Après avoir connu la déception de l’abandon sur casse mécanique l’an dernier, Steve Goblet tentera à nouveau sa chance le week-end prochain à l’Enduropale du Touquet. Un rendez-vous important dans la saison de l’officiel TM Belgique, qui ne s’improvise évidemment pas.
L’an passé, tu découvrais le Touquet. Cette année, pour ta seconde participation, tu dois certainement ressentir davantage de pression, non?
Steve Goblet: « Le Touquet, ou les courses de sable en général, c’est quelque chose de très spécifique et certains pilotes ne font dès lors que cela de toute l’année. Je pense notamment à des gens comme Arnaud Demeester ou Jean-Claude Moussé qui en ont carrément fait leur vie. Leur programme se résume souvent à quelques courses de préparation et au Touquet. Pour moi, c’est évidemment différent. J’ai beaucoup d’autres courses au programme et le Touquet n’est pas ma priorité. Mais c’est sà»r que là , cela fait 3 mois que l’on ne fait que cela, que l’on s’entraîne spécifiquement dans le sable pour cette course. Forcément, quand on arrive au Touquet en sachant ce que l’on a travaillé et connaissant tout le temps investi dans la préparation de la course, cela met inévitablement un peu de pression. On se dit qu’il faut aller au bout, rouler au mieux, ne pas gà¢cher sa chance… Au Touquet, on a finalement un seule chance, il faut être à 100% le jour J! »
Lorsque l’on doit abandonner sur casse mécanique, comme ce fut le cas pour toi l’an dernier, la déception doit être énorme?
Steve Goblet: « Oui, c’est difficile à vivre! Casser en plein milieu de course, c’est très décevant. On sait tous les sacrifices qu’on a fait pour préparer la course, on se rend compte que l’on peut faire un bon résultat et tout est finalement perdu… Cette année, je partirai avec davantage d’expérience, plus de roulage dans le sable et également une TM 300 2-temps, soit une machine presque aussi rapide que celles des meilleurs. Je pense donc avoir cette année toutes les cartes en mains pour faire une bonne course et oublier la déception de 2010. »
Pour un pilote, comment se passe un week-end type à l’enduro du Touquet?
Steve Goblet: « J’arriverai le jeudi soir au Touquet. Etant donné que j’ai cette année le numéro 833, mon heure de passage au contrôle technique devrait se situer dans la matinée du vendredi. La matinée du vendredi, je la consacre donc calmement au passage de ma moto aux différents points de contrôle, avant d’aller la placer dans le parc fermé, où elle restera jusqu’au dimanche midi sans que l’on puisse y avoir accès. L’après-midi, je le consacrerai à aller repérer la plage, marcher dans les dunes. Au Touquet, la reconnaissance est importante car, étant donné qu’il n’y a pas de tour de reconnaissance, on est à 100% dès le premier tour, sans connaître le circuit. Il ne faut pas se faire piéger, beaucoup de pilotes se sont déjà fait très mal comme cela. Le samedi est essentiellement une journée de repos et de détente. On profite de l’atmosphère de la ville, on repère encore l’un ou l’autre point. Dimanche matin, quand on se réveille, le stress est là ! Vers 11h00, on attend devant le parc fermé qui s’ouvre vers midi et dont nous sortirons 30 minutes plus tard pour rejoindre la grille de départ sur la plage. »
Que fait-on pour lutter contre le stress au moment du départ d’une épreuve comme le Touquet?
Steve Goblet: « Personnellement, j’essaye de rester très calme et je mets la moto en marche le plus tard possible pour éviter de la faire chauffer. Dans les 800 mètres qui séparent le parc fermé de la plage, cela se bouscule en général dans tous les sens! Là , j’essaie de ne pas m’énerver. Ce n’est certainement pas là qu’il faut perdre la course! Certains pilotes chutent en tentant de monter sur les bordures pour dépasser, d’autres au moment où on quitte le béton pour entrer dans le sable,… les pièges sont nombreux et je fais tout pour les éviter au maximum. Peu importe si je suis finalement en 3ème ou 4ème ligne sur la plage, la course est longue! Une fois sur la plage, j’arrête mon moteur jusqu’à ce que la direction de course présente le panneau « 1 minute », toujours pour éviter la surchauffe. La course dure 3 heures, ce serait dommage de tout gà¢cher avant même le départ! »
Que penses-tu des chances de Steve Ramon face aux habitués de l’épreuve?
Steve Goblet: « Steve Ramon, c’est un double champion du monde de motocross, ne l’oublions pas! De plus, pour l’avoir un tout petit peu côtoyé, je peux dire que c’est un véritable athlète, il est vraiment fort. Physiquement, il n’a rien a envier à personne. Il est aussi fort que les meilleurs spécialistes du Touquet, si pas plus fort encore à mon avis. Sans oublier qu’il pourra compter sur du bon matériel de chez Geboers et qu’il sait mieux que quiconque rouler dans le sable. J’en fais mon favori pour ce Touquet 2011 et je serais heureux de le voir gagner! »
Texte: Olivier Evrard | Photos: O. Evrard & M. Hennebert – Photo Impact