Essai gamme Husqvarna 2015

 Publié le 19 juillet 2014

Les Husqvarna 2015 à l’essai avec Christophe Bertrand

Lulea, petite ville de la Laponie suédoise au bord de la mer baltique, c’est donc sur les terres originelles de Husqvarna que la firme austro-suédoise nous a conviés à découvrir sa panoplie 2015. Au total, pas moins de 12 modèles différents: 6 cross et 6 enduros devraient vous permettre de trouver votre bonheur. Toutes livrées sous leurs couleurs historiques: bleu, jaune et blanc, les Husky évoluent en douceur par rapport aux modèles 2014. Passons en revue ces évolutions avant la galop d’essai.

 Modifications significatives pour la gamme Cross:

• Les Husqvarna héritent de la fourche WP à 4 chambres (détente d’un côté, compression de l’autre) et d’un nouvel axe de roue avant. L’ensemble permettant d’augmenter la stabilité, la précision et fournir un meilleur alignement au train avant.
• Pour l’arrière, les ingénieurs se sont penchés sur une nouvelle géométrie des biellettes accueillants les amortisseurs WP dans le but d’améliorer la stabilité de la chaîne grâce à un meilleur alignement de celle-ci.
• Profitant des mêmes évolutions, la gamme 4 Temps cross bénéficie en outre d’un nouvel embrayage et surtout d’un “MAP SWITCH” permettant de modifier la courbe d’allumage au guidon (2 positions possibles: standard et soft).
• A noter également: l’abandon du kick, le bouton magique assurant à lui seul le démarrage.

Modifications significatives pour la gamme Enduro:

• Fourche WP 4 chambres et biellettes identiques aux modèles cross.
• Apparition du garde-boue cross pour un look plus agressif et retour des pneus Michelin en monte d’origine.
• Le démarreur électrique sur toute la gamme, excepté sur la petite TE125.
• La FE250 et 350 héritent d’une boîte de vitesse avec un 6ème rapport plus long ainsi qu’un embrayage plus léger.
• Au rayon 2Temps, la 125 bénéfice de réglages de carburation améliorés mais c’est surtout la 250 et la 350 qui reçoivent de nombreuses évolutions au niveau moteur, CDI et batterie afin de faciliter le démarrage. A noter que sur ces 2 modèles, le démarreur électrique reste associé au kick.

Sur un plan purement esthétique, les fashion victimes pourront également personnaliser leur Husqvarna grâce à une multitude de pièces spéciales issues du catalogue Husky Power.

ACTION!!!!

2 circuits étaient mis à notre disposition: un MX sablonneux avec de nombreux sauts (cela devait faire plus de 15 ans que je n’avais plus affronté les ornières et les vagues de sable!) et un parcours enduro au milieux des sapins suédois parsemé d’ornières, de racines et de pierres. Un parfait cocktail de difficultés pour jauger mes 12 montures.

La FE350 sera ma 1ère découverte. Rien à signaler sur le poste de conduite, c’est du déjà vu et ce sera pareil sur tous les modèles essayés. A part quelques ajustements de leviers, je me sens immédiatement à l’aise. Cette cylindrée devient très vite pour moi une révélation dans cette forêt lapone. Hyper facile, agile et coupleuse dans les parties les plus lentes, les changements de ligne et les réactions inattendues (je vous assure qu’il y en avait), la FE350 me donne une sensation de sécurité et de confiance bien nécessaire.

Mais qu’a-t-elle dans le ventre? Réponse immédiate: je passe un rapport, je mets la sauce, il n’y a pas de doute, ce moteur 350 prend des tours. Je peux affronter le chrono, un bourbier ou une solide côte: il y a ce qu’il faut et surtout…. où il faut! Pour mon 1er essais, je suis sous le charme. Ce modèle conviendra sans aucun doute à tous les niveaux de pilotage de part sa facilité et son caractère moteur.

