Dans notre dernier article traitant du championnat de Belgique, nous n’avions pas pu vous communiquer les résultats de l’épreuve d’Esneux puisque, une fois de plus, les classements n’étaient pas disponibles au terme de l’épreuve. La FMB nous avait promis de les communiquer « au plus tard une semaine avant l’enduro d’Hautrage »â€¦. Ce ne fut finalement que 2 jours avant Hautrage que ces résultats furent mis en ligne sur le site fédéral, avant d’être modifiés et affichés à Hautrage car on avait omis d’y mentionner les pénalités.
Et cette modification n’était pas sans conséquence puisque Kévin Gauniaux se voyait déclassé car il lui manquait un contrôle de passage. En effet, comme de nombreux pilotes, le pilote GasGas avait manqué une flèche obligeant à faire un court détour par un petit bois dans lequel se trouvait un contrôle. Beaucoup de pilotes ont commis la même erreur sans s’en rendre compte puisque le court détour dans le bois les ramenait bien vite sur la route initiale et que les pilotes retrouvaient immédiatement des flèches.
C’est ainsi que dans un premier temps, Cédric Crémer et Kévin Gauniaux se retrouvaient tous les deux au parc fermé SANS le précieux contrôle de passage. Puis, bien informé par son entourage très performant, Cédric faisait demi-tour et repartait du parc fermé en sens inverse pour aller rapidement reprendre le petit détour manqué et obtenir ainsi son contrôle de passage. Il pointait d’ailleurs sur la feuille du commissaire avec 15 minutes de retard sur Goblet qui lui n’avait pas raté la flèche. Ce qui est très étonnant, c’est que Cédric qui a pointé en retard et qui a été vu par des dizaines de personnes en train de repartir en sens inverse du parc fermé (ce qui est absolument proscrit et clairement sanctionné de mise hors course) n’a pas été mis hors course car aucun officiel ne l’aurait vu… bref il conserve ses points alors qu’il a initialement commis la même « erreur » que tous les autres pilotes (tels Gauniaux et Wansart). Ce qui n’est pas très glorieux, c’est que cette étonnante décision fédérale lui rapporte la seconde place finale du championnat au détriment de Kévin… vous appelez ça du sport vous? Cédric n’a pas besoin de ce genre de manÅ“uvre pour prouver à tout le monde qu’il sait être un pilote efficace.
Et le Jury dans tout cela, il sert à quoi ? Il n’a rien vu, le jury ? il serait vraiment temps d’envisager une bonne paire de lunettes correctrices pour tout le monde (ou alors une paire d’attributs dont certains semblent singulièrement manquer).
Bref, tout cela n’est sans doute pas terminé alors ne tirons pas trop vite de conclusions sur le championnat car je serais personnellement étonné que Cédric (qui est un pilote correct) accepte de décrocher la seconde place du championnat dans ces conditions, au nez et à la barbe de son pote Kévin avec lequel il s’entend parfaitement. Mais revenons-en à l’épreuve d’Hautrage….
La première chose à dire est que cet enduro en a surpris plus d’un en proposant un parcours amusant, comportant très peu de bitume et agrémenté d’une première spéciale très technique dans laquelle passer la troisième vitesse relevait de l’exploit et une seconde spéciale dans un sable à la structure parfaite qui se creusait finalement fort peu. Bref, tout le monde s’est bien amusé et, comble du surréalisme, nous avons même eut droit à des classements (corrects) en cours de journée.
Comment est-ce possible ? Et bien tout simplement parce que du personnel de la société Orion qui commercialise les systèmes de transpondeurs tant décriés cette année avait été appelé en renfort. Gérant parfaitement l’évènement, Orion a fait la preuve que son matériel fonctionne s’il est correctement utilisé, preuve éclatante de la responsabilité de la gestion fédérale des épreuves qui se sont mal déroulées. Que personne ne s’y trompe d’ailleurs: la lettre envoyée par la fédération il y a 2 semaines à tous les pilotes licenciés afin « d’expliquer » à sa manière les problèmes de classements de Saint-Hubert et d’Esneux a été fortement remise en cause par les organisateurs de Saint-Hubert et d’Esneux.
