX1 cette saison. Je suis content de ma vitesse mais je dois devenir encore plus costaud. C’est surtout vrai en fin de course où j’ai encore tendance à  perdre trop de places parce que je suis fatigué. Non sur ce plan-là , il y a encore pas mal de progrès à  faire!

Le semaines qui viennent, nous auront encore des épreuves intéressantes, notamment le prochain week-end, avec la seconde épreuve des MX Pro Series à  Kester. J’en ai entendu beaucoup parler par Marnicq et Tanel (Leok). Il paraît que les pilotes adorent ce circuit et je suis dès lors impatient d’y rouler. Il y aura ensuite le GP d’Allemagne à  Teutschental. Cette une épreuve qui me laisse de bons souvenirs car j’y ai été second en 2005. En outre, nous étions trois pilotes du team Ricci Yamaha, Cicco (Chiodi), Andrew (McFarlane) et moi à  être montés sur le podium. J’espère que cela ira aussi bien la prochaine fois. Mais, d’abord, Kester. Il est d’ailleurs temps de préparer le mobilhome!

Ciao!

Davide ‘Pota’ Guarneri

 

 

Vos commentaires