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Eric Hubin: « Je sais que je peux encore rouler pour le titre ! »

Eric Hubin: « Je sais que je peux encore rouler pour le titre ! »
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Champion de Belgique Inters 125cc FMB en 2002 avant d’enlever 12 titres Inters à l’AMPL, Eric Hubin a longtemps été l’homme à battre dans la fédération luxembourgeoise. Jusqu’à la fin de la saison 2011, lorsqu’un 13ème titre acquis au terme d’une saison qu’il avait dominée de bout en bout lui était retiré à la suite d’un contrôle anti-dopage très controversé. Après une année de suspension pleinement assumée, le pilote Kawasaki est revenu avec la ferme intention de reprendre la place qui était la sienne. La réussite n’a pas été au rendez-vous mais le Liégeois compte bien se battre à nouveau pour le titre en 2016 !

« C’est clair que cette année de suspension en 2012 n’a pas été facile à digérer », avoue le pilote Kawasaki Techrace. « En restant une saison complète sans pouvoir rouler, j’ai pris un sérieux coup au moral et j’ai vraiment eu du mal à m’en remettre. Ce break forcé a changé beaucoup de chose pour moi. Je suis certainement toujours aussi rapide à moto mais je suis indéniablement revenu avec un peu moins d’envie, moins de motivation. Or, à ce niveau, tout se joue dans la tête. La preuve: j’avais vraiment envie de gagner dans mon club à Haid-Haversin et c’est ce que j’ai fait ! Le mental est hyper important en motocross. Avant, quand j’allais me placer derrière une grille de départ, je savais que j’étais le plus fort et mes concurrents le savaient aussi. Aujourd’hui, les choses ont changé, c’est évident. Je manque de confiance en moi. « 

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Entre des concurrents qui peaufinent d’année en année leur préparation et une nouvelle génération de pilotes aux dents longues, le pilote Kawasaki peine à retrouver le rang qui était le sien. « Tandis que j’ai connu une baisse de motivation, les autres ont sans doute aussi un peu progressé. Certains s’entraînent beaucoup et ont une excellent hygiène de vie, digne des plus grands sportifs », poursuit le protégé de John Jadoul. « Personnellement, je n’ai plus autant de temps pour m’entraîner. Sans compter qu’on a une génération de jeunes pilotes très rapides qui arrivent. Plusieurs d’entre eux ont beaucoup progressé ces dernières années et font preuve de beaucoup d’agressivité dans leur pilotage. Ils ont du caractère ! C’est bien pour la catégorie car cela apporte le sang neuf dont elle avait besoin. En 2011, j’ai remporté 22 des 24 manches disputées ! Aujourd’hui, c’est beaucoup plus ouvert. En plus des pilotes expérimentés comme Frédéric Weigert ou Steve Piret, d’autres peuvent venir se mêler à la lutte pour la victoire, comme Jordan Hebette (champion AMPL cette année, NDLR), Thomas Vilvorder ou Johnny Magen. L’an prochain, Renaud Gérard devrait être de retour au guidon d’une 250 2-temps. Encore un candidat de plus à la victoire ! »

« Je dois reprendre confiance en moi ! »

Le retour d’Eric Hubin a également été contrarié par une fracture du tibia-péroné en 2014. « Une chute stupide à Bastogne qui m’a fait perdre le reste de la saison », commente-t-il. « Je n’avais plus manqué de motocross à cause d’une blessure depuis 2002… Je suis toujours prudent à moto, j’aime garder une marge de sécurité importante. Je le suis encore plus depuis cette blessure. J’ai 32 ans à présent et je suis aussi le père d’une fille d’un an, je réfléchis inévitablement beaucoup plus. »

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Une approche de la course qui a évolué mais qui n’empêche pas le pilote de Jupille de continuer à croire en ses chances de titre en 2016. « Cette saison 2015 a été décevante, j’en suis conscient », continue-t-il, « mais je continue à croire que je peux encore gagner. Il faut que je parvienne à modifier mon état d’esprit actuel et à reprendre confiance en moi. Je me sens capable de rouler pour le titre en 2016. Pour John Jadoul et tous les partenaires et supporters qui sont à mes côtés, je veux pouvoir offrir une belle saison. Si je suis champion, cela pourrait même être ma dernière saison complète en motocross. Se retirer sur un titre, ce serait super ! »

« J’aurais carrément séparé les catégories Inters MX1 et MX2 »

Quant à l’évolution de la catégorie Inters de l’AMPL, qui retrouvera en 2016 des classements MX1 et MX2 séparés, Eric concède qu’il s’agit d’une bonne solution pour (re)motiver les plus jeunes qui pourront désormais rouler pour un titre mais aurait pour sa part été plus loin encore. « Personnellement, j’aurais carrément séparé les deux catégories et remis en place des manches séparées avec la possibilité pour les pilotes qui le souhaitent de s’aligner dans les deux classes. Beaucoup de bons pilotes sont venus à l’AMPL au début des années 2000 grâce à cette formule. C’était la seule fédération où l’on pouvait rouler 4 manches et 2 entraînements sur la journée. A présent, beaucoup de pilotes ne disputent plus tout le championnat, ils viennent quand le circuit leur plaît ou quand il fait beau. Avec les circuits que nous avons, une saison AMPL coûte cher et les week-ends sont long pour ne finalement pas rouler beaucoup. Je ne sais pas s’il est nécessaire d’avoir 3 catégories de Juniors ou de Débutants. Il n’y a qu’à l’AMPL qu’il y a cela. Il y a sans doute un peu de temps à gagner de ce côté-là. »

La sécurité est souvent remise en question, à l’AMPL comme dans toutes les autres fédérations amateurs. Pour le pilote Kawasaki, les problèmes de sécurité sont avant tout liés aux pilotes eux-mêmes. « Le motocross est un sport dangereux. En termes de sécurité, on a envie de faire toujours mieux mais, malheureusement, le risque zéro n’existe pas. Bien sûr, il y a certaines petites choses qui pourraient évoluer mais les organisateurs font en général de gros efforts. S’il y a davantage d’accidents aujourd’hui, c’est souvent à cause des pilotes eux-mêmes. Beaucoup tentent de reproduire en course ce qu’ils voient à longueur de semaine dans les vidéos qui circulent sur le web. Mais ils n’ont souvent pas le niveau et roulent au-dessus de leurs moyens. Généralement, les circuits ne sont pas en cause. »

« L’AMPL est indéniablement la fédération où je me plais le mieux », conclut Eric Hubin. « Les circuits, l’ambiance,… tout fait en sorte que je m’y plaise bien. Je ne me vois pas partir rouler ailleurs ! Je terminerai ma carrière à l’AMPL, c’est certain ! Je ferai en tout cas de mon mieux en 2016 pour offrir une belle saison à mes partenaires et à mes supporters… »

 

Texte: O. Evrard | Photos: L. Lassence

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