Published On: 6 août 2008

Il a 56 ans et Patrick Papier n’en est pourtant qu’à ses débuts en championnat de Belgique d’enduro. Venu à la compétition sur le tard grà¢ce à son fils à qui il a transmis la passion du tout-terrain, il avoue n’avoir qu’un objectif : être à l’arrivée ! En prenant, bien sà»r, un maximum de plaisir…

Patrick, tu roules en Randonneurs avec le numéro 403. Plus qu’un simple numéro de course pour toi…

Patrick Papier : « Oui ! Je possède en effet 2 Peugeot 403 de 1960. Ceci explique mon numéro de course associé au logo de l’auto. »

Peux-tu rappeler tes débuts en tout-terrain ?

Patrick Papier : « Dès mes 16 ans, je rêvais de rouler « dans les chemins de terre » ! En 1975, j’ai donc acheté une NSU 250 « bidouillée » en moto tout terrain. Après une semaine, le moteur a rendu l’à¢me et il a ensuite fallu attendre 1983 pour que je m’achète ma première vraie moto d’enduro. Enfin, quand je dis «vrai », c’était une Honda XR250 de 1980 avec roue avant de 23′, deux amortisseurs à l’arrière, et un comportement de camion ! Après avoir fait environ 100 kilomètres dans les chemins derrière chez moi, j’ai décidé de participer à l’enduro de Gembloux. Inutile de préciser que mon niveau de pilotage devait être proche du zéro absolu, que la moto n’était pas du tout adaptée, avec des pneus bien usés, un pneu trail à l’avant et un cross quasi mort à l’arrière. Je n’ai évidemment pas fini le premier tour, de plus, le réservoir fuyait, et j’ai poussé cet engin pendant au moins quatre kilomètres ! »

Une expérience qui ne t’a pourtant pas découragé !

Patrick Papier : « Non, jusqu’en 2005, je me suis promené gentiment dans les chemins, et je n’ai pas vraiment amélioré mon pilotage. Chaque fois que j’essayais de convaincre les copains de m’accompagner à un enduro, j’avais un « non » catégorique. J’ai encore fait un essai à l’enduro de Warnant en 1985 ou 1986 , mais je n’avais vraiment pas le niveau… »

Depuis 2005, on te retrouve pourtant au départ des épreuves du championnat de Belgique !

Patrick Papier : « J’ai transmis l’amour de la moto verte à mon fiston (Philippe, Nationaux n°42, NDLR) et nous roulions ensemble. Inutile de dire que le rythme du père ne satisfaisait pas le fils, et en 2005, il a pris sa licence Junior. Après qu’il ait fait ses deux premières courses, il m’a convaincu de l’accompagner. Je me suis donc retrouvé au départ de Saint-Hubert en 2005. J’ai terminé dernier à 94 minutes ! Je n’avais pas tout compris dans le calcul des temps et, de toutes façons, je ne savais pas rouler. Ensuite, j’ai enchaîné les courses, j’ai pris ma licence en 2006, et en quatre saisons d’enduro, je n’ai quasiment pas marqué de points. Par contre, je n’ai abandonné que deux fois. Je dois être le seul pilote à avoir pris une licence aussi tard, et avec si peu d’expérience. »

Lorsque tu as acheté ta première moto d’enduro, tu aurais pensé rouler encore aujourd’hui ?

Patrick Papier : « Non, si on m’avait dit que je roulerais encore aujourd’hui et beaucoup mieux qu’il y a vingt cinq ans, je ne l’aurais jamais cru ! Je dois donc remercier mon fiston de m’avoir motivé pour participer aux enduros, et ainsi de m’avoir permis de réaliser un vieux rêve. Et c’est du pur bonheur que de participer, et surtout de participer avec mon fils. Dans le championnat, il y a pas mal de pilotes qui roulent parce qu’ils ont été motivés par leur papa. Pour moi, c’est l’inverse ! »

Pour toi, l’enduro est avant tout une grande famille…

Patrick Papier : « Oui, je dois d’ailleurs remercier Raph Leclerq, la famille Despontin (Georges quel St Bernard !), la famille Vukcevic, la famille Gauniaux, les organisateurs, les photographes et les autres pilotes. Arriver à un enduro, voir tous les visages connus, les sourires qui s’échangent, même avec des gens à qui je n’ai jamais adressé la parole… J’ai l’impression de me retrouver à une grande fête où plein d’amis sont là, et cela fait partie du plaisir. Personnellement, je ne cours derrière rien sauf d’être à l’arrivée.. »

Texte: Yves Utens | Photos: Patrice Prévinaire – Patoun.be