Après un enduro d’Esneux particulièrement réussi, l’épreuve montoise se devait d’assurer au moins un service minimum pour satisfaire les 127 pilotes qui se sont présentés au départ, ce qui fut largement le cas malgré les doutes de ceux qui se rappelaient que cette épreuve avait été plusieurs fois annulée par le passé. Rien à reprocher cette fois-ci , l’équipe de bénévoles qui a réalisé le tracé et la spéciale a su exploiter au mieux les possibilités de la région même si tout l’enduro se déroulait sur le seul territoire de la ville de Mons.
La spéciale, tracée sur le site du motocross du bois brà»lé utilisait une partie du tracé de celui-ci mais aussi de nombreux passages plus typés enduro et si les pilotes se plaignaient parfois, c’était surtout d’une certaine raideur dans les avant-bras puisque chaque passage dans la spéciale était doublé et que les meilleurs ne la bouclaient qu’en 10 minutes. Une épreuve donc réservée aux gros bras.
Inters: du gros baston !
Le parcours ne présentant pas de difficultés majeures, si ce n’est quelques problèmes avec le fléchage partiellement arraché par des riverains mécontents, c’est bien dans l’unique spéciale que tout s’est joué. Dans le premier tour, Cédric Crémer signait le meilleur chrono avec 5 secondes d’avance sur Goblet et 10 sur Gauniaux qui, comme à son habitude, démarrait la journée moyennement. Mais, une fois le moteur diesel bien chauffé, Gauniaux signait les deux scratchs suivants et prenait la tête de l’épreuve malgré une belle résistance de Crémer et surtout d’un Jean-François Goblet précis mais moins dominateur qu’à son habitude.
A sa décharge, il faut signaler que Goblet avait été placé dans une étonnante position de départ, entouré de pilotes nettement moins rapides, à plusieurs minutes des meilleurs. Cela ne l’aidait pas à faire de bons chronos, principalement dans le dernier passage où Jean-François buttait sur Adrien Vandommele et ne parvenait pas à le dépasser. Vandommele, pour sa part, était au coude à coude avec Frédéric Gauniaux pour la victoire du jour (et pour le championnat) et n’entendait pas perdre du temps pour laisser passer un autre pilote, fut-il plus rapide. Comme souvent dans ces cas-là , une fois l’émotion retombée, les pilotes reconnaissaient que chacun avait mené sa barque et qu’il n’y a pas de cadeaux à se faire. Pourtant, Vandommele aurait sans doute gagné à laisser passer Goblet et à tenter de le suivre jusqu’à l’arrivée plutôt que de vouloir rester devant à tout prix.
Cet épisode n’a toutefois rien changé au fait que Gauniaux était bien en tête de l’enduro AVANT cette dernière spéciale et qu’il a très bien roulé au cours de celle-ci. C’est donc une victoire parfaitement méritée et à la régulière que Kévin Gauniaux a remportée à Mons; c’est également sa première victoire à la régulière, en présence de toutes les forces vives de la concurrence. Cédric Crémer, pourtant bien parti dans la première spéciale et qui signait également le dernier scratch du jour, confirme incontestablement qu’il est devenu une valeur sà»re de la discipline et qu’il faudra certainement compter avec lui pour la dernière épreuve de l’année à Hautrage, encore un circuit de sable comme il les affectionne.
Jeff Goblet a certes été bouchonné dans la dernière spéciale mais il est également tombé et a calé son moteur (sans doute sous le coup de l’énervement). Cela n’enlève rien à la qualité du spectacle qu’il a offert mais il n’aurait sans doute pas pas réussi à reprendre les 4 secondes d’avance que Gauniaux avait au départ du dernier chrono.
Derrière le trio de tête, à plus d’une minute du vainqueur, on retrouve un Wim Vanderheyden moyennement satisfait de prestation mais lucide sur le fait que les jeunes ont les dents longues et qu’ils ont à présent une belle pointe de vitesse. Plus étonnamment, Mickael Vukcevik, qui avoue détester le sable, n’a jamais réussi à tenir la distance sauf dans une spéciale. Incapable de se battre avec le trio de tête, il faut bien reconnaitre que sa Sherco 300 manquait un peu de puissance sur un tel terrain. Le sixième classé de la journée est Jérome Martiny, encore un ancien crossman qui tire un peu son épingle du jeu sur un tel circuit, même si son style un peu brutal ne le sert pas toujours. Jérôme, que des indiscrétions annoncent chez Husqvarna-Lejeune l’an prochain, n’a pourtant pas son pareil pour exploser un appui de sable. Un pilote à suivre certainement car s’il arrive à tempérer un peu son enthousiasme….
