Essai Honda 250 CRF 2018 : la petite rouge hausse le ton !

Essai Honda 250 CRF 2018 : la petite rouge hausse le ton !
Decrease Font Size Increase Font Size Taille du texte Imprimer

La Honda CRF250R existe déjà depuis 2004 et cette 250 4-temps a fait le bonheur du pilote amateur comme du pilote chevronné. Cette belle histoire a duré jusqu’en 2015 lorsque Tim Gajser est devenu champion du monde à son guidon. Et voici qu’une toute nouvelle version de la 250 vient de voir le jour. Une vraie révolution, en fait.

Qu’une grande marque comme Honda renouvelle ses machines de cross, quoi de plus normal. Pourtant, il est vrai que les mises à jour de ce type de machines n’ont habituellement rien d’extaordinaire. C’est ainsi qu’année après année, ces machines progressent petit à petit. Dans le cas de la nouvelle CRF, on n’en est plus à une mise à jour supplémentaire. En effet, les ingénieurs de chez Honda ont décidé d’abandonner le système UNICAM (arbre à cames unique) dont les avantages étaient principalement liés au gain de place. En effet, les quarts de litre modernes sont devenues tellement puissantes que le bloc moteur doit pouvoir prendre plus de tours pour délivrer toute la puissance disponible, ce qui n’était pas possible avec le sytème UNICAM. On avait atteint les limites du système. Or, Honda devait et voulait aller plus loin. D’où l’arrivée d’un double arbre à cames en tête.

Ce n’est pas la seule particularité de la nouvelle petite CRF. C’est ainsi qu’elle a été dotée de deux échappements, pas simplement deux sorties mais bien deux véritables lignes d’échappements. Autre grande nouveauté sur le modèle 2018, c’est l’existence d’un starter électrique (et l’absence de kick) ainsi que le choix entre trois mappings: confort, standard et agressif. Enfin, pour clôturer la liste des principales nouveautés, citons une fourche Showa très performante et un châssis en alumimium de quatrième génération.

Dès lors qu’on parle d’un nouveau bloc moteur, d’un nouveau châssis, de nouvelles suspensions et d’une électronique sophistiquée, on ne peut qu’avoir à faire à une moto entièrement nouvelle. La question qui se pose maintenant est de savoir si Honda a pu conserver les sensations typiques qu’on éprouvait au guidon de la CRF. Nous nous sommes rendus dans les environs de Rome sur le circuit de Pontesfondato, circuit complet qui convient aussi bien aux pilotes amateurs qu’aux pilotes confirmés, pour faire connaissance avec cette nouvelle machine. Etait présent lors de notre essai un certain Tim Galser qui nous a donné un aperçu du potentiel de la nouvelle 250 Honda…

Puissance sous contrôle

C’est par un petit soleil de novembre que nous nous sommes donc retouvés à Pontesfondato. Chaque moto mise à notre disposition était accompagnée de son propre mécanicien, dont la présence n’était finalement pas vraiment nécessaire dans la mesure où la machine dont nous disposions nous convenait parfaitement, même au niveau des commandes. Lors de nos premiers tours, nous avons choisi le mapping standard. Avec cette configuration, la CRF nous a déjà semblé être suffisamment vive en sortie de virage en même temps qu’elle offrait un couple suffisant ainsi qu’une belle puissance linéaire.

Ce qu’on remarque tout de suite, c’est que la nouvelle CRF fait tout mieux que le modèle précédent. En effet, le DOHC permet au moteur de prendre 1000 tours supplémentaires c’est à dire qu’il monte désormais jusque 14.000 tours pour délivrer une puissance en augmentation de 9%. C’est sans aucun doute la CRF250R la plus puissante sur laquelle nous ayons jamais roulé. Même lors de la deuxième session lors de laquelle nous avons roulé avec le mapping soft (doux), la moto a conservé tout son allant. Dans cette configuration, nous avons davantage exploité la moto. Ce qui nous laisse à penser qu’elle conviendra mieux à un pilote amateur. Puissante et exploitable. Par contre, dans la configuration la plus agressive, la CRF déménage méchamment. A la moindre rotation sur la poignée de gaz, on reçoit une claque dans le dos. On trouve ainsi une certaine agressivité dont manquaient les anciens modèles lorsqu’on voulait vraiment attaquer.

L’ADN de la CRF préservé

Ce qui est réjouissant, c’est que Honda est parvenu à garder la personnalité typique de sa CRF malgré une puissance nettement supérieure. La moto est facilement exploitable et elle dispose notamment de la meilleure fourche que la CRF ait jamais eue. Il s’agit en fait de la même que celle dont dispose la CRF450R. Elle est progressive au début et procure un excellent retour d’information ce qui met en confiance dans les virages. Que ce soit sur les bosses, le sol glissant ou sur les sauts pris à haute vitesse, l’avant restant imperturbable.

L’arrière de la moto procure énormément de traction. Au bout d’une trentaine de mètres, la nouvelle CRF a déjà mis un mètre dans la vue au modèle 2017. Cette importante traction est due à un bras oscillant plus court et à la géométrie modifiée du cadre. On ressent cette traction accrue que nous avons vérifiée en réalisant plusieurs départs en même temps que la CRF 2017. Pour la petite histoire, nous avons réalisé ces départs avec Tim Gajser, le champion du monde 2016, qui a eu la gentillesse de nous laisser gagner à chaque fois!

Nous avons donc quitté Rome avec une impression très favorable en ce qui concerne cette nouvelle CRF250R qui est – provisoirement sans doute! – complètement aboutie. L’avenir nous dira si ces progrès permettront à la Honda de prendre le dessus sur les références solidement établies dans la catégorie.

Disponible dès la fin du mois de décembre dans tout le réseau officiel Honda au prix de  8 799 €.

 

Texte : Thierry Sarasyn

 

Vos commentaires