Colonne Ken De Dijcker | Keeno rêve encore de l’Amérique!

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Chers supporters présents et à  venir, chers amis et… ennemis!

C’est un homme soulagé qui vous écrit. En effet, c’est ma sixième colonne et je suis parvenu à  l’écrire alors que j’ai dà» le faire en étant fortement diminué par mon bras droit blessé. Pas évident, en effet, de taper sur un clavier dans ces conditions. J’espère que les gens chez MXM se rendent compte de tout ce que je fais pour eux!

Plus sérieusement, maintenant. En fait, je ne suis pas trop à  plaindre pour le moment. En effet, avant Lommel, j’étais resté pratiquement trois semaines sans rouler suite à  cette fichue blessure au bras. Ce n’est que le mardi avant le GP du Limbourg que je suis monté pour la première fois sur la moto parce que mon épaule me faisait toujours souffrir. Le samedi qui a précédé Lommel, je m’étais d’ailleurs fortement ménagé. Vous comprendrez dès lors que ma cinquième place au GP, avec le même nombre de points que le quatrième, Tanel Leok, ne m’a pas déçu. En plus, j’avais effectué deux mauvais départs. J’ai donc dà» effectuer à  chaque fois de sérieuses remontées. Ce n’était pas mal lorsqu’on sait que le mardi avant Lommel, je n’arrivais pas à  tenir le guidon plus de quinze minutes! Je n’avais certes pas la même force que lors de nombreuses courses que j’ai effectuées sur ce circuit. Le lundi, j’avais de nombreuses ampoules aux mains. La preuve que j’ai utilisé ma force d’une toute autre manière que je le fais habituellement.

J’espère maintenant que je ne connaîtrai pas trop de chutes et les blessures qui vont avec jusqu’à  la fin de la saison afin de pouvoir commencer à  rouler de façon constructive. Je manque d’entraînement mais j’ai la chance que le circuit de Loket demande plus de technique que de condition physique.

Après Loket, Joël Smets communiquera les noms des pilotes belges qui participeront au Motocross des Nations. Je ne peux pas dire que je pense tous les jours au fait que je puisse ou non figurer sur sa liste. Je sais que j’ai été blessé et que je ne suis donc pas à  100%. Pour le moment, je travaille à  fond pour revenir à  mon meilleur niveau le plus rapidement possible et cela se passe très bien. Je pense l’avoir déjà  démontré à  Lommel. Je n’ai jamais autant mordu sur ma chique que dimanche dernier. Et, compte tenu des circonstances, je n’ai jamais piloté aussi souplement et aussi bien géré ma course qu’à  Lommel. L’an dernier, Steve (Ramon) était pratiquement resté un an sans rouler (ce qui ne l’avait pas empêché d’être repris dans l’équipe belge pour le MdN, NDLR) de sorte que si on invoquait ma blessure pour ne pas me sélectionner dans l’équipe belge, je ne le comprendrais pas. Mais bon, on verra bien… Mon objectif actuel est d’être en possession de tous mes moyens pour les GP du Brésil, des Pays-Bas et d’Italie.

Pendant le Tour de France, j’ai fait quant à  moi le ‘Keeno Tour’ car il fallait bien que, malgré mon bras blessé, j’entretienne ma condition physique. Comme les points de suture au bras ne me permettaient pas de faire du jogging, j’ai fais nettement plus de vélo que d’habitude. Nous sommes même allés jusqu’à  la mer avec Luc, mon ancien mécanicien! J’ai également fait l’aller-retour à  Tongres pour assister au MX Pro Series. Avec le beau temps que nous avons connu ces dernières semaines, c’était très agréable.

Comme cette période de l’année est celle où on discute des transferts pour la saison prochaine, cela vous intéressera peut-être de savoir comment nous, les pilotes (moi, en fait!), nous vivons ce moment où se joue notre avenir. Jusqu’ici, cela ne m’intéressait pas de connaître tous les détails de ces discussions, dans le style ‘qui discute avec qui pour aller où’. Cela, c’est plutôt le boulot de mon manager, Gitte. Cela va peut-être changer maintenant que je vais mieux mais jusqu’à  présent, j’avais assez de soucis avec ma blessure et je voulais avant tout me concentrer sur l’aspect sportif de mon métier. Ce qui semble vraisemblable en ce qui me concerne, c’est que je finirai par avoir roulé sur pratiquement toutes les marques de moto. Les teams font de leur mieux pour te donner la moto la plus performante possible. Ils doivent aussi te convaincre qu’ils constituent le meilleur choix pour toi. En ce qui te concerne, c’est là  que tu dois faire attention car la moto qu’on te donne à  essayer sera-t-elle celle avec laquelle tu rouleras durant la saison? Les essais que tu réalises avec un team qui veut s’attacher tes services n’ont rien à  voir avec les essais que tu fais avec ton propre team, sur un parcours spécifique ou pour essayer des pièces. Tu ‘as aucune obligation envers un team pour lequel tu ne travailles pas encore. Dans ces cas-là , je leur dis franchement ce que je pense de leur moto. Ce que je trouve bon et moins bon. Les teams doivent chercher le pilote qui leur convient le mieux par rapport à  leur moto et, dès lors, cela n’a pas de sens de ne pas être très franc dans les discussions.

Une option que je veux garder ouverte, c’est la possibilité d’aller rouler aux Etats-Unis. J’ai maintenant vingt-six ans et, si je devais recevoir une chance d’aller rouler en Amérique, je la saisirais sans hésitation. Après le GP du Brésil, j’ai d’ailleurs envie d’aller rouler au National de Southwick. Il s’agit d’un circuit de sable et cela constituerait un bon entraînement avant Lierop. Bon, assez rêvé pour le moment, et concentrons-nous d’abord sur Loket!

Salut et à  bientôt,

Keeno

Crédit photos: Ray Archer, Massimo Zanzani 

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