Roel Verpoorten, au guidon d’une petite 250 4 T, n’avait sans doute pas la moto idéale pour se battre sur un tel circuit mais, comme toujours, son attaque et sa générosité ont largement compensé ce problème puisqu’il précède un Tom Frison venu là de son propre aveu « pour s’amuser » mais qui envoyait quand même du lourd sur les sauts. Beaucoup plus loin, Bertrand Bailleux, en délicatesse avec la silice, précédait Jérémy Fraselle et Christophe Pirson. C’en était tout des pilotes licenciés classés puisque Thierry Klutz avait été contraint à l’abandon suite à une casse moteur dès le second tour et que Michael Despontin connaissait un problème étonnant dès le départ de l’épreuve sur sa moto: le moteur se coupait lorsqu’il débrayait… il cherche toujours l’explication!
Espoirs: Vandommele l’emporte
On peut dire que la catégorie Espoir nous aura tenu autant en haleine que les Inters, tant la lutte est serrée entre Vandommelle et Gauniaux. Un coup à toi, un coup à moi, on pensait cette fois que c’est Frédéric Gauniaux qui allait l’emporter puisqu’il signait un confortable premier scratch du jour (apparemment la 125 GasGas n’a rien d’un diesel…) devant Vandommele et Bob Vanlooveren qui connaissait des problèmes de carburation (gicleur desserré). Mais dès la seconde spéciale, Van Looveren répliquait du tac au tac en signant un excellent temps et en réalisant au passage les plus beaux sauts de la journée. Le même pilote signait à nouveau le scratch dans la troisième spéciale mais ne parvenait pas à résorber son retard de la première tandis que Vandommele grignotait passage après passage les secondes sur Gauniaux.
Avant l’ultime spéciale, Vandommele n’avait qu’une seconde 45 d’avance sur Gauniaux et 11 sur un Van Looveren déchainé. Malgré l’épisode avec Goblet, Adrien parvenait à faire le scratch de justesse devant Bob mais c’est surtout Fred Gaunaiux qui ruinait sa journée en se couchant dans une ornière. Quand les temps sont aussi serrés, la moindre erreur ne pardonne pas et Gauniaux termine donc troisième du jour devant Steve Goblet (à plus d’une minute) et un Thierry Wansart qui, de son propre aveu, est passé à côté de son sujet. Corentin Pochez, toujours très spectaculaire mais ici pas très efficace, est sixième devant Johan Pfeffer.
Les autres catégories feront l’objet d’un prochain article et nous pourrons déjà annoncer des champions…
Photos: F. Sente & Fdavid.be
Résultats
Inters
1 GAUNIAUX Kà‰VIN B GAS GAS 40:38.07-2 CREMER Cà‰DRIC B KTM 40:40.86 – 3 GOBLET JEAN-FRANà‡OIS B YAMAHA 40:59.97 – 4 VANDERHEYDEN WIM B HUSABERG 41:55.91- 5 VUKCEVIC MICHAà‹L B SHERCO 42:01.08 – 6 MARTINY Jà‰Rà”ME B GAS GAS 42:28.69 -7 VERPOORTEN ROEL B HM 42:39.23 – 8 FRISON TOM B SUZUKI 43:25.49 – 9 BAILLEUX BERTRAND BETA 44:43.97 – 10 FRASELLE Jà‰Rà‰MIE B KTM 45:55.69 -11 PIERSON CHRISTOPHE B HM 48:50.07 – 12 CHILESE JULIEN B HM 56:07.12 – 13 CHANTRENNE Steve B KTM 56:42.37
Espoirs
1 VANDOMMELE ADRIEN B TM 42:29.26 -2 VAN LOOVEREN BOB B SUZUKI 42:41.08 – 3 GAUNIAUX FRà‰Dà‰RIC B GAS GAS 42:48.17 -4 GOBLET STEVE B TM 43:52.24 – 5 WANSART THIERRY B BMW 45:07.90 – 6 POCHEZ CORENTIN B SHERCO 46:20.76 – 7 PEFFER JOHAN B KTM 46:28.48 – 8 CONDUTO FAIAS MAXIME B SUZUKI 48:58.64 – 9 JADOUILLE Sà‰BASTIEN B SHERCO 49:04.61 – 10 LACROIX FLORENT B TM 50:00.76 11 VINDEVOGEL MAXIME B HM 50:25.07 12 RORIVE MAXIME B TM 52:00.59