Published On: 14 juin 2019

C’est en Italie sur les hauteurs du lac Majeur (lac italo-suisse situé à cheval sur le Piémont, la Lombardie et le canton du Tessin), que nous avons retrouvé l’équipe Sherco pour la présentation et les essais des modèles 2020.

Sous un magnifique soleil et par près de trente degrés, le très sympathique Fabrizio Azzalin nous avais tracé une spéciale d’un peu plus de cinq minutes avec une prairie, un ruisseau, des virolos, des troncs, des racines, des parties techniques mais aussi quelques passages plus rapides.  Tout était réuni pour nous permettre de juger au mieux cette cuvée 2020.  On ne vous parlera pas de toutes les petites nouveautés techniques en détail, on vous renvoie vers sur le site du constructeur, retenez principalement que la gamme gagne presque un kilo, et que le constructeur a travaillé afin d’offrir des motos encore plus abouties, avec de meilleures performances à bas et mis-régimes.  Côté look, notez un nouveau kit déco, et l’apparition du gris sur le modèle Factory.

La 250 4-tps, un plaisir pur.

La petite 4-tps de chez Sherco a cette particularité de se faire discrète à bas régime, comme si le moteur semblait étouffé, une bonne chose pour la discrétion en balade.  On a particulièrement aimé la montée en régime progressive sur ce petit moteur, et quel plaisir quand il prend des tours. Facile à piloter, pas explosive mais diablement efficace, elle fait plus que le job.  Ce modèle est pour nous le premier coup de cœur de la journée.  Rapide en spéciale et plaisante en balade, on s’étonne de ne pas en voir plus en spéciales.

Rajoutez 50cm3, ça change tout.

Quand on passe de la 250 à la 300 4-tps, on s’attend à un moteur plus vif, mais c’est bien plus que ça.  Les 50 cm³ supplémentaires en font une moto vraiment différente.  Dès qu’on tourne la poignée on est impressionné par la puissance supplémentaire.  Plus physique à tenir que sa petite sœur, dès le premier passage technique le pilote aura besoin de plus de bagages, et de physique pour en tirer tout son potentiel.

Une 450 pour les gros bras ou les grands espaces.

Conscient que le tracé sinueux et peu rapide ne me permettrait pas de tester toutes les capacités de cette moto, on s’est lancé pour une boucle en mode balade.  La moto a su progresser confortablement dans les sous-bois, la maniabilité est fidèle à la marque, le moteur est agréable et très rond en bas.  Cette cylindrée reste néanmoins destinée aux amateurs de grands espaces ou de puissances, voir de gros physiques.

La 500, une belle surprise.

Quand on lit sur la plaque latérale de la moto « 500 », d’emblée de jeux on se dit qu’on va se faire embarquer dans tous les petits virages sur notre tracé du jour.  Cette 500 était notre dernier tour de roues sur la gamme 4-tps.  Et ce fut une belle surprise, contrairement à nos idées cette moto n’est finalement pas du tout un monstre, c’est tout le contraire.  Certes on a plus d’inertie que sur les petites cylindrés, mais ce moteur est incroyablement doux, et progressif à souhaits, impossible de s’en lasser !

 

Du fun et du punch pour les 250 et 300 2-tps.

La gamme 2-tps (250 & 300) a vraiment évoluée dans le bon sens.  On sent qu’on est à maturité avec ce millésime, la sonorité est superbe, les motos sont légères, super maniable, l’embrayage onctueux, un régal !  La 250 est une moto joueuse et ses montées en régimes vitaminés, son moteur dévoile un caractère sportif affirmé mais toujours exploitable.

Après la 250 4-tps, la 300 2-tps est notre second coup de cœur de la journée.  On a apprécié sa souplesse et sa progressivité.  Adaptée à notre pilote (il aime plus la motricité que la puissance) la montée en régime est plus linéaire que sur la 250, elle accepte plus facilement le rapport supérieur.  Nous avons mis au défi la moto de boucler le parcours sur le troisième rapport sans en changer, défi réussi haut la main, que ce soit dans les portions techniques, ou la partie plus rapide en prairie, elle a évolué partout avec une aisance déconcertante !

 

Une 125 pour le scratch ?

Nos confrères de chez Motoverte l’ayant qualifiée lors de leur dernier comparatif de «particulièrement flamboyante», nous étions impatients d’essayer l’abeille Sherco. La cartographie a été revue pour 2020, le constructeur annonce plus de puissance dans les hauts régimes.  En effet, le moteur pousse bien, mais nous n’avons jamais trouvé le bon mode d’emploi pour la faire montée dans les tours depuis les bas régimes, le moteur manquait de progressivité.  Du coup, le pilotage était délicat en liaison, et en spéciale la relance à l’embrayage obligatoire.  Renseignements pris après auprès de l’importateur Vukcevic, Mika (Michaël Vukcevic) nous a confirmé avoir eu le même ressenti après être passé faire les essais le lendemain.  Après vérifications faite, il s’est avéré que le câble des valves n’était pas réglé correctement.  Un essai donc à refaire plus tard en Belgique pour se faire un avis objectif.  A noter la présence du démarreur, pas commun sur une 125, la cylindrée la plus simple à mettre en route.  Ceci dit, cela reste appréciable en situations compliquées, et surtout pour les petits gabarits.

La gamme Sherco est complète et proposée toute l’année en deux versions Racing et Factory (sauf pour la 125 disponible uniquement en version Racing).  A noter que le package Factory influe significativement sur le caractère des motos.  Sur les 4-tps la ligne Akra libère sensiblement les moteurs, les suspensions KYB offrent des sensations plus sportives alors que l’ensemble WP sur la version Racing nous est apparu plus confortable, mais le terrain du jour ne nous a pas permis de départager les suspensions sur l’entièreté de leur plage d’utilisation, il nous a manqué des sections rapides et quelques sauts.  Pour toute la gamme, on a trouvé le freinage pas ultra mordant, mais pour nous, ce n’est pas un défaut en enduro.  Rien à signaler côté boîte de vitesse, qui est précise et douce.  Enfin la marque française est connue et réputée pour la qualité de son châssis qui reste toujours aussi maniable et incroyablement joueur.

Pour les 20 ans de la marque, la gamme 2020 est un grand millésime.  Cet anniversaire coïncide avec la présentation d’un millésime abouti, qui ne souffre d’aucun reproche côté finition, et très bien équipé.  Contrairement à d’autres marques, avec la version Factory, vous n’aurez à aller puiser dans un catalogue d’accessoires pour bénéficier d’une moto prête pour les chronos, alors que la version Racing vous offre déjà une moto compétitive.  Les motos respirent la qualité, et si on ne s’attendait pas à de gros bouleversements sur les modèles, on peut affirmer aujourd’hui que Sherco nous a présenté une gamme qui est à maturité, assurément bien placée face à la concurrence.

Disponibilité : juillet 2019 – Infos : vukcevic.ph@gmail.com

Texte et photos : Frédéric David