Interview Steve Ramon

Steve Ramon: « Aujourd’hui, je roule avant tout pour le plaisir… et mes supporters ! »

Steve Ramon: « Aujourd’hui, je roule avant tout pour le plaisir… et mes supporters ! »
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En août 2011, Steve Ramon chute lourdement dans le premier tour de la manche qualificative du GP de Lommel. Le double champion du monde frôle la paralysie. De longs mois de revalidation plus tard, l’officiel Suzuki revient peu à peu à une vie normale. Et, contre toute attente, reprend même le guidon d’une moto ! En championnat d’Angleterre tout d’abord, puis en Belgique quelques mois plus tard. Pour le plus grand plaisir de ses supporters. Dimanche, il sera au départ de l’épreuve de Mons au guidon d’une Suzuki RM-Z 450 du team Geboers. Champion du monde MX1 en 2007, Steve reste le dernier champion du monde de motocross belge à ce jour. En spectateurs avisé du championnat MXGP, il compte bien voir l’un de nos compatriotes lui succéder prochainement…

Steve, peut-on dire que la terrible blessure du GP de Lommel 2011 n’est plus qu’un mauvais souvenir ?

Steve Ramon : « Disons que je me sens bien à présent. Après ma blessure, j’ai bien sûr eu à suivre un très long programme de revalidation et je dois encore aujourd’hui continuer à travailler. Mais tout va bien,  même si j’ai encore certaines douleurs et un manque de sensibilité au pied. »

Quitter du jour au lendemain le championnat MXGP après une carrière comme la tienne, cela n’a pas dû être facile ?

Steve Ramon : « Non, en effet. Tout s’est arrêté si brutalement. C’est un sentiment très étrange !  Mais c’est comme cela, c’est la vie ! Depuis, j’ai pu revenir sur le championnat de Belgique et d’autres courses comme le Touquet. Bien sûr, cela n’est pas comparable avec l’investissement personnel que demande le championnat du monde et je ne roule plus tous les jours à moto mais je continue à m’entraîner régulièrement. Pour moi, c’est le plus important : je peux à nouveau rouler et, surtout, je prends encore du plaisir à le faire. Et quand tu as déjà été un pilote de premier plan, tu as forcément toujours envie de faire les choses sérieusement ! »

Steve Ramon sera ce dimanche au départ de l'épreuve de Mons.

Steve Ramon sera ce dimanche au départ de l’épreuve de Mons.


Suis-tu toujours avec attention le championnat MXGP ?

Steve Ramon : « Oui, bien sûr ! Après avoir roulé moi-même si longtemps ce championnat, je ne peux jamais manquer une course à la télé. Je suis évidemment avec attention ce que les Belges font.  Pour le moment, il faut dire que Cairoli met la barre très haut et ce n’est facile pour personne. Mais néanmoins je continue à croire que nous aurons encore prochainement un champion du monde belge ! »

Que penses-tu de l’évolution que le championnat MXGP a connue ces dernières années ?

Steve Ramon : « C’est difficile à expliquer…  Le championnat s’est internationalisé, ce qui est cohérent lorsque l’on parle de « championnat du monde ». Mais force est de constater que, si l’on compare ce que ces GP apportent réellement en termes de spectateurs ou de visibilité pour le motocross avec les difficultés énormes qu’ils occasionnent pour les teams, j’ai parfois du mal à comprendre la logique derrière tout cela. D’ailleurs, il suffit de regarder combien de pilotes sont encore derrière la grille de départ ! Il y a de moins en moins de guidons officiels et il devient de plus en plus difficile de rouler en tant que pilote privé. Je trouve cela un petit peu triste… .»

Dimanche, tu seras au départ de l’épreuve d’ouverture du championnat de Belgique à Mons. Avec quelles ambitions ?

Steve Ramon : « Avant tout pour le plaisir, c’est certain. Mais si je peux faire de belles courses, c’est évidemment encore mieux ! Surtout pour mes supporters, qui viennent encore nombreux me voir rouler sur le championnat de Belgique. Honnêtement, je ne sais pas où j’en suis au niveau vitesse pour le moment. Je n’ai encore disputé que le Touquet cette année, je peux donc difficilement me situer par rapport à mes adversaires. J’en saurai plus dimanche soir ! »

Steve Ramon a été pour la dernière fois champion de Belgique en 2010.

Steve Ramon a été pour la dernière fois champion de Belgique en 2010.


J’imagine que cela doit être particulièrement encourageant de constater que, malgré que tu ne roules plus en GP, tu as encore tant de supporters le long des circuits du championnat de Belgique !

Steve Ramon : « Naturellement ! C’est très sympa mais aussi très important pour moi de voir que j’ai encore beaucoup de supporters aujourd’hui. Je leur ai toujours accordé beaucoup d’importance et je dois dire que j’ai toujours eu la chance tout au long de ma carrière d’avoir beaucoup de monde derrière moi. C’est un support important ! »

Tu repars cette année en championnat de Belgique à nouveau avec le soutien du team Geboers ?

Steve Ramon : « Oui, en effet ! J’ai la chance de pouvoir à nouveau compter sur le soutien du team Suzuki/Rockstar pour tout le championnat de Belgique. Pour moi, c’est évidemment une belle opportunité car je profite ainsi d’une structure professionnelle et de bon matériel.  Je tiens d’ailleurs vivement à les remercier pour tout ce qu’ils font pour moi ! »

Et le circuit de Mons ?

Steve Ramon :  « J’ai toujours bien aimé rouler à Mons. C’est un circuit de sable, c’est donc bon pour moi ! Il est un peu particulier car tracé dans les bois mais j’ai personnellement de bons souvenirs sur ce circuit, où je me suis déjà imposé plusieurs fois. J’espère en tout cas être dans le coup dimanche ! »

Avant de revenir sur le championnat de Belgique, tu avais roulé quelques mois sur le championnat britannique. L’expérience a tourné court. N’était-il alors pas encore trop tôt après ton accident ?

Steve Ramon : « Oui, c’était en effet sans doute un peu tôt. De plus, tout était nouveau : la Honda CRF, les circuits, le team,…  Sans compter que la communication au sein du team n’était pas optimale. J’avais vraiment l’impression que les choses ne se passaient pas comme elles auraient dû se passer.  Je n’avais plus vraiment confiance  et j’ai donc préféré stopper sans attendre. »

A-t-on encore une chance de te revoir un jour au départ d’un GP ?

Steve Ramon : « Difficile à dire ! Pourquoi pas ? Mais il faut être réaliste, ce n’est pas évident de disputer un seul GP sur la saison lorsqu’on ne roule plus régulièrement. Comme je l’ai dit, je roule encore à moto mais plus aussi souvent qu’il ne le faut pour garder le niveau nécessaire pour le mondial. Bien sûr, ce serait super de pouvoir à nouveau prendre le départ d’un GP. Mais ce me demanderait pas mal de travail de préparation. On verra bien ce que le futur me réserve ! »

Interview:  Olivier Evrard | Photos: CDS

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