De retour au parc, j’enfourche immédiatement sa grande sœur, la FE450. Même position mais je ressens de suite la différence de cylindrée. Pas de doute, on a ici intérêt à mettre le coup de gaz au bon endroit sous peine de se fatiguer très vite et donc de partir à la faute. Petit bémol malgré tout, ces sous-bois pleins de racines ne favorisent évidemment pas les grosses cylindrées et nul doute que cette 450 dévoilera d’autres qualités sur un circuit plus adéquat. L’idéal pour ce type de moto étant de rouler un rapport au-dessus pour profiter du couple. Le paysage et les difficultés défilent aussi plus rapidement, ce qui impose un niveau de pilotage plus pointu. Même son de cloche pour la 501FE essayée plus tard dans l’après-midi et cette fois sur le circuit MX. Dans ce grand bac à sable truffé d’ornières, le couple et la puissance de ce gros moteur font merveille. Je me suis éclaté (au sens propre hein!!!). Petits bras s’abstenir mais quelle facilité lorsque l’on maîtrise les grosses cylindrées.

Après l’aînée, j’enfourche la cadette, la FE250. On a à faire à la moto loisir par excellence: légère, une puissance suffisante pour la plupart des niveaux, vous vous régalerez dans le technique. Les situations les plus extrêmes sont gommées malgré sa petite cylindrée grâce à son allonge moteur. Ma grande taille (1m87) ne demande que quelques petits changements aux réglages de base et je peux m’aventurer à nouveau sur les enchaînements de jumps et exploser les bancs de sable du circuit cross. Pas de soucis non plus, la “petite” a de quoi rivaliser en spéciale à condition d’essorer la poignée de gaz.

Transition radicale en montant sur la FC450. Petite pression sur le bouton rouge, premiers mètres, me voilà prévenu… Il va falloir sortir la 2ème paire de bras. De loin la moto la plus exclusive, cette 450 cross me va comme un gant. Habitué des grosses cylindrées, je trouve très vite mes marques et le pilotage dans le sable devient très simple. Très efficace à l’accélération à condition d’utiliser la bonne plage moteur, très précise en entrée de courbe et hyper stable sur les sauts, ce monstre de puissance m’a procuré une bonne dose d’adrénaline.

Avec autant de puissance, un test de départ s’impose: j’engage le 2ème rapport par habitude, rien à faire, sur ce type de piste ce sera en 3ème vitesse que la “bête” se montre la plus performante. A vérifier sur piste dure mais il semble évident qu’il faudra s’attarder sur des modifications de rapports afin de passer au mieux la puissance au sol. Le Map Switch disponible sur les 3 modèles MX 4Temps vous permettra par contre de modifier et réguler la puissance en fonction des conditions de roulage (boue, sable, départ).

Passage immédiat sur la 350FC et je balaie d’un coup toutes les interrogations que j’avais concernant cette fameuse 350 cross. Même position que la 450 mais de suite le sentiment d’évoluer sur une moto beaucoup plus simple avec nettement moins d’inertie. Une incroyable maniabilité, réellement moins exigeante sur le plan physique, je découvre le mixte idéal sur cette piste piégeuse. Légère dans les appels de sauts, jamais je n’ai l’impression d’être malmené et lorsque je ressors du sable profond, là où justement la plus petite cylindrée pourrait me dévoiler son point faible, la prise de régime et la puissance linéaire permettent une gestion parfaite de ma trajectoire. Là où la 450 et son moteur survitaminé en calmeront plus d’un, cette 350 devrait se comporter à merveille sur tous types de circuits. La 350 enduro m’avait emballé en début de journée, le modèle cross confirme mon impression: ce moteur ‘”battard” est vraiment une réussite. La facilité et la légèreté d’une 250 avec 100cm³ de puissance supplémentaire parfaitement distillés.

