Le monde du motocross belge est sous le choc depuis l’annonce hier matin du décès inopiné d’Eric Hubin. L’ancien champion de Belgique 125cc s’était affirmé comme l’un des piliers de la fédération AMPL avant de tirer sa révérence en 2017. Autre figure marquante de la fédération, Laurent Lacasse affirme avoir perdu non seulement un adversaire exceptionnel mais aussi un véritable ami.
« Depuis qu’Eric avait arrêté de rouler, qu’il ne venait plus sur les motocross, nous avions moins de contacts », entame celui qui est depuis plusieurs années maintenant à la tête de l’AMPL « mais j’ai reçu un vrai coup de massue lorsque j’ai appris la triste nouvelle hier. J’ai encore du mal à y croire. Personne ne mérite de partir si jeune. De plus, Eric a été pour moi un adversaire exceptionnel sur la piste mais aussi un véritable ami en dehors. »
« Des bons souvenirs avec Eric, j’en ai énormément », poursuit Lacasse. « Lors de mes dernières saisons à l’AMPL, c’était mon adversaire le plus sérieux. Je me souviens de courses vraiment exceptionnelles avec lui. C’était un pilote redoutable mais toujours très correct. Certainement le plus correct avec qui j’ai pu me battre au cours de ma carrière. Je le respectais et il me respectait en retour. Je me souviens d’une finale de championnat à Moircy, en 2005, où nous nous sommes passés et repassés des dizaines de fois. Une manche inoubliable ! »
« Eric s’est beaucoup investi auprès des jeunes. »
« Eric s’est aussi beaucoup investi auprès des jeunes », rappelle le président de l’AMPL », nous avions d’ailleurs passé notre brevet de moniteur ensemble. Dans ce contexte aussi, j’ai de nombreux bons souvenirs avec lui. C’était quelqu’un qui aimait s’amuser, toujours de bonne humeur. Les jeunes pilotes qu’il a encadrés, il leur consacrait autant de temps que d’énergie, c’était très important pour lui. »
Pour Lacasse, Eric Hubin a aussi été un coéquipier. « J’ai eu la chance de disputer les 12 Heures de la Chinelle avec Eric à 3 reprises. A chaque fois, nous avons joué de malchance mais nous étions dans le coup. Je me souviens particulièrement de l’édition 2007, durant laquelle nous avons dû abandonner à la fin de la nuit sur ennuis mécaniques alors que nous étions en tête. Ce que je retiens de cette édition, c’est la confiance que m’ont témoignés Eric et son père Richard, qui avait chapeauté le projet. Je sortais d’une longue convalescence. Je n’ai été déplâtré que le jeudi avant l’épreuve. J’aurais compris qu’ils me remplacent. Ils ne l’ont pas fait. Malgré les circonstances, ils ont gardé leur confiance en moi. Je ne l’oublie pas. »
« Vraiment, cette disparition me laisse sans voix. Je pense très fort en ce moment à ses parents et à sa fille. C’est une épreuve terrible », conclut Laurent Lacasse.