Published On: 17 février 2016

On ne présente plus Steve Piret aux habitués du championnat AMPL. Le Namurois est l’une des figures de proue de la fédération luxembourgeoise depuis plus de 10 ans. Il joue les premiers rôles dans la catégorie des Inters et, malgré les trop nombreuses blessures qui ont marqué sa carrière jusqu’à présent, garde une motivation à toute épreuve. Il ne laisse rien au hasard et se battra désormais au guidon d’une Honda 450 CR-F de chez JMG Racing pour un titre AMPL dont il fait son objectif depuis plus de 10 ans.

« L’an prochain, c’est au guidon d’une 450 CR-F que je roulerai », entame celui que l’on avait pris l’habitude d’associer à Kawasaki. « Le concessionnaire Planet Bike pour qui je roulais a dû revoir sa stratégie pour la saison 2016 et n’a plus pu continuer à travailler avec moi. C’est dommage car nous avons fait du bon boulot ensemble mais c’est comme cela ! Je garde un très bon souvenir de ma période avec eux et Kawasaki. Mais dès lors que je dois financer moi-même ma saison, j’ai fait le choix de rouler sur Honda car c’est une moto qui me convient particulièrement bien. Elle me plaît au niveau de la position de pilotage et elle correspond bien à mon style. Aujourd’hui, toutes les motos sont performantes mais disons que la Honda est celle sur laquelle tout me semble le plus natuel, celle sur laquelle il y a le moins de travail pour arriver au résultat que je recherche », poursuit le Namurois qui pourra en 2016 compter sur le soutien de JMG Racing.

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Sur un podium AMPL la saison passée à Warsage aux côtés de Frédéric Weigert et d’Eric Hubin.

La saison 2015 aurait pu être une bonne année pour Steve Piret mais une chute lors de la finale du championnat de Printemps à Bockholtz, au Grand-Duché, en a décidé autrement. « J’étais en tête du championnat en arrivant à Bockholtz et un titre fait toujours plaisir, c’est évident », confie-t-il. « Mais plus que la perte du titre, cette chute assez anodine a surtout ruiné le second championnat. La fracture de la clavicule m’a fait perdre 4 ou 5 motocross et quelques complications à l’épaule ont ensuite fait en sorte que je mette longtemps à revenir dans le coup. Bref, cela a complètement contrarié ma saison. »

Une immense déception

D’autant plus navrant que le Namurois avait, plus que jamais, préparé sa saison avec soin. « La déception était immense car j’avais bien travaillé en hiver, j’étais même préparé comme jamais. Je montais en puissance et cette simple glissade a tout arrêté. J’ai parfois du mal à m’expliquer mes blessures à répétition car je pense que je suis plutôt pro dans ma manière d’aborder la course. L’hiver passé, étant donné que mon père est aujourd’hui moins présent sur les courses, j’ai souhaité disposer d’un regard extérieur, avoir quelqu’un qui puisse m’aider dans ma préparation. J’en ai parlé à Jean-Marie Wirtz qui m’a dirigé vers Diego Garcia, qui était le préparateur physique de ses pilotes lorsqu’il avait son team en GP. Je voulais travailler avec quelqu’un qui a l’expérience du motocross de haut niveau. Le courant est bien passé et je vais donc continuer avec lui cette saison, en espérant que nous ayons plus de réussite ! »

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« Le titre AMPL, c’est mon objectif depuis plus de 10 ans », poursuit Steve Piret. « Je sais que c’est encore possible, il suffit que tout se mette bien en place. Il faut bien sûr continuer à beaucoup travailler mais c’est aussi souvent une question de réussite. Une réussite qui m’a malheureusement souvent manqué. Ce qui me permet de garder la motivation, c’est que je me rends compte que je progresse chaque année malgré tout. Le niveau est à chaque fois un petit peu plus élevé, régulièrement de nouveaux pilotes tirent le niveau vers le haut. Cette année, par exemple, Ludovic Brevers revient et devrait rouler devant. Je ne sais pas si Brevers sera présent sur tout le championnat mais c’est clair que le titre se jouera à deux ou trois. Weigert est incontournable mais un pilote comme Eric Hubin, s’il retrouve la motivation qui était la sienne il y a quelques années, peut encore avoir son mot à dire. »

Six heures de sport par semaine

Un objectif pour lequel Steve se bat pratiquement 12 mois par an. « Cette année, je n’ai pas arrêté ma préparation physique après le championnat, si ce n’est durant la période des fêtes où mon travail m’a trop accaparé. J’ai par contre peu roulé à moto, j’ai repris début novembre, uniquement le week-end. Je fais par contre environ 6 heures de sport par semaine », explique-t-il, « souvent assez tard le soir car il y a non seulement le travail mais aussi les enfants dont je prends le temps de m’occuper. » Au-delà du motocross, le sport en général passionne le Namurois. « Je fais autant de sport pour la moto mais aussi parce que j’aime ça, tout simplement. En marge du motocross, je participe de plus en plus à des joggings ou à des triathlons. »

Steve aime les efforts de longue haleine et compte d’ailleurs une fois de plus participer cet été aux fameuses 12 heures de la Chinelle, qu’il avait terminées en 3ème position en 2012. Avant de découvrir, si son budget le lui permet, en janvier 2017 un autre mythe du sport motocycliste: l’Enduropale du Touquet.

Texte: Olivier Evrard | Photos: Loïc Lassence