Published On: 13 août 2019

KTM ne s’était plus imposé sur les 12 Heures de la Chinelle depuis 2015. Pour tenter de fouler à nouveau des pieds la première marche du podium de la prestigieuse épreuve d’endurance, KTM Belgique avait associé au guidon de leur machine officielle l’enduriste Antoine Magain aux crossmen Jeffrey Dewulf et Cédric Grobben. Pour Magain, l’enjeu était aussi personnel : le numéro Un de l’enduro belge avait déjà vu la victoire lui filer entre les doigts à trois reprises avant de connaître un inexplicable revers l’an passé. Le Nismois avait dû se contenter d’une sixième place.

C’est donc plus motivé que jamais à l’idée d’effacer cette contre-performance et de laisser par la même occasion définitivement derrière lui ce surnom de « Poulidor de la Chinelle » que Magain abordait cette 40ème édition des 12 Heures de la Chinelle. Le pilote KTM est en train de réaliser une solide saison, en Belgique comme à l’étranger, et tous les indicateurs semblaient donc au vert, faisant du trio Magain/Dewulf/Grobben les favoris de nombreux observateurs. « Rouler avec le numéro 40 sur la 40ème Chinelle, c’est un signe ! », plaisantait même Magain avant l’épreuve.

« Cédric Grobben a su se donner à 100% malgré la douleur et nous permettre de conserver l’avantage. »

L’homme semblait en pleine confiance. Le temps qu’il réalisé lors des essais chronométrés annonce immédiatement la couleur : plus de 12 secondes de mieux que les autres favoris, parmi lesquels les deux Husqvarna officielles. La concurrence était affûtée mais Magain et Dewulf étaient tout simplement un cran au-dessus ce week-end. Car les deux hommes ont pratiquement géré la course à deux, leur coéquipier Grobben s’étant blessé à l’épaule dès les essais du samedi. « Nous avons dû gérer la nuit ainsi que la plupart de la course à deux avec Jeffrey », explique Antoine Magain. « Cédric s’est fait mal à l’épaule dans les essais et nous avons préféré le solliciter le moins possible. Mais il a fait sa part du job. Il a su prendre le guidon au bon moment et se donner à fond malgré la douleur pour nous permettre de conserver l’avantage. » Un vrai travail d’équipe.

A lire également :   Erik Willems poursuit avec TM

Au terme de 12 heures de course particulièrement intenses entre la KTM et la Husqvarna du trio Brackman/Fors/Cambré, Magain aborde le dernier tour avec une trentaine de secondes d’avance. Il touche enfin du bout des doigts cette première victoire dont il rêve depuis plusieurs années. « Ce retour en tête sur l’esplanade, je l’ai savouré à sa juste valeur », explique Magain.

A lire également :   Erik Willems poursuit avec TM

« Mon père s’est imposé 6 fois ici et pour moi, c’était un rêve de gosse. Aujourd’hui, c’est mon tour. J’espère que cela me permettra de me débarrasser définitivement de ce surnom de « Poulidor de la Chinelle » qui me colle à la peau depuis quelques années ! Cette première victoire, je la voulais, je m’étais préparé pour et le travail a payé. La course a été belle, disputée, la Husqvarna nous a maintenus sous pression jusqu’au bout. C’était stressant pour nous mais la victoire n’en est que plus belle. »

« L’équipe a vraiment bien fonctionné, à tous les niveaux », poursuit le Nismois. « La KTM était parfaite et le staff a fait du super boulot. Merci à tous pour leur professionnalisme. »

Le suspense jusque dans les derniers instants de course et la victoire du chouchou du public de Franchimont ont assurément offert un 40ème anniversaire grandiose à la plus célèbre des épreuves d’endurance tout-terrain. « Je ne compte pas en rester là », prévient Magain, « on sera là l’an prochain pour remettre notre titre en jeu ! » Rendez-vous donc l’été prochain pour un nouveau tour d’horloge, espérons-le, aussi passionnant que celui que l’on vient de vivre.

 

Texte : Olivier Evrard | Photos : Gino Maes