Le 28 décembre dernier, ce sont 78 concurrents à moto qui ont pris le départ de la 16ème édition de l’Africa Eco Race. Parmi eux, notre compatriote Nicolas Charlier. Le Brabançon avait découvert le rallye l’an dernier et remet le couvert cette année, toujours au guidon d’une Yamaha. Ce samedi, un coup de poker au niveau de la navigation lui a permis de réaliser l’exploit sur la 5ème étape du rallye africain. Il a remporté sa première victoire d’étape et réalisé par la même occasion une bonne opération au classement général de l’épreuve où il occupe au moment d’entamer la seconde semaine de course la 6ème position.
« Depuis le début du rallye, tout se passe bien. Je n’ai pas eu le moindre problème mécanique et je prends beaucoup de plaisir sur la moto. Je ne me suis perdu qu’à une seule reprise, dans l’étape numéro 3, où je fais une erreur de navigation qui me vaut de devoir me contenter d’une 15ème place. En terminant vendredi 4ème de la 4ème étape, dans laquelle je suis bien remonté grâce à quelques bons coups de navigation, ça me permettait de partir 4ème samedi, derrière les 3 favoris, 3 pilotes très expérimentés. »
« Je me suis retrouvé face à un choix compliqué »
« Une fois en course, tout se passe bien, je suis dans un bon rythme derrière eux, jusqu’au kilomètre 127. Là, je ne suis pas tout à fait d’accord avec les traces que je vois. Je constate qu’on dévie vers une piste parallèle. Je suis face à un choix compliqué : soit je faisais confiance aux traces que je voyais devant moi, soit je faisais le choix de ne pas suivre les traces des 3 leaders, trois pilotes qui ne se trompent pratiquement jamais en faisant donc ma propre trace. Mais j’avais vraiment un doute et j’ai décidé de tourner à gauche et de faire 500 mètres à travers tout pour rejoindre la piste qui me semblait la bonne. J’étais inquiet car il n’y avait pas beaucoup de relief dans le désert, je me sentais un peu seul au monde car je n’avais pas vraiment de point de repère, même si les quelques annotations du road-book correspondaient bien. »
« Je suis alors arrivé au kilomètre 160 à un contrôle de passage. Ce qui m’a tout d’abord rassuré, évidemment. Puis, j’ai appris que j’étais la première moto. Je me suis donc retrouvé seul à devoir ouvrir la spéciale, ce qui a demandé pas mal de navigation. C’était la première fois que je me retrouvais dans cette position. J’avais du mal à y croire, je pensais que je finirais par faire une erreur de navigation. Mais quand j’arrive au ravitaillement au kilomètre 230, je me rends compte que j’ai pas mal d’avance et qu’il y a un bon coup à faire au niveau du classement. A partir de là, j’ai décidé de hausser encore le ton et tout s’est bien passé. J’ai pu garder la tête jusqu’à l’arrivée. C’est là que j’ai réalisé que j’avais remporté la spéciale. C’est un peu dingue de m’imposer comme cela un peu sur un coup de poker, sur un pari de navigation. Jamais je n’aurais pensé pouvoir m’imposer sur une étape. Cela restera évidemment un grand moment pour moi. »
« Mon objectif est avant tout d’arriver à Dakar »
« Maintenant, après cette journée de repos, on entame la deuxième semaine de course avec le sable de Mauritanie. Comme j’ai remporté l’étape samedi, c’est moi qui ouvrirai la piste, ce qui n’est pas toujours un avantage, surtout qu’il y aura encore beaucoup de navigation. Je tente de ne pas m’enflammer de trop, je vais rester concentré et faire ma course avec l’objectif d’éviter les erreurs et d’arriver à Dakar. »
L’Africa Eco Race rejoindra le fameux Lac Rose à Dakar le 12 janvier prochain.