Harry Everts, le motocross au niveau mondial et Suzuki, c’est une longue histoire. Seul puis avec son fils Stefan, Harry Everts a fait le tour des marques. Maintenant que la boucle est bouclée et que Stefan est revenu chez Suzuki, Harry est évidemment toujours à ses côtés pour l’aider dans ce qui est sans doute son plus grand projet à ce jour. Au moment de tirer le rideau sur la saison 2016, le père de Stefan dresse le bilan de la première année de l’ère Everts chez Suzuki.
« J’ai déjà passé beaucoup de temps dans les ateliers du team Suzuki mais je n’aurais jamais cru que ce serait un jour mon fils Stefan qui en serait le patron. Lorsque je travaillais pour KTM, je venais en effet souvent manger mon sandwich ici pour discuter avec Sylvain (Geboers). Nous entretenons en effet tous les deux une longue et amicale relation. Du temps où je roulais pour Suzuki, Sylvain était déjà là. Lorsque Je suis parti rouler pour d’autres marques, nous avons un peu perdu le contact. Ensuite, Stefan a commencé à courir et nous avons rejoint Sylvain et Suzuki. Nous avons alors recommencé à parler motocross et à rire ensemble comme auparavant. »
« Stefan a été champion du monde chez Suzuki en 1991. Ensuite, il est passé d’un team à un autre et je l’ai toujours suivi. C’était normal car c’étais mon fils. Ensuite, Liam, le fils de Stefan, est arrivé et pour Stefan, la compétition, c’était terminé. Les pilotes changent mais le motocross continue d’exister. Peut-être pas complètement de la même manière, c’est vrai. Stefan a commencé à travailler pour KTM et, à nouveau, je l’ai accompagné. J’ai travaillé là-bas comme entraîneur. J’ai toujours attiré de bons pilotes dans le team. J’ai passé pas mal de temps chez KTM et cela m’a fait bizarre de revenir chez Suzuki. »
« J’ai toujours bien aimé Suzuki. Quand j’ai appris que Stefan avait l’opportunité de reprendre le team, je n’arrivais pas à y croire. Maintenant, cela fait déjà huit mois que je travaille ici et on commence à sentir les premiers effets de la nouvelle manière de fonctionner. C’est un grand changement, pour moi aussi. Je suis avec le team tôt le matin et je pars tard le soir, sans doute aussi parce que c’est l’affaire de mon fils. C’est normal que ce soit comme ça. Je ne suis plus tout jeune mais je ne suis quand même pas un vieillard! Je sens bien sûr la différence ne fût-ce que par rapport à voici dix ans mais, bon, cela continue à aller. »
« Je passe presque tout mon temps avec le team à l’entraînement et cela qu’il neige ou qu’il pleuve. Je le fais toujours avec autant de plaisir. Pourtant, je suis content que la saison soit bientôt terminée. On est venu de très loin avec les jeunes pilotes. Ils ont fait de bons résultats et ils ont tous travaillé dur. C’est la même chose pour les gens du team, je n’ai pas à m’en plaindre. Ils sont tous motivés et je sais que ce n’est pas le cas partout. Maintenant, comme tout le monde, ils peuvent faire une erreur. L’atelier est très bien organisé. Sylvain a fait un super boulot en l’imaginant et en le construisant. Je ne m’attendais pas à autre chose de sa part car je l’ai connu lorsqu’il était mon mécanicien et il m’a appris beaucoup de choses. »
La revue des pilotes
« Je suis heureux de la manière dont les choses se sont déroulées cette saison. Egalement avec les pilotes. Ils ont beaucoup travaillé et nous nous sommes bien entraînés durant l’hiver. Bas (Vaessen) a fait de gros progrès. Il a déjà obtenu d’excellents résultats. Dans sa situation, il faut encore qu’il améliore quelques petites choses. Je suis sûr que s’il continue à bien travailler, notamment durant l’hiver, il progressera encore. Ce seront toujours de petits progrès mais c’est comme ça que ça marche. En plus, il a toujours été bien encadré jusqu’à maintenant. »
« En ce qui concerne, Jeremy (Seewer), c’est un gros travailleur à l’entraînement. Il a bien progressé; cela a toujours été un bon pilote. Il a fait à nouveau une belle saison en étant régulier au niveau des résultats. Parfois, cela va moins bien mais bon, quand ça ne va pas, ça ne va pas. Je crois qu’il va faire de bons résultats lors des GP aux Etats-Unis. Il a notamment toujours bien piloté. Si nous nous entraînons bien cet hiver, il sera encore plus fort l’an prochain. »
« Avec Kevin (Strijbos), on a connu une saison particulière. Pourtant, il s’était formidablement bien entraîné durant l’hiver. Il roulait merveilleusement bien et il se sentait bien sur la moto. La première course ne s’est pas aussi bien passée qu’on l’espérait et nous avons commencé à faire des modifications sur la moto. Je ne comprends pas vraiment comment les choses ont pu changer à ce point. J’ai vu pourtant une amélioration au moment du GP de Belgique où il a bien roulé. Kevin est excellent lors des entraînements et je ne comprends pas pourquoi on ne parvient pas à reproduire ça en course. »
«Ben (Townley) nous a rejoint en hiver et nous lui avons demandé s’il ne pouvait pas rejoindre le team immédiatement. Ben voulait rester en Nouvelle-Zélande et préparer la saison chez lui. Il s’est bien entraîné, semble-t-il. Il nous a d’ailleurs envoyé des videos très prometteuses. le problème, c’est qu’il roulait seul et quand tu roules seul, tu es toujours le meilleur. Lorsqu’il est arrivé en Belgique, il était un peu en-deçà des autres pilotes et il a travaillé très dur pour résorber son retard. Il a peut-être forcé un peu. Au Qatar, les résultats ne correspondaient pas tout à fait à ce qu’on attendait de lui mais en Thaïlande, il a remporté la manche qualificative et il a terminé second d’une manche. C’était un superbe résultat. Mais qui est arrivé sans doute trop vite. Par la suite, il est tombé et de petits problèmes ont surgi. Ce n’était pas de chance. En fait, finalement, j’ai été très heureux qu’il puisse rentrer chez lui en bonne santé. C’était super de l’avoir avec nous dans le team. Je le connais depuis qu’il est tout jeune lorsqu’il roulait avec Stefan et je sais certainement que ce type sait piloter une moto. »
«C’est alors qu’Arminas (Jasikonis) est arrivé pour remplacer Ben. Je l’avais observé beaucoup durant l’hiver lors des entraînements. Il était bon et capable se suivre nos meilleurs pilotes durant dix à quinze minutes lors des entraînements. Je voyais un bon potentiel en lui. Et cet alors, que par accident, nous avons eu besoin d’un pilote. Nous avons choisi ce jeune garçon de dix-huit ans qui a montré ce dont il était capable en réalisant d’emblée de bons résultats. Il manque parfois ses départs mais il arrive toujours à remonter. Je suis sûr qu’il fera de bons résultats s’il continue à bien s’entraîner. »
«J’aime bien cette nouvelle aventure avec Suzuki mais cela se traduit par une vie très occupée pour le moment. Heureusement, il y a une excellente coopération dans le team. Il y a toujours des choses qu’on pourrait changer mais chacun donne son maximum. »