Published On: 31 août 2020

Du haut de ses 25 ans et fort de ses années d’expériences en tant que pilote amateur en MX, puis en enduro, Edouard Charles de Moor se lance dans l’aventure des Rallyes-Raids avec comme objectif ultime de devenir professionnel dans la discipline. Et, évidemment, il rêve du Dakar.

Edouard, depuis quand roules-tu en tout-terrain ?

Edouard Charles de Moor : « j’ai eu ma première moto à l’âge de 6 ans. J’ai commencé à rouler sur notre terrain privé, ensuite j’ai fait un peu de compétition en MX, et de fil en aiguille je suis arrivé à l’enduro. »

D’où te vient cette passion pour le rallye-raid ?

ECdM :  « Je regarde le rallye Paris-Dakar depuis que je suis tout petit. C’est une course qui m’a fait, et qui me fait toujours rêver ! J’aime bien la nature, les grands espaces ; aujourd’hui c’est le bon moment pour m’y préparer et y participer. A 25 ans, c’est pour moi l’âge idéal pour démarrer une carrière dans cette catégorie. »

Parle-nous de tes objectifs.

ECdM : « Cette année, et 2021 seront des années d’apprentissage. Il faut que j’emmagasine un maximum d’heures de roulage, ici en Belgique en roulant encore en Enduro, mais aussi le plus souvent possible au Maroc. »

Tu comptes aller vivre au Maroc ?

ECdM : « Non j’ai des obligations professionnelles en Belgique, mais on a la chance d’avoir un point de chute là-bas. Ça me facilitera grandement la vie pour mes allers et retours entre mon pays et le Maroc.  »

Quel programme d’entraînement t’es-tu fixé ?

ECdM : « Je travaille ma technique de roulage dans les dunes au Maroc, mais j’apprends aussi la navigation, point très important. Je vais rouler avec Jean Brucy. J’ai des stages prévus avec Jordi Arcaron pour la navigation, et j’ai fait en 2018 ma première semaine de piste et dunes au Maroc, avec Bernard Stennier qui, rappelons-le, a trois Dakar à son actif. A côté de ça, bien entendu je travaille aussi mon physique avec un préparateur. »

Tu vas donc y aller par paliers ?

ECdM : « Tout à fait, je veux faire les choses dans le bon ordre, prendre le temps qu’il faut, et ne surtout pas brûler les étapes. »

On ne te verra plus beaucoup sur le Championnat de Belgique d’Enduro ?

ECdM : « Je n’abandonne pas pour autant l’enduro au sein du Team Zone Rouge mais l’année prochaine je passerai la majorité de mon temps à l’étranger afin de me préparer du mieux possible et en fonction du calendrier, je participerai à quelques enduros. »

Quelles sont tes ambitions ?

ECdM : « Bien emmagasiner de l’expérience pendant ces premières années d’apprentissage pour me hisser au niveau des top-pilotes privés et ensuite j’espère intégrer un team pro dans la discipline. Mon espoir est de rouler pour Yamaha qui est une marque que j’apprécie particulièrement. Ensuite, accrocher un podium, voire une victoire au Dakar, c’est vraiment mon rêve, un objectif de vie que je me suis fixé. »

Tu nous parles de ta moto ?

ECdM : « C’est une WRF 450 Rallye Factory, de 2015. C’est l’ancienne moto de Xavier de Soultrait, qui a fait quelques belles places entre ses mains ; c’est une bonne moto pour apprendre. »

C’est avec cette moto que tu comptes t’engager sur les premières courses ?

ECdM : « Oui je ferai mes premières courses avec, ensuite pour le Dakar je prévois de louer une moto avec l’assistance chez Drag’on. »

Tu peux nous expliquer qui est Drag’on ?

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ECdM : « Drag’on est une société française qui importe ou fabrique des pièces et accessoires pour la moto, le quad et les SSV. Le département Drag’on rally race service fournit des packages complets pour les courses de rallye raid et de plus est un team officiel Yamaha. Grâce à eux je bénéficierai d’une moto récente et de toute l’assistance qui l’accompagne. »

« J’aimerais suivre les traces de mon idole Xavier de Soultrait. »

De l’enduro au rallye, quelles sont les différences fondamentales pour toi ?

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ECdM : Dans cette discipline, il faut savoir piloter et naviguer, c’est toute la difficulté du rallye. Il ne faut pas juste rouler vite, il faut sans cesse suivre son road-book ou garder un cap. Il y a aussi un côté stratégique dans le choix des traces, certaines dunes portent mieux que d’autres suivant leur orientation face au soleil etc … j’ai vraiment hâte de participer à mon premier rallye.

MM : Quelles sont tes craintes, tes peurs ?

ECdM : « Ma plus grosse angoisse, c’est l’erreur de lecture du road-book ou de ne pas trouver le bon cap et laisser beaucoup de temps s’envoler ! Je vais donc bien travailler cette partie navigation. Aux vitesses auxquelles on roule, le rallye est très dangereux, il faut savoir rouler vite tout en lisant un road-book, et choisir la bonne trace. »

MM : Tu as un pilote que tu suis particulièrement dans la discipline ?

ECdM : « Oui, j’ai quelques contacts avec Xavier de Soultrait qui est mon idole, j’aimerais suivre ses traces. »

MM : Comment ta famille vit ce projet ?

ECdM : « Ma famille n’est pas du tout branchée sport moteur ! Aujourd’hui ça reste encore un sujet délicat, car pour eux, la moto c’est un loisir qu’on ne fait que le week-end. Mais plus j’avance dans mon projet et plus ils prennent conscience que ça peut être un vrai métier. Ça demande du temps et de l’investissement. Ils vont comprendre que je fais ça avec sérieux et avec un but bien précis. »

MM : Un tel engagement, ça coute cher ; la moto, les voyages, les assistances, etc … comment finances-tu ce projet ?

ECdM : « Il faut compter une enveloppe de plus ou moins 60.000,00€ pour un Dakar. Actuellement je suis à la recherche de partenaires pour boucler le budget. J’ai développé des packages sponsoring pour des sociétés qui voudraient investir dans le sport et inviter des clients sur certaines courses. Si des personnes sont intéressées par notre projet, elles peuvent me contacter par email (ed.charles.demoor@gmail.com). Je leur enverrai mon dossier sponsoring. »

On pourra te suivre sur les réseaux sociaux ?

ECdM : « Oui je tiens à jour une page INSTAGRAM  et une page facebook.

Un mot pour terminer ?

ECdM : « Oui, je remercie ma famille, mes amis qui croient en moi et qui me poussent à me dépasser. Je tiens aussi à remercier Michel Nickmans et Zone Rouge, Gérald Cuvelier. Je n’oublie pas mon préparateur physique Romain Bolly, et les médias comme MXMag qui prennent le temps de nous consacrer un peu de visibilité. »
Texte & photo : Frédéric David