Le projet Riley Racing Kawasaki ayant été abandonné, Tom Guyon s’est retrouvé sans guidon pendant l’intersaison. Cependant, le pilote français n’a pas laissé ce revers le décourager et a rapidement cherché une solution. Ses nouveaux projets sont désormais confirmés. Non, Tom Guyon ne participera pas au championnat du Monde MX2 en 2025, pas plus qu’il ne roulera sur une KX-F 250.
« Je ne pouvais pas rouler sans salaire, j’ai des factures à payer ! »
Grâce au soutien de ses partenaires, Triumph France – via Triumph Bordeaux – et l’équipe Tech 32, Tom Guyon s’attaquera cette année au championnat de France Elite MX1, passant ainsi plus tôt que prévu à la catégorie reine. Il prévoit également de participer à quelques manches du MXGP avant de revenir à la petite cylindrée pour le SX Tour. Ce programme était initialement prévu pour 2024, mais une grave blessure cervicale subie lors de la Rookie’s Cup a contraint Tom à revoir ses plans.
« L’équipe Riley Racing m’a simplement mené en bateau », explique Tom Guyon. « Je n’ai pas reçu de salaire, de moto, rien du tout. C’étaient que des promesses en l’air. En plus de ça, l’image du propriétaire de l’équipe s’est dégradée à cause de ses problèmes judiciaires. J’ai décidé de partir. Je ne pouvais pas rouler sans salaire — j’ai des factures à payer, j’ai une vie à vivre. Mes parents ne paient pas tout. Et puis, je ne voulais pas être associé à ce type et à sa réputation. Et de toute façon, sans motos, je ne pouvais pas m’entraîner… Kay Karssemakers a une moto, mais c’est la sienne, pas celle de l’équipe. De mon côté, j’avais rempli ma part du contrat… »
Tom Guyon a donc choisi de quitter Riley Racing avant que l’équipe ne s’effondre complètement. Bien que la structure néerlandaise lui doive encore une somme importante en arriérés, il sait que ses chances d’être payé sont minces. Déterminé à aller de l’avant, il a immédiatement commencé à travailler sur un nouveau projet pour 2025.
« Je me suis vite rendu compte que cette équipe n’allait nulle part, admet Tom. À ce moment-là, j’avais deux choix : soit attendre et voir, soit prendre les choses en main. J’ai dû être proactif et ne pas simplement espérer ramasser les morceaux. Je veux rouler, alors j’ai pris les devants et fait en sorte de trouver des motos et des financements. J’ai passé un nombre incalculable de coups de téléphone. Heureusement, plusieurs entreprises locales — non liées au motocross — m’ont soutenu financièrement. Grâce à elles, j’ai pu monter un plan pour 2025. Il ne faut pas s’attendre à sécuriser un budget en mi-décembre en ne ciblant que des sponsors motocross. Après en avoir discuté avec mon mécanicien, on a décidé de partir avec Triumph.»
« Le bon moment pour passer en 450 »
Tom sera donc sur la grille de départ lors de la première manche du championnat de France Elite MX1 à Lacapelle-Marival ce week-end. Cependant, il reviendra dans la classe 250 pour la saison de Supercross.
« Rouler en 250 coûte trop cher, surtout en termes de préparation moteur et d’entretien. Comme j’ai 22 ans, il m’a semblé que c’était le bon moment pour passer en 450. J’arrive à la fin de mon éligibilité en MX2, mais je suis encore jeune pour la 450, donc ce choix avait du sens. Le problème, c’est que les 450 devaient arriver début janvier, mais il y a eu des retards. Triumph m’a proposé de me prêter une 250 pour que je puisse m’entraîner en attendant les 450, donc j’ai pu rouler. Quant à ma décision de participer au SX2, j’ai moins d’expérience en Supercross. En Supercross, la précision est essentielle — c’est une discipline qui nécessite de l’expérience. Je préfère donc le faire en 250. Je n’ai pas eu beaucoup de temps de roulage en Supercross l’année dernière, mais je me sentais bien quand je roulais. Mon objectif est de mettre la Triumph en avant, de me battre pour de bonnes positions et, surtout, de prendre du plaisir. »
Jean-Michel et Nicolas Fabre, de l’équipe Tech 32 Racing, ont également apporté leur soutien à Tom Guyon en 2025. Bien qu’il ne fasse pas officiellement partie de la structure de l’équipe, ne soyez pas surpris de le voir sur la piste à bord d’une 450 TF aux couleurs de Tech 32 cette année.
« Je viens tout juste de reprendre la moto. En réalité, je n’ai pas roulé depuis ma blessure lors de la Rookie’s Cup en août dernier… C’est frustrant, mais on ne peut pas mettre le temps en pause. Je fais avec ce que j’ai. J’étais physiquement prêt à partir le 1er novembre, mais pendant que tout le monde s’entraînait, moi j’étais bloqué à attendre Riley. Tout ce que je pouvais faire, c’était travailler ma condition physique. »
Avec une année de découverte en 450 et des ambitions de performer en SX2, Tom Guyon vise également à faire ses débuts dans la catégorie reine au niveau Grand Prix. Pour l’instant, il cible des apparitions lors des deux GP de France — Saint-Jean-d’Angély et Ernée — et ne exclut pas de participer à quelques GP voisins en fonction de l’évolution de sa saison.