Interview Josh Coppins | Josh Coppins:  »J’arrête définitivement après le Motocross des Nations! »

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On vous l’a signalé par ailleurs, Josh Coppins sera au départ de la seconde épreuve du Radson Trophy ce week-end à  Kester. Josh est en visite en Europe pour rendre visite à  sa belle famille qui habite en Angleterre. Notre ‘Kiwi’ s’est dit que tant qu’à  être en Europe, pourquoi ne pas se rappeler au bon souvenir de ses supporters en participant à  quelques courses sur le vieux continent? C’était l’occasion aussi de lui poser quelques questions sur sa vie actuelle en Nouvelle-Zélande qui n’est pas un pays où on va pour un city trip puisqu’il est situé à  vingt mille km de notre petite Belgique!

Tu es venu en Europe alors que le championnat australien de motocross en est à  sa cinquième épreuve. Tu es en tête de ce championnat pour l’instant. Ce n’est pas si mal pour quelqu’un qui a plus de trente-cinq ans!

Josh Coppins: « C’est gentil de ta part, merci pour le compliment. C’est vrai que j’ai actuellement vingt-et-un points d’avance alors qu’il reste cinq épreuves à  disputer. Je dois donc me maintenir en forme jusqu’à  la fin de la saison. Honnêtement, ce n’est pas facile d’autant que j’arrête définitivement après le Motocross des Nations à  Lommel. C’est la raison pour laquelle je pense à  des tas de choses que je pourrais faire après la fin de ma carrière sportive. La fin est toute proche et cela rend les choses d’autant plus difficiles. Lorsque je suis sur la moto, je reste très concentré. Pendant les entraînements, c’est malgré tout un peu différent. Je sais que cela sera difficile d’être champion mais je ferai certainement le maximum pour l’être. « 

Tu t’entraînes encore de la même manière que lorsque tu roulais en GP?

Josh Coppins: « Non, je fais les choses plus calmement. Lorsque tu considères toutes les sessions auxquelles tu dois participer durant un week-end de GP, cela te fait pratiquement trois heures sur la moto. Je peux te dire qu’au terme du week-end, tu es épuisé. Maintenant, je ne fais des courses que sur une journée et tu es dès lors plus vite reposé. Actuellement, je m’entraîne plus sur la moto pour améliorer encore mon pilotage. Sur le plan physique, j’en fais moins. Lors des deux dernières années, je n’ai jamais roulé plus que vingt minutes d’affilée. Je travaille sans programme particulier et je n’ai pas d’entraîneur. Selon mon humeur, je décide le matin ce que je ferai durant la journée. Ce sera soit m’amuser avec les enfants, aller faire du surf ou du vélo ou m’entraîner sur la moto. En Nouvelle-Zélande, le temps est plus prévisible qu’en Belgique, c’est donc plus facile de planifier les choses. « 

Tu viens de participer à  deux courses en Grande-Bretagne. Comment se sont-elles déroulées?

Josh Coppins: « J’ai roulé dans une épreuve du championnat britannique et j’ai terminé troisième derrière Matiss Karro et Shaun Simpson. J’ai également participé à  une course du Red Bull Pro National mais la moto a rendu l’à¢me dans la première manche et comme j’étais là  en tant que pilote privé, je n’avais pas de pièces de rechange avec moi. Pour le reste, j’ai profité de mes vacances. J’ai également commencé à  m’entraîner plus intensivement. Cet hiver, je me suis blessé sérieusement à  l’épaule et je n’ai commencé à  m’entraîner que le quinze décembre (décembre = été en Nouvelle-Zélande, NDLR) . C’est pour cela qu’il a fallu que je fasse une pause. Maintenant, je me prépare en vue de la seconde moitié du championnat australien qui débutera une semaine après Kester. Lisa, mon épouse, et les enfants restent ici les deux mois qui viennent. Lorsque le championnat australien sera terminé, je reviendrai en Europe pour le Motocross des Nations. »

Justement, où en es-tu avec ta participation au Motocross des Nations qui aura lieu à  Lommel? 

Josh Coppins: « La fédération veut que j’y participe. Prioritairement pour y participer en tant que pilote mais si je ne veux pas rouler, ils souhaitent que je joue le rôle de team manager. Pour moi, il n’y a pas de problème car j’ai envie de rouler. S’il n’avait pas été question de Lommel, on aurait pu prendre des pilotes plus jeunes mais pour Lommel, c’est pratiquement impossible car nous n’avons pas de circuit de sable en Nouvelle-Zélande. En outre, nous n’avons pas de jeunes pilotes suffisamment costauds pour le moment. Surtout, Ben (Townley) est blessé. Nous ne savons pas encore qui seront les deux autres pilotes. »

Avec quelle moto vas-tu rouler à  Kester?

