Motocross

Thierry Klutz fait le point sur la problématique des circuits d’entraînement

Thierry Klutz fait le point sur la problématique des circuits d’entraînement
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La fermeture du circuit de Lierneux a remis sur le devant de la scène une problématique vieille de 20 ans en Belgique et en Wallonie en particulier : la disparition progressive de tous les sites dédiés à la pratique de la moto tout-terrain. Alors que sur les réseaux sociaux, les commentaires au sujet de cette fermeture soudaine à Lierneux suscite de vives réactions, Thierry Klutz reprécise la situation et met en avant les pistes qui, selon lui qui travaille sur le dossier depuis plus de 10 ans, sont les seules qui pourraient mener à trouver un terrain d’entente entre les parties et ainsi permettre à la moto tout-terrain de retrouve droit de cité dans certaines de nos communes.

« Je prends le temps de réagir concernant la situation actuelle avec la fermeture du circuit de Lierneux. Il ne faut absolument pas tout mélanger entre la situation globale du manque de circuits de moto tout terrain permanents en Wallonie et la situation suite au Covid 19 (« Permanent » et un grand mot car on considère que c’est « permanent » à partir du moment ou le circuit est ouvert plus de trois jours consécutifs une fois par an). Veillez donc à ne pas tout confondre. »

« De mon côté, je travaille depuis 2008 pour tenter de faire changer les choses », poursuit le Liégeois. « Depuis cette date, de nombreuses choses ont été faites en vue d’améliorer l’image de la moto tout terrain. Depuis 2013, avec le soutien de la FMWB et de l’adeps, j’ai développé et coordonner les stages d’initiation à la moto en centres adeps. Nous avons débuté avec 4 semaines stages pendant les vacances d’été pour en arriver à 7 semaines en 2020. Ces stages sont donnés avec un parc moto électriques. Afin d’assurer une continuité aux stages adeps, j’ai travaillé sur un projet de labelisation de clubs à vocation pédagogique. Projet qui avait été soutenu en 2019 par le Ministre des sports, Rachid Madrane. »

« L’objectif de toutes ces démarches était d’augmenter le nombre de pratiquants moto tout terrain et de démontrer aux yeux du pouvoir public et politique l’engouement des jeunes pour notre discipline. Ce qui a été le cas car tous les stages affichaient pratiquement complet. En parallèle à cela, je n’ai jamais lâché les différents projets circuits de motocross permanents, dont celui de Lierneux. »

« On ne peut pas rester insensible au fait qu’il est devenu impératif de tout faire pour protéger notre planète. »

« Il y a plus d’un an et demi, j’ai transmis à la demande de la Ministre des infrastructures Sportives de l’époque, Valérie De bue, un dossier complet et finalisé, en vue d’obtenir un soutien financier pour l’étude d’incidence. Pour Lierneux comme pour tous les autres projets en cours (Bertrix, Bassenge,…), il est obligatoire de lancer une étude d’incidence environnementale en vue de l’obtention du Permis d’Environnement » précise encore Klutz. « Toutes les démarches préalables qui démontrent que le projet de Lierneux a toutes les chances d’aboutir ont été remises dans ce dossier (avis favorables préalable à l’étude d’incidence). Suite aux élections de l’année passée, nous avons changé de Ministre des infrastructures sportives.Il a fallu donc reprendre contact avec son cabinet. C’est comme cela que ça se passe et nous devons faire avec. »

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« Le Ministre actuel des infrastructures Sportives, Jean-Luc Crucke, a donné clairement sa vision des choses lors d’une interventions au Parlement Wallon. On ne peut évidemment pas rester insensible à la réalité des choses, c’est à dire qu’il est devenu impératif de tout faire pour protéger notre planète et c’est bien en tenant compte de cela que nous devons arriver avec des arguments crédibles qui démontreront que soutenir deux projets de circuits permanents par province sera bénéfique pour la protection de l’environnement », fait remarquer Klutz.

« En motocross, le bruit émis par les moteurs 4 temps est un problème. »

Sur la question environnementale, Klutzy met en avant les aspects suivants :

– Si nous avons 1 ou 2 circuits permanents par province, les nombreux pilotes de motocross/enduro devront effectuer moins de kilomètres au volant de leur véhicule pour se rendre sur les circuits en France, en Hollande ou en Allemagne. La consommation de carburant fossile est bien plus importante avec une véhicule de transport type voiture/camionnette que la consommation d’une moto de compétition.

Pour info, j’ai récupéré une étude officielle de la Fédération Française de Motocyclisme qui balaye du revers de la main notre impact sur les gaz à effet de serre! A lire absolument ci-dessous. J’ai cette étude complète à disposition et je l’ai envoyée fin de semaine passée au Cabinet du Ministre Crucke.

– Canaliser les pilotes sur des sites dédiés spécifiquement à la pratique de la moto TT respectera bien plus l’environnement que la situation actuelle. En effet, actuellement, les pilotes se rendent sur des sites pirates ou aucune gestion n’est mise en place.

« Cette situation, tant le DNF que Natagora la connaissent et souhaitent la changer. C’est la raison pour laquelle il a été possible de créer avec le DNF et Natagora un projet dans la carrière de Bassenge. A leur yeux, il est de loin préférable de canaliser les pilotes de moto TT et d’entreprendre une gestion commune que d’interdire vu qu’on ne fait que de déplacer le problème et non le régler. »

L’électrique comme solution ?

« Dans tous les projets en cours ou à venir, il me semble impératif de les mener à bien avec le soutien du DNF et Natagora. Toutes les parties seraient gagnantes: on offre aux passionnés de la moto TT un lieu pour s’adonner à son sport, en même temps on le fait en total respect de l’environnement local. De plus, on réduit les kilomètres au volant de son véhicule donc les émissions de gaz à effet de serre.

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-On développe de plus en plus la moto électrique. Le projet de Bassenge, qui va nous lier avec Natagora, sera un projet où la moto électrique sera développée. On part sur un pourcentage de temps réservé uniquement aux motos électriques qui évoluera au fil des années en fonction de l’évolution de ces motos par l’industrie. Plus l’offre de l’industrie des motos électriques évoluera et plus nous augmenterons le pourcentage du temps qui leur sera proposé.

On peut déjà, comme nous le faisons lors des stages adeps, utiliser prioritairement les motos électriques pour l’initiation. La moto électrique est un formidable outil de travail pour l’apprentissage. Les moniteurs qui l’utilisent lors des stages adeps pourront en témoigner.

-Le contrôle du bruit et tout mettre en place pour le réduire.

« C’est un fait, en motocross, le bruit émis par les moteurs 4 temps est un problème.  Assurer un contrôle bruit est impératif. Je pense que d’imposer l’utilisation d’un silencieux enduro pourrait même devenir une solution. On sait que le silencieux enduro réduit quelque peu la puissance de la moto mais par contre de manière significative le bruit. Si c’est un moyen de réduire les nuisances sonores et faciliter notre « intégration », il faudra y passer. »

« Il s’agit ici d’une liste des éléments en notre faveur pour justifier que la création de sites dédiés à la pratique de la moto est devenu impératif. Dans les différents dossiers que je remets, le titre est devenu le suivant:« Projet de site dédié à la pratique de la moto tout terrain, à la protection de l’environnement et au développement de la moto électrique ».Lors des manifestations à venir, si je peux me permettre de vous donner un avis, ce n’est qu’en étant convaincu que c’est dans cette direction qu’il faut aller que vous retrouverez de quoi pratiquer votre sport favori en toute sérénité et sécurité! », conclut Klutz.

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