Essai Beta Enduro 2017
Essai Beta 2017: L’enduro à l’italienne
Deux temps ou quatre-temps, plutôt orientée loisir ou pensée pour la compétition, la gamme enduro que vient de présenter Beta en Italie vous offre l’embarras du choix. Difficile de ne pas trouver chaussure à son pied parmi des machines manifestement très abouties !
Par Eric Delannoy
C’est dans la campagne toscane, non loin de Sienne, au cœur des collines, que Beta nous a conviés à découvrir sa nouvelle gamme enduro 2017. Dès notre arrivée, le ton est donné : une vingtaine de BETA –superbes !- sont là, alignées sous les tonnelles, au bord des lauriers et des cyprès. Tout est donc là pour nous faire gouter aux joies de la Toscane !
Les machines transpirent la philosophie défendue par la marque : un travail de qualité dans une ambiance familiale au service de l’enduro. Avec 146 employés au total, l’usine italienne garde en effet une dimension humaine. 180 000 machines sont sorties des chaînes de production cette année, des chiffres en constante progression. Le travail finit toujours par payer et la marque se ménage année après année une place enviable sur le marché très concurrentiel de l’enduro.
Loin de se reposer sur leurs lauriers, les ingénieurs maison n’ont pas hésité à remettre leurs machines sur le métier pour tenter d’en tirer le meilleur parti. La gamme 2017 de la marque italienne n’évolue pas de façon spectaculaire mais progresse sur une série de détails qui font souvent la différence. A commencer par les suspensions, issues du catalogue du fabricant SACHS, avec une course plus longue de 5mm pour la fourche et un nouveau système de réglages hautes et basses vitesses de l’amortisseur. Les tés de fourche gagnent quant à eux en rigidité et perdent en poids.
Côté moteur, les 4-temps reçoivent de nouveaux arbres à cames ainsi que de nouveaux ressorts de soupapes.
Le bouchon du réservoir de carburant a été redessiné afin d’intégrer désormais le système de mise à air et le nouveau compteur permet désormais de vérifier en permanence la charge de la batterie.
Les Beta évoluent aussi sur le plan esthétique tout en restant fidèles à leur ligne sobre et racée qui les rend toujours aussi séduisantes. La gamme enduro voit donc évoluer le graphisme de sa déco et reçoit désormais des jantes Excel chromées équipées de rayons noirs.
A l’épreuve du terrain
Au cours de la journée, trois styles de parcours vont nous être proposés : un circuit en sous-bois de type « spéciale en ligne », une liaison technique avec notamment des passages dans les lits de ruisseaux caillouteux et des singles tracks sinueux agrémentés de dénivelés plutôt sympas, et enfin une balade plus tranquille dans les collines toscanes. Bref , de quoi assouvir les envies de pilotes issus de tous les horizons et surtout de quoi nous permettre de juger les qualités des nouvelles Beta dans des situations très différentes.
Je commence la journée par l’essai de la 250 deux-temps. Dès que je m’assoie sur cette machine, comme d’ailleurs sur le reste de la gamme, j’ai l’impression de bien la connaître. Le guidon et les commandes me tombent sous les mains comme si cette moto était la mienne. Une excellente entrée en matière !
Je démarre et, sans attendre, une sensation de confiance me gagne. Le train avant est très précis et la maniabilité de l’engin est très agréable. Les suspensions me paraissent un peu souples mais elles sont par contre très progressives. Ceci fait en sorte que cela n’occasionne pas de talonnage.
Le moteur quant à lui est très progressif. Le bloc deux-temps n’est pas agressif pour un sous dans les changements de régimes et ceci s’avèrera être un atout de taille sur le circuit technique qui nous attend plus tard dans la journée !
Pour la balade, il n’y a aucun doute, cette moto est la plus facile de la gamme. Elle est, je pense, destinée à un pilote adepte du deux-temps qui cherche une moto facile au caractère doux qui saura le ménager.
Avec la 300 deux-temps, on change de registre. Cette moto est faite pour scratcher ! Le moteur est beaucoup plus vif que sa petite sœur, les suspensions sont plus fermes tout en restant très efficaces sur les cailloux saillants ! On sent que cette moto ne demande qu’a vous emmener vers le côté sportif de l’enduro, voire à rouler sur un terrain de cross. Ceci dit, le couple moteur de la bête(a) permet de passer les passages techniques voire trialisants en passant le rapport supérieur, option à envisager si vous souhaitez la calmer ! Voilà une moto destinée à un pilote sportif en quête de performances…
On retrouve le caractère de la 250 deux-temps sur la 350 quatre-temps. Dès mes premiers tours de roues, je suis en confiance, cette moto colle à la piste ! Le caractère très doux du moteur rassure de suite. Il est très facile de garder le cap, le comportement du moteur 4T permet d’être plus précis qu’avec le 2T mais en étant de fait moins joueur.
390 4-temps : le compromis !
On passe ici dans le domaine du compromis, cette moto donne une réponse à ceux qui veulent une moto au caractère gentil tout en ne rechignant pas à taquiner les chronos. Comme sur toutes les autres, les suspensions sont au top et la précision de la partie-cycle fait merveille ! Elle permet de rassurer le pilote qui hésite de s’attaquer à la 430 tout en recherchant une moto très douce et coupleuse.
On monte d’un cran en cylindrée avec la 430 quatre-temps. Tout simplement, ma préférée ! On est ici en présence d’une moto au caractère bien trempé qui cependant ne présente pas les inconvénients d’une « grosse ».
L’inertie du bestiau ne se fait quasiment pas sentir et le moteur ne demande qu’à rugir !
Certainement une scratcheuse dans les spéciales… Dans le technique, le caractère du moteur reste très domptable et ne réserve pas de mauvaise surprise de type « coup de piston ».
En balade, la cylindrée permet de rouler sur les portions rapides comme sur la route en passant les rapports supérieurs sans avoir l’impression de lui faire mal.
Avec la 480, on passe dans la cour des grands gabarits ! On comprend très vite qu’il ne sert à rien de lui faire prendre des tours , il suffit de rouler sur le couple et cela se révèle d’ailleurs bien plus efficace .
Avec son train avant très précis et ses suspensions irréprochables, elle est très agréable à piloter. Le seul petit bémol est l’inertie moteur, chose tout à fait normale sur les motos de cette cylindrée.
Une moto réservée aux amateurs de couple moteur et de puissance même s’il faut souligner qu’elle peut se montrer très vive… à condition de ne pas oublier de soigner votre musculation !
Agréables et efficaces
Les nouvelles Beta sont indéniablement à la fois agréables et efficaces à piloter. Difficile de ne pas prendre du plaisir à leur guidon. L’ergonomie est parfaite et les améliorations apportées pour 2017 semblent efficaces, surtout au niveau de la fourche qui apporte beaucoup de précision et de confort sur le train avant.
Notons également que le double map au guidon est un plus car il permet de rendre le caractère de chaque moto propre aux désidératas de son pilote et de pouvoir en changer immédiatement selon l’humeur, l’état de forme ou le terrain.
Remarquons enfin que les freins des Beta sont absolument parfaits, puissants et progressifs, sans bruits de plaquettes.
Il ne vous reste plus qu’à choisir votre monture… N’hésitez pas à les découvrir chez votre dealer officiel Beta, vous ne serez pas déçus !
