Published On: 2 décembre 2011

Manuel Priem a étonné son monde lors de la difficile Ronde des Sables qui avait lieu voici une quinzaine de jours à  Dunkerke et qui avait vu celui qu’on surnomme ‘Diesel’ terminer à  une belle quatrième place. Pour le pilote flamand, cette épreuve clôturait une saison mitigée qui l’avait vu passer du statut de pilote professionnel à  celui de pilote amateur. On espère bien voir un Priem plus fringant la saison prochaine. Pour en savoir plus, quoi de plus naturel que de demander au principal intéressé quels sont ses projets pour l’an prochain?

Manuel, tout d’abord toutes nos félicitations pour ton beau résultat à  Dunkerke lors de la Ronde des Sables.

Manuel Priem: « Merci!  J’ai moi-même été un peu étonné par mon résultat car j’étais parti là -bas sans trop savoir ce que je pouvais escompter d’une telle épreuve. Déjà  le mois dernier, je m’étais rendu à  Berck-sur-Mer et tout s’était très bien passé (Manuel avait remporté la catégorie M1, NDLR). A Berck, il y avait trois manches relativement courtes tandis qu’à  Dunkerke, la course durait deux heures et demie. C’est la raison pour laquelle j’ai commencé prudemment. J’avais vu Ken (De Dijcker) et Shaun Simpson attaquer dès le départ et je m’étais dit que je n’avais aucune raison de vouloir essayer de suivre ces deux pilotes même si j’étais quand même classé cinquième. En fait, j’ai fait ma course, sans trop m’occuper des autres. »

Par rapport à  un cross classique, une course sur le sable est totalement différente.

Manuel Priem: « C’est vrai, tu ne peux pas comparer l’état du circuit avec un circuit de cross car le terrain est extrêmement lourd. Dans l’ensemble, tout s’est très bien passé et il n’y a que dans les vingt dernières minutes que j’ai souffert. Il faut savoir que ces courses dans le sable constituent une discipline à  part avec des pilotes qui se spécialisent dans ce genre d’épreuves, tels Adrien Van Beveren et Jean-Claude Moussé. Il y a aussi pas mal de top-pilotes français qui ne participent pratiquement qu’à  des courses dans le sable. On peut dire dès lors que je ne me suis pas trop mal débrouillé par rapport à  tous ces spécialistes d’autant que je ne m’étais guère entraîné ces derniers mois. Ce résultat encourageant m’a d’ailleurs décidé à  participer à  l’Enduropale du Touquet qui aura lieu en février prochain. Ma quatrième place à  Dunkerke est tout ce qu’il me fallait pour avoir la motivation de me préparer sérieusement tant sur la moto que sur le plan physique. »

Quels sont tes objectifs au Touquet ?

Manuel Priem: « J’ai vraiment envie de participer à  cette épreuve mythique. Cent mille spectateurs, trois heures de course dans un sable lourd, ce n’est pas rien. Tu ne peux pas rouler à  un rythme élevé si tu ne t’es pas préparé sérieusement. Quoiqu’il en soit, je suis convaincu que je peux réaliser un bon résultat. Cette année, il ne devrait y avoir aucun pilote de GP au départ et notamment pas De Dijcker ni Shaun Simpson qui étaient présents à  Dunkerke. Mon objectif est de monter sur le podium. Question vitesse, je ne crains personne mais c’est vrai que mes concurrents directs auront plus l’expérience de cette épreuve. »

Tes bons résultats dans les courses de sable t’ont ouvert des débouchés en France?

