Published On: 8 avril 2021

L’AMPL a annoncé cette semaine avoir rejoint les rangs de la FMWB. Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour la fédération de la province de Luxembourg et quelles sont les motivations de ce rapprochement qui peut surprendre de la part d’une fédération qui s’était toujours voulue très autonome. On en parle avec son président Laurent Lacasse.

 

Depuis de nombreuses années, l’AMPL faisait preuve d’une évidente volonté d’indépendance. Pourquoi aujourd’hui ce changement de position en s’affiliant à l’aile wallonne de la FMB ?

Laurent Lacasse : « Tout simplement parce que les années passent et la situation évolue. Ce n’est un secret pour personne, le motocross est sous pression de toutes parts. Nous devons lui construire un avenir. Ensemble, nous disposerons de davantage de moyens pour construire cet avenir. Continuer à travailler chacun dans son coin n’est certainement pas la solution. »

 

 


Concrètement, que signifie pour l’AMPL la décision qui a été annoncée ce mercredi ?

« En fait, cela ne change pas grand-chose dans la pratique. L’AMPL reste une fédération à part entière et continue à gérer son championnat et ses clubs comme elle l’a toujours fait. La décision que nous avons prise, c’est d’affilier la fédération à la FMWB en tant que club. Nous entendons ainsi marquer avant tout notre volonté de travailler ensemble, avec la fédération nationale et avec le FPCNA, pour pérenniser notre sport, notamment en le promouvant auprès des jeunes, ce qui est  de toute évidence l’un des défis majeurs que nous avons devant nous pour les années à venir. »

 

« Nous gardons l’option de reprendre notre indépendance. L’AMPL reste une fédération à part entière. »


On doit donc voir ce rapprochement comme un premier pas qui pourrait déboucher à terme sur une collaboration plus étroite entre les fédérations ?

« Oui, tout à fait. C’est ce que nous souhaitons. Mais nous souhaitons avancer pas à pas, observer comment les choses se mettent en place et dessiner peu à peu le futur du motocross wallon, sans aucune précipitation, en gardant toujours l’option de reprendre notre indépendance si nous ne sommes pas convaincus que nous avançons dans la bonne direction. »

 


Serge Mazzoni, le trésorier de la fédération, et vous-mêmes allez entrer au CA de la FMWB en tant qu’administrateurs cooptés. Qu’est-ce que cela signifie ?

« En effet, Serge et moi allons siéger au Conseil d’Administration de la FMWB durant les prochains mois. Nous n’avons pas été élus, nous sommes donc cooptés. Cela va nous permettre d’observer comment fonctionne la FMWB, d’être informés de ce qui s’y passe et d’éventuellement y remonter certains points qui concernent spécifiquement l’AMPL. Cette période va nous permettre de faire connaissance. Ensuite, nous pourrons proposer aux prochaines élections certains candidats. »

On sait que le sujet était sur la table du comité directeur de l’AMPL depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui a motivé la prise de décision en faveur de ce rapprochement ?

« Seule, l’AMPL ne peut pas grand-chose car elle n’est pas une fédération reconnue officiellement. La FMWB, elle, représente auprès des autorités les pratiquants du sport motocycliste en général mais comptait finalement peu de crossmen et de clubs organisateurs d’épreuves de motocross en son sein. Ensemble, nous pouvons envisager de construire des choses plutôt ambitieuses pour le futur de notre sport. Nous apportons à la FMWB un nombre important de licenciés tandis qu’elle apporte à l’AMPL une légitimité et pourra la représenter valablement auprès des autorités. Dans de nombreux dossiers administratifs aujourd’hui, à commencer par ceux qui concernent l’obtention de subsides, le nombre de licenciés est un élément clé. Nos pilotes viennent s’ajouter à ceux que comptent la FMWB dans les différentes disciplines motocyclistes et, ensemble, nous devenons plus forts car nous parlons désormais d’une seule voix au nom d’un grand nombre de pratiquants. Plus que jamais, le motocross a besoin d’unité. »

« Ensemble, nous devenons plus forts car nous parlons désormais d’une seule voix. »

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Le motocross wallon se cherche depuis un certain nombre d’années maintenant un second souffle. Pensez-vous qu’un tel rapprochement puisse lui permettre de le trouver ?

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« Je l’espère. Les difficultés sont nombreuses et plusieurs facteurs font en sorte que nous ayons aujourd’hui beaucoup de mal à amener de jeunes pilotes dans les championnats européens, qui sont aujourd’hui le passage obligé pour accéder aux GP. L’initiation, en permettant à de jeunes pilotes de goûter au pilote d’une moto tout-terrain, est un élément important si l’on veut continuer à remplir nos catégories de jeunes qui sont essentielles pour la survie de nos championnats à long terme. La FMWB s’est dotée de moyens nécessaires pour cela et nous pourrons l’aider à les mettre en œuvre sur nos organisations. Il faut aussi pouvoir permettre à ces pratiquants, jeunes et moins jeunes, de rouler en dehors des compétitions organisées. Plusieurs dossiers sont en cours pour homologuer certains sites pour la pratique de la moto tout-terrain. La FMWB pousse ces dossiers et la fait qu’elle représente désormais l’ensemble des pratiquants wallons est un élément qui sera de nature à lui donner davantage de poids dans ses démarches auprès des autorités compétentes et du monde politique. Enfin, il manque en Wallonie une véritable filière de détection et d’accompagnement des jeunes talents. Cela demande des moyens énormes et nous devons être réalistes en la matière mais il y a certainement des choses à faire et des moyens qui peuvent être trouvés. Le programme de détection qui vient d’être lancé par la FMWB, qui intègre pour la première fois tous les pilotes wallons, quelle que soit la fédération auprès de laquelle ils sont licenciés, est une excellente chose. J’espère qu’il pourra être développé comme il le mérite et doté des moyens nécessaires pour obtenir des résultats d’ici quelques années. A l’AMPL, nous sommes en tout cas enthousiastes à l’idée de contribuer à de tels projets. Nos pilotes et notre championnat ne pourront qu’y gagner. »