Motocross FMB - Coupe de l'Avenir - Baisieux
Yves Devlaminck : « Il y a bien une relève en Belgique ! »
Après une Coupe de l’Avenir qui a permis à nos jeunes Belges de se mettre en évidence face à des concurrents venus de toute l’Europe, on fait le point avec Yves Devlaminck, coach fédéral FMB. En analysant les prestations de nos compatriotes à Baisieux, il porte un regard réaliste mais optimiste sur le futur du motocross belge. Les temps sont durs, c’est évident. Mais une relève pointe pourtant bien le bout de son nez.
Etablir la sélection des pilotes qui porteront les couleurs belges sur la Coupe de l’Avenir ne doit pas être facile, en particulier avec les pilotes de la catégorie Open pour lesquels cette épreuve de fin de saison ne tombe pas nécessairement au meilleur moment ?
Yves Devlaminck : « Autant la sélection des pilotes 65 et 85cc génère chaque année un engouement certain, autant il est en effet souvent difficile de réunir la meilleure équipe sur le papier dans la catégorie « Coupe de L’avenir ». Changement de marque, de team ou de cylindrée, blessure ou tout simplement manque d’intérêt rendent le choix complexe. Cette année, Robert (Gielis) et moi-même avons fait confiance à Marnick Lagrou, Gordano Natale et Erik Willems. Le premier cité joue les avant-postes en catégorie Espoirs 125cc depuis 2 ans chez nous mais s’est surtout qualifié sur 2 épreuves du championnat d’Europe 125cc, à Lommel et Teutschenthal. Gordano a remplacé Jarni Kooij au pied levé suite à sa belle prestation de l’an dernier et surtout du fait qu’il est coutumier de ce genre de circuits. Enfin, Willems est costaud et il possède une solide expérience internationale. Il dispose de bon matériel avec sa 250 2-temps et se voit légèrement avantagé au départ par rapport aux 4-temps de la même cylindrée. »
Pour les pilotes sélectionnés, il s’agit aussi d’appréhender la stratégie d’équipe, une approche très différente de celle qu’ils connaissent tout le reste de l’année…
Yves Devlaminck : « Sur cette course, il est important de pouvoir compter sur des gars solides, des guerriers. Peut-être pas intrinsèquement les plus rapides mais des pilotes qui vont mouiller le maillot et aller jusqu’au bout quelles que soient les conditions pour aller décrocher le petit point qui va faire la différence à la fin du weekend. Et c’est exactement ce qu’il ont fait…
Les « grands » ont scoré 5 manches dans le top 8 et nous avions besoin de la meilleure manche de Marnick (18ème) pour décrocher une belle 3ème place au final. Bravo à eux! »
Chez les 65cc et les 85cc, la Belgique s’est imposée. Un doublé qui est une belle surprise mais aussi une belle récompense pour les jeunes Belges !
Yves Devlaminck : « Chez les kids, la donne est différente. Chaque année, la sélection fait polémique, un peu comme sur le vrai Motocross des Nations d’ailleurs. A croire que c’est dans l’ère du temps… Cela fait deux ans maintenant que nous travaillons ponctuellement avec le collectif 65cc pour la préparation du championnat d’Europe. C’est donc sans surprises que notre choix s’est porté sur Maxime Lucas, Tyla Van de poel et Ian Ampoorter. Les deux premiers jouent les premiers rôles en championnat d’Europe et le dernier entre régulièrement dans le top-15. »
« Dès le samedi, ils se sont tous les trois montrés à la hauteur avec trois pilotes dans le top-7 et une démonstration de Maxime. Le dimanche a été plus compliqué, la grosse boue de la première manche étant souvent synonyme de loterie avec les petites roues. Au final, c’est Tyla qui s’en est le mieux sorti avec une belle 3ème place au cumul des 2 manches. Mais évidemment, le plus important est cette belle victoire par équipe. Le sourire des kids sur le podium faisait plaisir à voir ! »
« Arrêtons de nous plaindre et redoublons de travail ! »
En 85cc, les Belges ont annoncé la couleur dès le samedi en réalisant un triplé autoritaire dans la manche qualificative !
Yves Devlaminck : « La sélection des frères Coenen était incontestable. Ils ont été parfaitement épaulés par Baptiste Beernaert, un habitué des courses internationales qui s’était d’ailleurs illustré cet été au championnat du monde Junior 85cc en Italie. Le samedi futen effet juste parfait avec un tiercé gagnant de nos 3 représentants. Comme pour les plus jeunes, la météo capricieuse a apporté son lot de surprises lors des courses du dimanche. Au final, des courses à rebondissements, des chutes, une seconde manche de Sacha façon Herlings, un Beernaert régulier,… Tout cela nous a permis de nous imposer tant à l’individuel qu’au classement par équipe. Alors, certes, le niveau de cette édition était peut être inférieur à celui des années précédentes, notamment à cause de la concurrence de date avec le MXON européen en Pologne, et les conditions difficiles ont joué en notre faveur, mais la prestation d’ensemble de nos jeunes pilotes est probablement l’une des meilleures de ces dernières années. »
Peut-on affirmer que la relève du motocross belge est, malgré tout, en marche ?
Yves Devlaminck : « Oui, il y a bien une relève en Belgique. Nous n’avons pas autant de bons éléments qu’en France, en Hollande, en Italie ou en Espagne mais nous comptons une poignées de très très bons pilotes et l’expérience du passé révèle que nos meilleurs espoirs vont souvent jusqu’au bout du chemin en arrivant jusqu’en MX2 ou en MXGP. Pour 2020, nous avons trois pilotes capables d’être champion d’Europe et du monde 65, 85 et 125cc. On entend beaucoup de critiques par rapport au manque de circuits, à notre championnat national, à la hausse des coûts et aux déplacements de plus en plus longs. Il est vrai que tout n’est pas rose. Mais était-ce beaucoup plus facile il y’a 15 ans ? Je ne le pense pas. Si ces jeunes en sont là, c’est le fruit d’un travail sans relâche, fournis par les pilotes et leur entourage, doublé d’une éducation basée sur la rigueur et la discipline. Alors arrêtons de nous plaindre et redoublons de travail ! »