Josh Coppins: « Ce sera une Yamaha de série équipée de pièces spéciales que j’ai amenées d’Australie. Je roulerai donc sur une moto à  laquelle je suis habitué. La Craig Dack Yamaha est une bonne moto; je n’ai pas à  me plaindre. »

Tu as beaucoup d’expérience avec la Yamaha YZ450F. Le modèle révolutionnaire sorti en 2010 et ses successeurs ont fait l’objet de nombreuses critiques…

Josh Coppins: « C’est exact. Les problèmes qu’a connus James Stewart n’ont pas aidé à  améliorer la situation. Lorsqu’il est passé chez Suzuki et qu’il a tout de suite remporté des victoires, certains ont déclaré que la Yamaha était une moins bonne moto. Mais James s’est aussi fait mal avec la Suzuki!.Au début, j’ai connu des problèmes d’adaptation avec la Yamaha. Pas avec la moto en elle-même mais tout simplement parce que tout était nouveau sur la moto. Une moto qui est depuis longtemps sur le marché est plus facile à  développer. En ce qui me concerne, je suis très satisfait de ma Yamaha même s’il y a évidemment certaines possibilités d’ amélioration mais cela vaut pour toutes les marques. »

Comment les gens pourront-ils te reconnaître ce dimanche à  Kester?

Josh Coppins: « Je porterai les mêmes couleurs qu’en Australie. La moto sera en bleu et en blanc comme le sont les Craig Dack Yamaha. Au niveau des vêtements, ce sera un peu différent car je porte maintenant les équipements de Fox qui est un des sponsors du team. En Europe, je portais un équipement Thor. Pour le reste, je crois que tout le monde me reconnaîtra, non? Mon style est resté le même, je suis devenu un peu plus vieux et je suis un peu moins rapide. »

Tu sais que tu devras rouler contre des pilotes de GP dimanche. Les manches seront plus courtes qu’en GP et cela pourrait être un avantage pour toi, non?

Josh Coppins: « C’est difficile à  dire. Je n’en ai pas la moindre idée, en fait! Cette semaine, j’ai essayé de rouler un peu. Tu sais que j’aime bien le circuit de Kester car il convient bien à  la moto. Tout cela est donc positif. Maintenant, je ne me fais pas la moindre illusion car le top-dix du championnat du monde MX1 roule vraiment très vite. Justement, il y aura quelques pilotes appartenant à  ce fameux top-dix à  Kester sans compter des types comme Herlings et Van Horebeek qui sont des pilotes également très rapides. Leur vitesse sera certainement trop élevée pour moi même si je ne devrais pas être trop à  la traîne. Espérons que j’aurai une bonne journée! »

Que penses-tu des GP cette année?

Josh Coppins: « Le GP de Bastogne ne s’accordait pas avec mon planning pour y rouler. Surtout, j’étais allé au MotoGP à  Silverstone vendredi… pas l’idéal si tu veux t’entraîner. Finalement, je me suis très bien amusé à  Bastogne sans rouler. En MX1, la vitesse est vraiment très élevée, surtout chez les cinq premiers. Tu as Tony (Cairoli), Christophe Pourcel, Gautier (Paulin) et Desalle. Après tu as parfois Ken (De Dycker), parfois Kevin (Strijbos), Bobryshev ou Philippaerts. Frossard est malheureusement blessé mais le top-dix est vraiment très costaud. Avec la fameuse règle U-23, les pilotes MX2 doivent passer au bout d’un moment en MX1. Cela entraîne un afflux de nouveaux talents chaque année. Lorsque j’étais encore en MX1, le top-dix était déjà  rapide mais lorsque tu vois aujourd’hui qu’un pilote comme Philippaerts doit parfois se battre pour une treizième ou quatorzième place alors qu’il a été champion du monde en 2008!. Pourtant, on ne peut pas dire que David est un pilote lent. »

Tu t’es fait beaucoup d’amis en Belgique. Il y a d’autres choses qui t’ont manqué lorsque tu es retourné chez toi?

Josh Coppins: « Bien sà»r! A Mol, j’allais tout le temps manger dans un restaurant italien, Casa Fraquelli. Je voudrais y retourner. J’y allais presque tous les jours durant la semaine. J’étais leur meilleur client. A Bastogne, j’ai rencontré beaucoup de gens que je connaissais dans le milieu du cross mais je veux revoir aussi des gens qui n’ont rien à  voir avec le sport. »

Tu as des nouvelles de Ben Townley?

Josh Coppins: « Je l’ai vu juste avant de partir pour l’Europe. Il va bien. Il ne sera toutefois pas encore prêt pour le Motocross des Nations. Cela m’étonnerait vraiment qu’il puisse rouler à  Lommel. Il va résilier son contrat avec Honda Australie pour ce qui concerne la saison de supercross. Il est en pleine revalidation pour le moment. »

Ton épouse et toi avez maintenant deux enfants. Comment se passe la vie d’un sportif de haut niveau qui a charge de famille?

Josh Coppins: « C’est vraiment stressant! J’admire des pilotes qui ont des enfants et qui sont des top pilotes. Tu as par exemple Tanel Leok qui a deux jeunes enfants. Nous avons eu le plus jeune de nos enfants, Myla, lorsque j’étais à  la fin de ma carrière en GP. Même maintenant, avec un emploi du temps moins chargé, ce n’est pas évident de cumuler vie familiale et vie sportive. Evidemment, les enfants sont une manière très agréable de passer du temps. Je me demande maintenant ce que je faisais de mon temps libre avant. C’est vrai que c’est chouette d’être papa. Je suis vraiment impatient d’être ‘pensionné’ afin de pouvoir être plus relax. »

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