Manuel Priem: « Cela pourrait être le cas. Le Touquet est une course gigantesque qui a énormément d’importance pour nos voisins du sud et toutes les marques veulent être de la partie. Keeno m’a conseillé de prendre contact avec Yamaha France afin qu’ils m’apportent leur soutien. Ils seraient peut-être intéressés car Yamaha attache énormément d’importance au Touquet. Maintenant, c’est quelque chose que je ne ferai pas par respect pour Leon Sagaert qui m’a soutenu toute la saison écoulée. Ce ne serait pas correct de le laisser tomber pour une seule épreuve. Question matériel, j’ai tout ce dont j’ai besoin. Il ne faut pas tout faire uniquement pour l’argent. L’avantage d’avoir réalisé quelques bons résultats, c’est que je pourrai partir dans de bonnes conditions au Touquet. En effet, l’organisation m’a promis que je disposerai d’une belle place dans la zone technique. C’est un détail qui a son importance pour ravitailler efficacement et rapidement.

Tu as démontré entre-temps que le cross comptait encore pour toi. En effet, même si la seconde partie de la saison n’a pas été mauvaise, tu attendais certainement plus de cette année. Tes premières course avaient vraiment laissé à  désirer pour quelqu’un de ton calibre…

Manuel Priem: « Cela n’avait rien à  voir avec un problème d’adaptation à  la moto mais plutôt à  mon nouveau statut. C’était une combinaison de différents facteurs. J’avais commencé à  travailler dans la construction avec mon père et il faut dire que ce travail est pénible. Comme pilote de haut niveau, on travaille aussi beaucoup mais on bénéficie de plages de repos. En tant que maçon, tu es très tôt sur les chantiers et tu travailles toute la journée sans t’arrêter. Il a fallu en fait trois mois pour que m’adapte à  ce boulot. Tu peux demander à  ma femme! Lorsque je rentrais à  la maison, je m’écroulais dans un fauteuil et je tombais endormi de fatigue. Après, avoir mangé, je sommeillais à  nouveau et finalement, à  neuf heures, j’étais au lit! D’un autre côté, il y avait aussi la fatigue de l’entraînement mais lorsqu’on s’est entraîné pendant dix ans, c’est quand même agréable de se dire que ce n’est plus nécessaire. J’avais toujours fait du sport. Mais maintenant, j’ai à  nouveau envie de m’entraîner et de faire du sport. »

A quoi ressemble ton programme sportif pour la saison prochaine?

Manuel Priem: « Il sera identique à  celui de cette année. Je continuerai à  rouler sur Yamaha pour le compte de Léon Sagaert. Mon objectif principal est le championnat de Belgique organisé par la FMB dans lequel j’espère faire mieux que la onzième place que j’ai réalisée cette année. Je compte également participer à  quelques courses internationales. Sur le plan de l’équipement, je roulerai toujours avec les équipements Kenny en même temps que je devrais vraisemblablement être équipé également par Arai et par Gaerne en ce qui concerne le casque et les bottes.Je n’ai pas eu à  me plaindre de la structure mise en place cette année et il n’y a donc aucune raison de changer. Je m’amuse très bien à  la FMB, la Yamaha marchait bien et la collaboration avec Léon Sagaert se passe bien. Je m’entends vraiment bien avec Xavier, le gérant de Léon Sagaert. Dès que j’ai besoin de quelque chose, tout le monde se met à  ma disposition et en plus, le magasin n’est qu’à  dix minutes de chez moi. C’est vraiment super. »

C’était agréable de te voir te battre avec Marvin Van Daele dans le cadre du championnat de Belgique. Vous vous êtes livrés tellement de duels et pourtant, cela reste quelque chose de spécial pour le public. Comment expliques-tu cela?

Manuel Priem: « Nous avons beaucoup de choses en commun: nous avons roulé l’un contre l’autre à  l’époque où nous roulions tous les deux en GP et maintenant nous avons tous les deux un boulot en dehors du motocross; nous sommes tous deux des ouest-flandriens, évidemment , et Marvin est quelqu’un qui a un caractère bien trempé. J’imagine que le public apprécie tout cela. »

Merci pour l’entretien, Manuel…

Manuel Priem: « C’était un plaisir. Vous savez où me trouver si vous avez besoin d’un ‘Diesel’!