Published On: 15 août 2014

Avec Cédric Cremer et Vincent Collet, Thierry Klutz faisait partie le week-end dernier de l’équipage officiel KTM qui a dominé de bout en bout la 35ème édition des 12 Heures de la Chinelle. S’il s’agissait pour ses coéquipiers d’une première victoire à la Chinelle, Klutz fêtait pour sa part son 4ème succès dans la mythique épreuve d’endurance. Pas moins de 22 ans après être monté pour la première fois sur la plus haute marche du podium à Franchimont…

« Mon nom ne figure pas dans le palmarès offciel aux côtés de ceux de Christophe Bertrand et de Frédéric Jeanmoye mais je vous assure, j’ai bien roulé avec eux et je crois pouvoir dire que j’avais accompli ma part du travail », plaisante Thierry Klutz. Il semble en effet que le temps ait fait passer aux oubliettes les troisièmes pilotes au palmarès de l’épreuve en 1992, première édition des 12 Heures de la Chinelle à pouvoir être disputée à 3 pilotes.

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Peu importe, Thierry Klutz a bien remporté dimanche sa 4ème victoire à la Chinelle après ses succès de 1992, 1994 et 1998. Depuis sa dernière victoire avec Thierry Godfroid et Thierry Fors, Klutzy n’a pas toujours connu la réussite escomptée à la Chinelle. « Si je regarde en arrière, je crois que je peux considérer que j’ai perdu 4 ou 5 victoires qui semblaient pourtant acquises à cause d’ennuis mécaniques. C’est beaucoup et c’est souvent difficile à accepter. Mais cela fait partie de la course », explique-t-il. « Je me suis toujours donnée à 100% à la Chinelle. C’était même sans doute trop. Cette année, avec le recul que j’ai aujourd’hui, j’ai roulé intelligemment. J’ai été beaucoup plus calculateur que les années précédentes. »

Plus que Thierry seul, c’est toute l’équipe KTM qui a mené une course intelligente. « L’équipe a été gérée de main de maître par Mikaël Despontin et, avec Hugues Dedobbeleer pour la mécanique, on pouvait difficilement penser à de meilleures conditions pour disputer une épreuve comme les 12 Heures de la Chinelle. Vincent avait été malade durant la semaine mais s’est donné à fond et Cédric était hyper motivé et a vraiment été impressionnant en piste. Toute l’équipe avait le même objectif et cela s’est ressenti tout le week-end. Nous ne voulions pas nécessairement être les plus rapides. Nous avons avant tout calqué notre course sur celle de nos adversaires. Cédric nous a évidemment facilité la tâche en partant devant et en menant un super premier relais qui m’a permis de prendre la piste en tête de la course. Je dois dire que, habitué de prendre le départ, c’est la première fois que je me retrouvais dans cette situation et que j’étais assez mal à l’aise les premières 30 minutes. Ensuite, j’ai pu me lâcher et trouver le bon rythme. »

Hausser le ton lorsqu’il le fallait

Un rythme que la KTM officielle a su conserver jusqu’au drapeau à damiers. « Nous avons su hausser le ton lorsqu’il le fallait », poursuit Klutzy. « Lorsque la Sherco officielle revenait, on a réagi en abaissant nos chronos. Idem lorsque nous avons remarqué la Husqvarna de Goblet tournait plus vite que nous. Cela prouve que nous roulions avec de la réserve, ce qui est primordial dans ce genre d’épreuve. Nous avons su aussi nous arrêter lorsqu’il le fallait pour faire les interventions mécaniques néccessaires sur la moto. »

L'euphorie dans le clan KTM à l'arrivée de Cédric Cremer.

L’euphorie dans le clan KTM à l’arrivée de Cédric Cremer.

Une KTM 500 EXC qui peut paraître un choix surprenant sur une épreuve où de nombreux teams privilégient les machines légères. « C’est vrai que le choix de rouler avec une 500 peut surprendre », répond Thierry Klutz. « Beaucoup d’équipes privilégient les machines plus légères, essentiellement parce qu’elles sont plus faciles en cas de pluie. Rouler avec une 500 était donc un peu un pari mais je dois dire que l’on ne s’est pas posé beaucoup de questions. Personnellement, je roule le reste de le saison avec cette machine car elle correspond bien à mon pilotage. Alors, quand Mika Despontin m’a proposé de rouler en 500, je n’ai pas hésité longtemps. Cédric et Vincent ont eux aussi été tout de suite d’accord. En entendant la pluie tomber la nuit du vendredi au samedi, j’ai bien sûr pensé que la course ne serait pas facile mais je savais aussi que la 500 avait d’autres atouts que nous pourrions exploiter. C’est notamment une machine d’une fiabilité exemplaire ! »

Une belle revanche

Une victoire que Thierry attendait depuis son dernier succès à la Chinelle, en 1998. « J’ai aujourd’hui 42 ans. Etre encore capable de me battre pour la victoire dans une épreuve comme la Chinelle, cela me fait évidemment énormément plaisir. Tant que j’aurai le niveau pour jouer la victoire, je ne refuserai pas une opportunité comme celle que m’ont offerte cette année Mikaël Despontin et KTM Belgique. Le fait qu’il y ait des pilotes étrangers à la Chinelle est très bien pour le niveau et la renommée de l’épreuve mais je dois dire que j’apprécie la démarche de KTM qui a su faire confiance à 3 pilotes belges pour jouer la victoire », se réjouit-il. « Après toutes les années de malchance que j’ai connues à la Chinelle, c’est aussi une belle revanche personnelle. Sur plus de 20 ans de carrière, j’ai beaucoup chuté, j’ai cassé à de nombreuses reprises. Beaucoup ont dit de moi que j’étais « un casseur de motos ». Je n’ai pas envie que l’on retienne cela de ma carrière. Aujourd’hui, une course comme celle que l’on vient de livrer avec Cédric et Vincent me rassure. J’ai pu en effet prouver le contraire, en roulant en économisant la machine comme mon propre physique. Cette semaine, je suis fatigué mais sans doute pas autant que ce que je ne l’ai déjà été après certaines Chinelle. C’est bon signe ! »