79 victoires en GP, 31 ans et toujours là! Antonio Cairoli a fourni une performance exceptionnelle ce dernier week-end à Arco dans le cadre du GP de Trentino. En effet, dans la deuxième manche, le petit Sicilien avait commis une erreur dans le premier virage et s’était ainsi retrouvé au-delà de la vingtième place. Or, sur un circuit où nombre de pilotes ont affirmé haut et fort après la course qu’il était impossible de dépasser, Cairoli a multiplié les dépassements pour finalement terminer à la deuxième place et ainsi remporter le GP.
Le pilote KTM a pour ce faire effectué des blockpass sur des pilotes comme Gautier Paulin, Clément Desalle, Jeffrey Herlings et finalement Evgeny Bobryshev, encouragé par des supporters devenus hystériques. Le pilote du team Red Bull KTM était lui-même submergé par l’émotion et déclarait après la course que ce GP était une de ses meilleures courses, son meilleur GP et que sur le plan émotionel, ce GP resterait à jamais dans sa mémoire.
En fait, le GP de Trentino constituait seulement le troisième podium de Cairoli en 2017 mais c’était aussi la seconde fois e cette saison que ‘222’ pouvait faire la démonstration de sa compétivité. Sa remontée héroïque dans la seconde manche, unanimement célébrée par les amateurs de motocross et les réseaux sociaux à travers le monde venait à la suite d’une victoire dans la manche qualificative et d’une victoire dans la première manche.
« Je me sens bien sur la moto. J’ai souvent gagné sur des circuits comme celui-ci mais il ne fait pourtant pas partie de mes circuits favoris et je n’éprouve pas beaucoup de plaisir à y rouler… quoique dans la seconde manche, je me suis quand même bien amusé, » a admis l’talien à l’arrivée sur un circuit squatté par ses supporters et ceux de Gajser.
Cairoli a réussi tous ses départs le week-end dernier dans ce qui était le premier des deux GP qui ont lieu en Italie cette année mais il a été un peu trop impétueux dans les premiers virages. » J’ai heurté le talus dans le premier virage et j’ai failli tomber dans la boue mais j’ai fini par tomber dans le virage suivant et j’ai été heurté par pas mal de pilotes, » raconte Cairoli. « J’étais furieux d’avoir commis une erreur et je me suis dit qu’il fallait que je monte absolument sur le podium. A partir de ce moment, j’ai fait de mon mieux pour remonter à partir de la vingtième place. C’était très piégeux à certains endroits mais j’y suis arrivé. »
Sa remontée était fascinante à regarder. Au moment où Cairoli est revenu sur les hommes de tête, séparés entre eux par deux ou trois secondes et tous roulant plus ou moins à la même vitesse, Cairoli était déjà en train de regarder autour de lui lorsqu’il passait les sauts. « Lorsque je me suis retrouvé à la septième ou huitième place, j’ai vu le groupe devant moi et j’ai pensé que revenir sur Bobryshev pour le gain de la victoire au général était faisable. J’ai commencé alors à pousser du plus fort que je pouvais et à effectuer des dépassements, » a déclaré Cairoli. »J’ai connu des moments un peu délicats mais si on veut gagner, il faut prendre des risques. J’ai vraiment tout donné dans les dix dernières minutes. »
Cairoli a également admis que tous les encouragements venus de derrière les barrières constituaient une lame à double tranchant: »D’un côté, cela te met la pression mais d’un autre côté, c’est aussi très spécial. C’était amusant, en fait et je suis content que les supporters ont apprécié. C’était une course agréable. »
La manière dont l’octuple champion du monde l’a emporté dimanche dernier démontre aussi que malgré ses trente-et-un ans, soit onze ans en plus que Gajser, Cairoli reste encore davantage qu’une référence pour la majorité de ses rivaux en MXGP dont le niveau n’a pourtant jamais été aussi grand. En effet, quinze pilotes du top vingt ont déjà connu une victoire en GP.
« Lorsque tu as la condition et la santé, alors rien ne t’arrête, » commence à expliquer Cairoli au sujet de sa forme actuelle. « Lorsque tu n’es pas bien, ton moral en prend un coup. Une performance comme celle que je viens de réaliser signifie que tu as la condition et que tu es motivé. L’an dernier, j’ai connu la pire saison de ma carrière à cause de mes blessures et lors de certaines courses, j’arrêtais de me battre, ce que je n’aurais jamais fait auparavant. Mentalement, c’était difficile car je ne pouvais pas m’exprimer comme je le désirais. C’est clair que je me sens mieux et j’en suis très heureux. »
Le MXGP sera sur l’Eurocircuit de Valkenswaard le week-end prochain, un circuit que Cairoli apprécie puisqu’il y a remporté cinq victoires consécutives de 2010 à 2014.