Il faut bien se rendre à l’évidence que la gestion sportive de ces 2 épreuves a été mauvaise et qu’il est un peu facile (pour ne pas dire carrément malhonnête) de rejeter la faute sur les organisateurs comme ils ont essayé de le faire. Malheureusement, les organisateurs de Saint-Hubert nous ont remis ce matin un communiqué de presse qui annonce qu’ils renoncent à organiser un enduro FMB en 2012 suite à la piètre prestation de la FMB (qui a fini par remettre des classements partiellement erronés longtemps après l’épreuve) et surtout suite au comportement de certains membres de la FMB envers les bénévoles du club. »En plus d’être incompétents, ils sont arrogants » nous déclarait en substance Christophe Laduron, sociétaire très actif du club MP41… »Ce sera sans nous pour 2012, nous les avions prévenus. » De même, le club d’Esneux n’est pas certain du tout de continuer l’aventure, du moins ses responsables Marc Collet et Thierry Klutz qui sont dégoà»tés de la situation car heureusement pour les pilotes, de nombreux bénévoles du club ne veulent pas là¢cher le morceau…
Quand vous aurez ajouté à cela la décision de certains pilotes ou même de teams complets comme le team Lejeune (Husqvarna-BMW) de ne plus s’engager dans des compétitions soit disant officielles mais aussi mal gérées, quand vous ajoutez les tracasseries et mesquineries à répétitions dont le promoteur Thierry Klutz a fait les frais tout au long de la saison et quand vous saurez que certaines personnes comme Marc Collet, organisateur d’Esneux, qui avaient décidé de s’engager à la FMB jettent l’éponge au vu du peu de considération qu’on leur porte, vous comprendrez que l’enduro belge est mal barré… car bien mal géré tout simplement!
L’année passée, à la même époque, j’en appelais déjà à la démission de certains: et bien force est de constater que rien ne s’est arrangé, que les mêmes responsables sont toujours en place et que nous avons perdu une année et beaucoup de crédibilité. Nous sommes sur la même pente glissante que le supermotard qui est malheureusement moribond… mais qu’est-ce que les administrateurs de la fédération attendent pour intervenir fermement et changer de coordinateur? Qu’il soit vraiment trop tard ?
Euh, désolé… je m’écarte encore du sujet qui devrait nous occuper: le sport!
Hautrage disais-je donc… et bien, ce fut un bel enduro mais cela vous le saviez déjà . Cette fois, sur la piste et nulle part ailleurs, Cédric Crémer nous a prouvé qu’il pouvait vraiment mettre du gros gaz en remportant l’enduro largement en signant 5 scratchs sur les 7 spéciales du jour.
Jeff Goblet, sentant le titre final arriver, ne prenait aucun risque et gérait parfaitement sa course, ménageant sa moto et assurant le service minimum en terminant second. Soulignons ici que Jeff est vraiment le champion incontestable de cette saison qu’il a largement dominé au guidon de sa Yamaha jamais prise en défaut et redoutable d’efficacité.
Bravo à lui, bravo à son préparateur Philippe Blondiau et bravo au team Yamaha. Crémer remporte donc l’épreuve devant Goblet et c’est l’inoxydable Wim Vanderheyden qui nous ressort le grand jeu sur un terrain qu’il apprécie tout particulièrement, le sable, en ravissant la troisième place au nez de Kévin Gauniaux pour seulement 4 secondes… 4 secondes qui font mal à Kévin car même avec sa disqualification d’Esneux, il aurait été second du championnat s’il avait empoché ici 20 points en précédant Wim… évitant au passage de raviver la polémique.
Le dernier pilote à coller au bon wagon est Bob Van Looveren qui est également très à l’aise dans le sable tandis que Mickael Vukcevik limite la casse en terminant sixième et très à la peine suite à de sérieux problèmes de poignets. Tom Frison qui n’a pas oublié son passé de crossman prend la 7ième place devant Roel Verpoorten tandis que Fraselle, Bailleux, Lamberty et Papier clôturent le classement inter dans lequel ne figurera malheureusement pas Jérôme Martiny qui pouvait prétendre pourtant à un top5 s’il n’avait pas lourdement chuté dans le cross final alors qu’il occupait la tête de la course ! Heureusement, Jérôme se relevait sans trop de mal malgré une cabriole impressionnante.
Bravo donc à Jean-François Goblet qui remporte un titre tout à fait mérité ainsi qu’à Crémer et à Gauniaux qui complètent le podium. Les titres de groupe sont remportés par Roel Verpoorten en E1, Jeff Goblet en E2 (devant Crémer) et Kévin Gauniaux en E3.
Dans un prochain article, nous parlerons des autres catégories et cette fois, c’est promis, nous ne parlerons QUE de sport!
Texte : Frédéric Sente | Photos: Fdavid.be
Résultats
Inters
1. Cédric Cremer, 2. Jean-François Goblet, 3. Wim Vanderheyden, 4. Kevin Gauniaux, 5. Bob Van Looveren, 6. Michaël Vukcevic, 7. Tom Frison, 8.Roel Verpoorten, 10. Jérémie Fraselle, 10. Bertrand Baillieux, 11. Karadeg Lamberty, 12. Philippe Papier, 13. Jêrome Martiny
Inters E1
1. Tom Frison, 2. Roel Verpoorten
Inters E2
1. Cédric Cremer, 2. Jean-François Goblet, 3. Bob Van Looveren, 4. Michael Vukcevic, 5. Bertrand Bailleux, 6. Philippe Papier
Inters E3
1. Wim Vanderheyden, 2. Kevin Gauniaux, 3. Jérémie Fraselle, 4. Karadeg Lamberty