Ceux qui étaient présents au GP de Lommel cette année seront certainement de cet avis : le round du championnat MXGP à Lommel a été un grand succès sur tous les aspects. Outre le succès sportif de nos jeunes loups de la classe MX2, ce fut également un succès au niveau de l’organisation, le nouveau tracé de Lommel ayant été apprécié tant par les pilotes que par le public. Nous avons fait le point avec l’organisateur Johan Boonen.
MXMag : Il y avait beaucoup de monde samedi et dimanche. Nous avons demandé à plusieurs spectateurs et pilotes ce qu’ils pensaient du nouveau tracé. Tous ont semblé aussi enthousiastes les uns que les autres. Qu’en pensez-vous vous-même ?
Johan Boonen : « Au début, nous pensions que le circuit serait trop lent, mais il s’est avéré qu’il n’était pas si mauvais que cela. Il y a certainement une marge d’amélioration. C’est la première fois que nous modifions le circuit à l’aide du GPS. Ainsi, l’année prochaine, nous pourrons faire en sorte que les pilotes puissent dépasser un peu plus facilement. L’essentiel est que les pilotes soient satisfaits de la piste et qu’elle soit sûre. Pour nous, il est très important que les services médicaux n’aient pas eu à se déplacer pour fournir une assistance médicale ».
MXMag : Construire un circuit coûte cher. L’adaptation du circuit de Lommel est-elle un investissement à long terme ?
Johan Boonen : « La construction d’un circuit coûte certainement de l’argent et des efforts pour les personnes qui y participent. Les pilotes consacrent aussi beaucoup d’heures à la réalisation de ce projet. La difficulté réside principalement dans le déplacement de la ligne de départ et de l’enceinte TV. Les caméras sont au même endroit depuis des années. L’internet et toutes les installations ont dû être déplacés. Nous pourrons peut-être améliorer cela à l’avenir. La ligne de départ va en tout cas rester comme ça pour les prochaines années. »
MXMag : Y aura-t-il d’autres ajustements sur et autour du circuit liés au permis d’environnement et aux conditions qu’il impose ?
Johan Boonen : « C’est en fait quelque chose qui concerne le club, ils vont se réunir à ce sujet un de ces jours. Quoi qu’il en soit, le conseil d’administration du club est motivé. Il est difficile de dire s’il y aura des ajustements. Il y a des contacts avec Infront Moto Racing à ce sujet et il y aura des améliorations et des embellissements à l’avenir. Mais la motivation du club est revenue. Il faut savoir que pendant un certain temps, les membres du club se sont contentés d’ouvrir la piste et de veiller à ce qu’elle soit en ordre. La motivation était un peu moins grande en raison de l’incertitude qui planait quant au futur du circuit de Lommel. Nous avons dû faire face à quelques oppositions qui nous ont contraints à faire du lobbying, de sorte que la motivation était un peu moins forte pendant quelques années, c’est évident. »
« Nous travaillions sur le nouveau permis, mais s’il n’y a pas de résultats, la motivation baisse automatiquement. On voit aussi ce qui s’est passé avec Olmen. Il y a maintenant aussi les résultats actuels des Belges. Ceux-ci ne contribuent pas directement à la délivrance d’un permis, évidemment, mais ils créent une sorte d’intérêt obligatoire de la part du gouvernement. Ils ne peuvent plus faire comme si de rien n’était. »
MXMag : La visite du ministre des Sports Ben Weyts sur le GP de Lommel vous a-t-elle donné de bons espoirs pour l’avenir ?
Johan Boonen : « C’est une question difficile. Je sais qu’il a été agréablement surpris par notre organisation. La dernière fois qu’il a visité un motocross, c’était à Kester en 2015. À Lommel, Ben Weyts a été surpris par l’intérêt du public et de la presse internationale. Aujourd’hui, si vous assistez à une course de chevaux, par exemple, il va de soi que vous y trouverez une organisation professionnelle. Il a été impressionné par la difficulté d’organiser un MXGP. Quand on voit que des hommes d’affaires comme Noël Essers (CEO Essers Transport and Logistics) ne se contentent pas de rester dans la zone VIP, mais qu’ils font aussi le tour du circuit et l’apprécient à juste titre, je trouve que cela doit nous donner de l’espoir. »
« Aujourd’hui, les supporters belges sont aussi enthousiastes que les Français en France ou les Italiens en Italie. »
MXMag : Certains spectateurs ont parlé d’une sorte d’impression d’arène lorsqu’ils regardaient les courses à l’arrière du talus. Était-ce un choix délibéré pour augmenter l’atmosphère pour le public ?
Johan Boonen : « C’est aussi la raison pour laquelle le Skybox et la pitlane ont été retirés du milieu de la piste. De toute façon, cela améliore l’atmosphère et c’est un élément très important pour l’événement. Bien sûr, il est également vrai qu’avec les nouveaux talents belges, nous voyons émerger un nouveau type de supporters. Auparavant, lors d’un Grand Prix, il y avait les clubs de supporters de Stefan Everts, Joël Smets et Marnicq Bervoets, et puis il y avait des supporters de pilotes moins populaires. Il s’agissait de véritables clans. »
« Dimanche dernier à Lommel, j’ai pu voir que les supporters de Liam Everts encourageaient également Lucas et Sacha Coenen. Il n’y a pas beaucoup de courses internationales et les supporters se regroupent pour les quelques courses auxquelles ils assistent et soutiennent ensuite tous les Belges qui participent à la compétition. Aujourd’hui, les supporters belges sont aussi enthousiastes que les Français en France ou les Italiens en Italie. Cela fait plaisir à voir et cela crée une ambiance indéniable. Ce sera quelque chose en octobre à Ernée lors du MXoN ! (rires) C’était aussi super de voir comment tout le monde encourageait Jeremy Van Horebeek à Lommel. Il pilote de façon fantastique et tout le monde l’apprécie encore beaucoup. »
« Nous avons actuellement les frères Coenen, Jarne Bervoets, Liam Everts, Brent van Doninck et de jeunes pilotes comme Ian Ampoorter. Ce sont tous des gars sympas qui réalisent l’importance des supporters dès leur plus jeune âge. Cette génération se distingue par le fait qu’elle vient d’une famille de motocross et qu’elle sait comment remercier ses supporters, l’organisation et les médias en adoptant la bonne attitude. C’est très important. »
« En fait, ces jeunes pilotes n’ont pas grand-chose à voir avec l’organisateur d’une course, mais ils montrent leur gratitude et je pense que c’est important. Ce sont tous des gars intelligents qui comprennent comment les choses fonctionnent. Assurément, nous sommes en bonne voie avec cette nouvelle génération de pilotes belges ! »
Interview : Danny Hermans