Published On: 24 janvier 2018

Jeremy Seewer , le vice-champion du monde MX2, admet qu’il lui faudra encore du temps pour se sentir vraiment à l’aise sur la YZ450F Wilvo Yamaha. Le passage chez les ‘bleus’ est intervenu tard et de façon inattendue pour Seewer puisqu’il est la conséquence du retrait de Suzuki de la compétition.

Dans la mesure où Seewer avait encore un contrat en cours avec Suzuki selon lequel il devait faire ses débuts en MXGP cette année, il est évident que l’arrêt de Suzuki a pris le champion suisse au dépourvu. Finalement, Seewer est parvenu à signer comme troisième pilote chez l’ambitieux team Wilvo Yamaha dans lequel il aura comme coéquipiers Shaun Simpson et Arnaud Tonus.

Avant son passage effectif chez Wilco, Seewer a dû régler également quelques problèmes  contractuels. Enfin, si on tient compte que le Suisse n’avait roulé que pour Suzuki durant sa carrière professionnelle, il est évident que le passage chez Yamaha n’est certainement pas évident sur le plan du pilotage de sa nouvelle monture.

«C’est ce à quoi je m’attendais: énormément de travail!», a avoué Seewer lors d’un entretien exclusif alors qu’il était en plein période de testing. Les tâches pour Jeremy sont multiples: s’adapter à son nouveau team, se familiariser avec une nouvelle moto et enfin appréhender une nouvelle catégorie. «J’ai tellement roulé sur une moto qui avait été presque complètement construite à mes mesures que c’est vraiment difficile de repartir de zéro. Actuellement, la moto est encore loin d’être comme je la voudrais mais je dois reconnaître que la YZ450F est une moto fantastique. Jusqu’à présent, j’ai roulé pratiquement tout le temps sur des circuits de sable et cela s’est remarquablement bien passé. Evidemment, je suis plus en confiance sur des circuits en dur mais globalement, je suis très optimiste.»

Jeremy Seewer avec ses coéquipiers Shaun Simpson (24) et Arnaud Tonus (4)

Lors de notre entretien, Seewer n’a pas tari d’éloges au sujet du team de Louis Vosters. Le team néerlandais va entamer cette année sa seconde saison dans la catégorie reine. «Je suis très content d’avoir choisi ce team qui est composé de gens de grande qualité et qui se donnent à fond dans leur boulot,» nous a déclaré Seewer de façon très enthousiaste. «C’est vraiment l’endroit où j’avais envie d’aller.»

« Nous avons déjà réalisé pas mal de choses ensemble et ils m’aident à leur façon en même temps que j’essaie d’apporter également quelque chose qui puisse les aider,» ajoute Seewer au sujet de son étroite collaboration avec Shaun Simpson et son compatriote Arnaud Tonus. Wilvo a clairement choisi de dynamiser le team et d’appliquer un schéma d’essais et de testing très strict afin de pousser au maximum les pilotes durant cette période de préparation. «Je suis évidemment le plus jeune et je manque d’expérience avec une grosse cylindrée.»

Seewer, qui a été le rival le plus sérieux de Paul Jonass dans la course au titre en MX2 l’an dernier, a remporté son premier GP durant la saison écoulée. Son avenir pour 2018 était tout tracé: rouler en MXGP avec Arminas Jasikonis sur la RM-Z450. Cela, c’était avant que la Suzuki Motor Corporation se retire du team de Stefan Everts. «C’est une histoire incroyable. Je n’étais vraiment pas content de la manière dont les choses se sont déroulées. En même temps  ce n’était pas vraiment une surprise et j’ai eu de la chance d’être bien entouré. J’étais frustré de voir la manière dont les choses se passaient avec Stefan Everts mais tout cela a fini par s’arranger.»

Seewer est peut-être un des rookies dont on attendra le plus en 2018 d’autant que les ceux qui sont arrivés en MXGP lors de ces trois dernières années ont réussi d’emblée des performances remarquables. C’est ainsi que Romain Febvre a remporté le titre mondial en 2015 dès sa première année en MXGP imité par Tim Gajser l’année suivante tandis que Jeffrey Herlings d’est adjugé le titre de vice-champion l’an dernier derrière Tony Cairoli.

Jeremy Seewer avec le patron du team Wilco Yamaha, Louis Vosters (à gauche).

«J’ai déjà pensé à tout cela et je voudrais évidemment pouvoir réaliser la même chose mais j’ai abandonné cette idée au bout de quelques secondes,» avoue Seewer. «Cette année, ma préoccupation principale sera de faire fonctionner la moto comme je le souhaite et de prendre du plaisir à la piloter. Cela me paraît assez logique que j’aie besoin d’un certain temps pour mettre tout en place. J’ai vécu sous pression au cours de ces deux dernières années car j’étais le pilote n° 1 chez Suzuki. Désormais, la pression principale est sans doute davantage sur mes deux coéquipiers que sur moi. Cela signifie que je peux être un peu plus relax et que je pourrai progresser plus à l’aise durant la saison.»

Texte: A. Wheeler