Published On: 6 novembre 2025

La saga continue : quelques semaines après s’être vu délivrer pour la troisième fois un permis d’environnement, le projet de circuit de Bertrix se voit à nouveau attaqué par une poignée d’opposants. Un combat idéologique de la part de personnes qui, sous le prétexte de défendre l’environnement, s’inscrivent avant tout dans une position d’opposition systématique, dénonce Thierry Klutz, lequel suit le dossier depuis plus de dix ans. On en parle avec lui.

« Je dois avouer que je ne suis pas surpris », entame Klutz. « Dès que j’ai appris que l’administration avait rendu un avis favorable, j’étais persuadé que les opposants au projet — toujours les mêmes depuis des années — allaient introduire un recours. Pourquoi s’en priveraient-ils ? Les deux précédents ministres de l’Environnement leur ont donné raison à chaque fois -mais pour d’autres raisons que celles évoquées maintenant- malgré les avis favorables des services administratifs. »

« Ces opposants tiennent toujours le même discours : ils affirment ne pas être contre la pratique de la moto tout-terrain, mais pas sur le site de Bertrix », poursuit Klutz. « C’est une réaction récurrente et bien rodée : ils se prétendent ouverts à la pratique de notre sport, mais rejettent systématiquement chaque projet concret. Car évidemment, s’ils affirmaient clairement être contre la discipline, leur position apparaîtrait pour ce qu’elle est sans aucun doute — une opposition idéologique, rigide et extrémiste. Et soyons honnêtes : si le projet devait être déplacé ailleurs, on retrouverait les mêmes personnes ou d’autres issues de la même mouvance et/ou souvent de la même asbl (ou d’un de ses dérivés), pour s’y opposer à nouveau. »

« Cela fait maintenant plus de dix ans que je suis personnellement ce dossier, aux côtés des différents Bourgmestre qui ont géré la commune, du gestionnaire du site Serge Bourg, et dernièrement de l’asbl MotoDev. Depuis plusieurs années, MotoDev, avec l’aide de Maître Thiebaut, juriste spécialisé dans les demandes de permis d’environnement, me soutient dans la recherche de solutions concrètes pour faciliter l’obtention des permis de classe 1 et classe 2, tout en respectant pleinement les contraintes environnementales », précise encore celui qui en tant que Directeur Technique de la Fédération Motocycliste Wallonne de Belgique (FMWB) consacre une grande partie de son temps à structurer notre discipline autour de projets responsables et durables.

« Les arguments avancés ont déjà été étudiés. »

« Le projet de Bertrix s’inscrit parfaitement dans cette démarche », confirme Klutz. « Depuis le début, le projet bénéficie d’un soutien clair de la Commune de Bertrix et d’un avis favorable de l’administration. Les opposants n’apportent aucun élément nouveau, et les arguments qu’ils avancent ont déjà été étudiés, démontés et rejetés par le passé. Nous disposons d’ailleurs d’études sérieuses et d’avis d’experts indépendants qui démontrent la pertinence environnementale du projet. Il y a trois ans, j’ai moi-même participé à une visite sur le site avec le cabinet de l’ancienne ministre Céline Tellier. Même son équipe avait reconnu l’inutilité de certaines objections, notamment celle de créer un nouveau chemin d’accès, alors que deux voies existantes permettent déjà d’atteindre le site. Quant à la suggestion d’utiliser le terrain 4×4 voisin, elle a été écartée : ce site est en partie en zone forestière et trop proche des habitations. C’est sur base de ces constats que la commune a introduit une troisième demande de permis d’environnement, conforme aux exigences formulées à l’époque. Aujourd’hui, l’administration a rendu un avis favorable : une reconnaissance claire du sérieux et de la cohérence du dossier. »

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D’ailleurs, nombreux sont ceux désormais qui s’accordent à reconnaître que la création de sites officiels dédiés à la pratique de la moto tout-terrain en Wallonie est devenue une nécessité environnementale, sociale et sportive. « L’absence de structures encadrées ne supprime pas la pratique, elle la disperse dans les forêts, les champs, et les zones sensibles, là où elle cause réellement des problèmes », explique Klutz. « Au-delà de l’aspect purement sportif, ces sites apporteraient une plus-value pour la nature : en organisant la pratique, on réduit drastiquement les comportements anarchiques. C’est la différence entre l’interdiction, qui disperse, et l’encadrement, qui protège. »

« Les opposants au projet ne sont pas des défenseurs de la nature. »

Quand on lui pose la question de savoir s’il n’est pas légitime dans le contexte actuel de vouloir prendre toutes les garanties nécessaires pour limiter l’impact environnemental du projet, Thierry Klutz répond sans détour : « Bien sûr mais soyons clairs : les opposants à ce projet ne sont pas des protecteurs de la nature, mais des idéologistes qui refusent toute forme de compromis. À l’inverse, nous travaillons avec de véritables défenseurs de l’environnement, des naturalistes compétents et ouverts au dialogue, qui comprennent que la cohabitation entre la moto tout-terrain et la nature est non seulement possible, mais bénéfique. Un naturaliste reconnu a d’ailleurs rédigé un plaidoyer scientifique démontrant que le motocyclisme encadré contribue à réduire les nuisances globales, à préserver la biodiversité locale et à limiter la pratique sauvage dans les zones sensibles. C’est cela, la vraie écologie : une gestion équilibrée, basée sur des faits, pas sur des dogmes. Il suffit maintenant que le Ministre de l’Environnement, Yves Coppieters, siffle la fin de la récréation. »

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Un travail global pour un motocyclisme durable

L’action de Thierry Klutz dans les responsabilités qui sont les siennes au sein de la FMWB ne se limite pas à défendre le projet de Bertrix. « Depuis plusieurs années, j’ai initié, au sein de la FMWB, une dynamique de transition durable : développement de la moto électrique pour les stages ADEPS et les initiations à la moto électrique ouvertes au grand public ; actions pédagogiques autour de la sécurité et de la sensibilisation à l’environnement ; promotion de la féminisation de la discipline, preuve d’ouverture et de pluralisme ; détection et accompagnement de jeunes talents, rendus possibles uniquement grâce à des sites officiels comme Lierneux et, espérons-le, Bertrix;… Ces projets illustrent une volonté claire : faire du motocyclisme tout-terrain une discipline encadrée, évolutive et respectueuse, où la pratique s’adapte aux réalités environnementales. C’est aussi dans ce cadre que j’ai contacté le Ministre Coppieters pour lui exposer personnellement ces efforts et lui démontrer que notre sport vit grâce à la nature — et qu’il est donc dans notre intérêt fondamental de la préserver. »

« Obtenir un circuit à Bertrix n’est ni un caprice ni un combat d’arrière-garde : c’est une solution moderne et équilibrée, capable de répondre à la fois aux besoins des pratiquants et aux exigences environnementales. La moto tout-terrain ne s’oppose pas à la nature. Elle cohabite avec elle, la respecte, et peut même contribuer à sa préservation lorsqu’elle est encadrée intelligemment. Il est temps de tourner la page des blocages idéologiques et d’ouvrir celle du dialogue, de la responsabilité et du bon sens. Le Ministre Coppieters a aujourd’hui l’opportunité de mettre fin à des années d’immobilisme et de faire avancer un projet exemplaire pour toute la Wallonie », lance Klutz pour conclure.