Petit retour au 2Temps, avec les 250TC et 125TC. Alors que valent nos 2Temps dernière génération par rapport aux 4Temps? Primo, pas de bouton magique. Je kick, rien de contraignant mais bon… Secundo, on est dans le sable, c’est mou et un 2Temps dans le sable….il faut un peu l’essorer… Après le 1er tour, j’étais sincèrement prêt à rentrer au parc tellement j’avais perdu l’habitude du pilotage 2Temps. Petite remise en question: “Vas-y Christophe, Remember 20 ans en arrière,….” pas de miracle, ici, il faut rentrer plus vite dans les virages, les sauts, ne pas hésiter à maltraiter l’embrayage et monter dans les tours. La grosse différence avec le 4Temps, c’est que lorsque vous loupez la bonne trace, cela se paie cash au chrono, cela ne pardonne pas et c’est donc plus physique à emmener. A vérifier sur piste dure mais dans le sable, il n’y a pas photo, il me semble difficile de rivaliser actuellement face aux 450 et 350 4Temps. Cependant, si votre but est de rouler en loisirs sans chasser le chrono, cette 250 est super “jouette”, très légère et surtout, il faut en tenir compte, moins coûteuse en entretien et à l’achat.

Même verdict pour la 125TC. Certainement la meilleure école de pilotage, quand on sait exploiter un 125 2Temps, le passage au 250 4Temps sera un jeu d’enfant. Avec un gabarit et un âge qui ne colle plus trop avec cette cylindrée, j’ai retrouvé un réel plaisir en selle mais la moto clairement destinée aux jeunes loups aux dents longues.

Dernière monture cross, la 250FC. Rien de surprenant, dès le départ, j’ai retrouvé mon bouton magique au démarrage, c’est léger, c’est facile, ça tourne super rond, je sens que je vais bien m’amuser… Fin de journée, la piste s’est défoncée mais l’ensemble châssis/moteur me facilite bien la vie. Malgré la petite cylindrée, rien à avoir avec son ancienne rivale 2Temps, la 125. L’erreur est permise, je m’extirpe sans problème des ornières de sable mou et l’allonge moteur me permet de retrouver ma ligne très rapidement. On sent que c’est un petit moulin mais quelle santé, c’est bluffant. Encore un modèle qui devrait séduire bon nombre de clients que ce soit en loisirs ou en compétition vu les qualités de ce modèle.

Ma journée de testing se termine, il me reste la 250TE et la 300TE à découvrir sur la piste de franchissements. Autant je n’étais pas convaincu par la version cross, autant je me m’éclate au guidon de ces 2 Temps enduro. Démarreur électrique, position idéale, j’enchaîne les difficultés avec sérénité et précision. Dans le pierrier c’est un régal, c’est léger, pas d’inertie moteur, cette moto est super simple à utiliser.

Alors, 250 ou 300? Je pense que l’une comme l’autre conviendront à la majorité. Le pilote désirant un peu plus de coffre et de souplesse s’orientera vers la 300. Le pilote lambda vers la 250. Un petit mot pour réjouir les plus jeunes. La TC85 propose une moto très proche de la référence dans la catégorie la KTM SX85. Equipée de composants High Tech tels que ses suspensions WP, un embrayage hydraulique et un équipement proche de ses grandes sœurs, cette TC85 dispo en petites et grandes roues démarquera sans aucun doute vos minots sur les grilles de départ.

A vous de faire votre choix…. Bien difficile sera celui qui ne trouvera pas “chaussure à son pied” dans cette vaste gamme renforcée par une politique commerciale orangée depuis longtemps éprouvée. Rendez-vous sans tarder chez votre concessionnaire officiel Husqvarna !

Texte: Christophe Bertrand | Photos: Husqvarna

LISTE DE PRIX 2015

Mini

TC 85 17/14   5.137 €
TC 85 19/16   5.137 €

Motocross

TC 125    7.482 €
TC 250    8.291 €
FC 250    8.724 €
FC 350    9.119 €
FC 450    9.402 €

Enduro

TE 125    7.967 €
TE 250    8.431 €
TE 300    9.038 €
FE 250     9.462 €
FE 350    9.695 €
FE 450    9.835 €
FE 501     9.926 €

Supermoto

FS 450    9.716 €