Published On: 10 février 2017

François Corman est un jeune Liégeois qui a fait ses débuts à l’AMPL. Victime d’un terrible accident en 2008, sa passion pour la moto reste pourtant intacte. Il répond a nos questions sur son parcours et ses projets.

En 2008, tu as subi une lourde chute lors d’une épreuve AMPL dans laquelle tu t’es cassé deux vertèbres. Comment l’as-tu vécu ?

« Depuis tout petit, je passais mes dimanches au bord des circuits avec mon papa, la moto était devenu ma passion. C’est à l’âge de 9 ans que j’ai commencé à rouler à mon tour. J’ai participé à ma première course lors du motocross de Warsage auquel j’ai réalisé un joli podium. C’est à ce moment que j’ai attrapé le « virus » de la course. Après quelques saisons, vient cette terrible chute lors du motocross de Gesves en 2008. Le premier diagnostic était un humérus cassé. Jusque là, rien de grave. Mais le deuxième diagnostic était bien plus lourd : fracture des vertèbres C1 et C2. J’ai alors subi plusieurs lourdes opérations dans l’espoir de pouvoir retrouver toutes mes fonctions vitales. Après de longues années de rééducation, sans savoir si je devais continuer à me battre ou baisser les bras, j’ai pu reprendre une vie presque normale tout en gardant à l’esprit l’objectif de remonter sur une moto tôt ou tard. »

Quand est-ce que tu as pu à nouveau rouler à moto ?

« J’allais souvent avec Thierry Godefroid à l’entraînement, je regardais mes amis rouler et ça me faisait du mal de ne pas pouvoir être de la partie. Un jour, Thierry m’a proposé de faire quelques tours avec sa moto pour me faire plaisir. C’était en 2014, 6 ans après mon accident. Je ne lui en serai jamais assez reconnaissant ! Depuis ce jour, j’ai à nouveau une moto dans le garage ! »

Au début, ce n’était rien de bien sérieux mais ton retour sur une épreuve AMPL en 2015 t’a fait changer d’avis. Pourquoi ?

« En effet, j’ai toujours promis à mes parents que je ne ferais plus jamais de courses mais l’adrénaline que tous les pilotes connaissent bien lorsque la grille de départ tombe me manquait. J’ai donc participé à ma première course vers la fin de saison 2015 à Willancourt. C’était un weekend parfait, qui plus est couronné par un podium. »

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Depuis cet accident, ta vision du motocross a-t-elle changé ?

« Ce n’est pas que la vision du motocross qui a changé pour moi, c’est ma façon de voir la vie en général. Je suis conscient des risques que ce sport engendre mais ma passion est plus forte que tout. Désormais j’essaie de prendre un maximum de plaisir à chaque fois que je monte sur la moto. »

Qu’as-tu fait durant cette saison 2016 ?

« J’ai repris une licence AMPL pour participer aux motocross qui me plaisaient, je n’ai donc pas beaucoup roulé, j’ai préféré ne pas me précipiter. Fin de saison, mon ami Kevin Vieillevoye m’a proposé de m’essayer au Supermotard avec sa moto de réserve, j’ai de suite accroché à cette discipline ! Je suis même parvenu à décrocher un podium lors de ma première épreuve à Battice dans la catégorie Nationaux. »

Changement d’objectifs pour la saison 2017 : quels sont-ils ?

« Dans un premier temps, je participerai au championnat de Belgique Supermotard ainsi qu’à celui de Hollande dans la catégorie Nationaux. Mon objectif est un top 5. Je serai également présent sur quelques épreuves AMPL. »

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Comment t’’y prépares-tu ? As-tu gardé des séquelles de ton accident ?

« Pour le moment, ma préparation n’a été que physique car la météo ne me permet pas de rouler. J’espère que cela va s’améliorer bientôt. Des séquelles oui, forcément j’en ai. Mais c’est en elles que je puise ma force et ma détermination pour accomplir mon rêve d’enfant. J’aimerais remercier mes parents pour qui mon choix n’a pas été facile à accepter ainsi que ma deuxième famille (ils se reconnaitront), le team Vils, et bien sûr mes sponsors sans qui rien ne serait possible. »

Texte & photos : Loïc Lassence | Photo Supermoto: Marcel Gillot