KTM vient de présenter une gamme enduro 2015 qui évolue en douceur. Pas de révolution cette année, ni même de solution technique inovante sur l’un ou l’autre modèle, mais bien une foule de petites évolutions censées rendre les best-sellers de la marque autrichienne meilleurs encore. Jusqu’à atteindre la perfection ?
Comme le sont à certains moments de leur carrière les sportifs de haut niveau, KTM est une marque en pleine confiance. Au même rythme que les pilotes officiels ramènent trophées et lauriers à Mattighofen, les records de vente tombent les uns après les autres et, en se développant aux Etats-Unis et sur de nombreux marchés émergents, le petit constructeur autrichien a désormais pris une ampleur mondiale. Et si le développement de la marque passe par le bitume, KTM reste fidèle à ce qui constitue son ADN depuis toujours: le tout-terrain. Enduro et motocross restent au centre des préoccupations du groupe et l’omniprésence de la marque à tous les niveaux de compétition est tout sauf un hasard. Des produits qui excellent, une stratégie marketing étudiée, une passion pour la course sans limite, un brin de folie,… autant d’ingrédients qui permettent à la marque de s’assurer une longueur d’avance sur le marché très complexe du tout-terrain.
Un test en conditions extrêmes
La confiance pousse à vouloir repousser inexorablement ses propres limites. Aussi, quand il s’est agi de choisir le terrain de jeu sur lequel serait mise à l’épreuve le dernier millésime de sa production enduro, le fabricant autrichien n’a pas hésité à emmener la presse spécialisée dans les montagnes qui surplombent la vallée de Sibiu, en Roumanie. Là-même où se déroulent depuis plus de 10 ans l’un des enduros extrêmes les plus éprouvants au monde: les fameux Red Bull Romaniacs ! Des kilomètres de chemins aux dénivelés impressionnants, jonchés de cailloux, parsemés de pièges en tous genres, nous attendent. De même que de somptueux paysages montagneux offerts par un pays où la nature est encore superbement préservée.
Pour l’heure, en attendant d’atteindre les sommets au guidon des belles autrichiennes, on se contente d’admirer les machines flambant neuves prêtes à nous mener à l’aventure dès le lendemain matin. Qui dit nouveau millésime dit nouveau look. Cette année, on est plutôt bien servi en la matière puisque la nouvelle déco (inaltérable grâce à la technologie « In Mould » chère à KTM) faisant la part belle au blanc pur est relevée par un cadre orange du plus bel effet alors que les jantes sont désormais noires. C’est beau, subtil et cela permet aux machines de dégager d’emblée une qualité perçue plutôt élevée. Lorsque l’on y regarde de plus près, on n’est d’ailleurs pas déçu. Comme toujours, la gamme enduro de KTM est remarquablement finie et l’équipement de qualité. Des jantes de chez Giant, un guidon Neken, des suspensions du catalogue White Power, un tout nouveau tableau de bord lisible et simple à utiliser, des protèges-mains redessinés, une ergonomie irréprochable, un démarreur électrique sur chaque modèle (excepté sur la petite 125cc)… il est difficile de trouver quelque chose qui ne soit pas au rendez-vous sur les KTM EXC et EXC-F. Un sabot moteur et des protections de disques de frein, peut-être ?
L’embarras du choix
De la 125cc à la 500cc en passant par l’atypique 200cc ou l’unique 350cc, ce ne sont pas moins de 8 modèles que KTM compte aujourd’hui dans une gamme aussi vaste qu’inégalée. Sans oublier que, à l’exception de la EXC 200, toutes les machines sont également disponibles en version « Six Days », une déclinaison suréquipée aux couleurs des ISDE argentins. Autant dire tout de suite qu’une journée d’essai ne suffit pas à apprécier comme il se doit chacune des machines autrichiennes. Mais ces longues heures passées dans les chemins qui traversent les superbes montagnes roumaines sont l’occasion rêvée pour apprivoiser l’une ou l’autre de ces reines de l’enduro.
Pour ma part, la journée débute sur une petite 125cc. Le démarreur mis à part, la plus petite de la gamme EXC a tout d’une grande. Les prestations sont en tout cas à la hauteur de ce que l’on attend d’une machine qui fait depuis longtemps référence dans sa catégorie. Malgré l’altitude (plus de 1600 mètres) qui le « bride » légèrement, le bloc fait preuve d’une santé de fer. La légèreté de la machine la rend redoutable dans les passages techniques et seules finalement les montées jonchées de pierres baladeuses demandent attention et savoir-faire pour garder le bon régime. Heureusement, dans cet exercice, l’excellent embrayage hydraulique se montre plus souvent qu’à son tour un allié de premier ordre. Alliant rigueur, précision et confort, l’ensemble châssis/suspensions est lui aussi à la hauteur en toutes circonstances. On prend finalement beaucoup de plaisir au guidon de cette EXC 125 qui n’a pas grand chose à envier à ses grandes soeurs.
A propos de grandes soeurs, deuxième partie de la matinée se passe pour moi au guidon de la 450 EXC. Un des best-seller de la marque, taillé pour la compétition, aux prestations rarement égalées. La transition avec la 125cc et plutôt brutale mais le gros monocylindre autrichien sait se montrer doux en dépit de sa redoutable puissance. Et cela tombe bien car, dans des chemins qui ne sont souvent pas plus larges que le guidon de la moto, on a davantage besoin de souplesse que de chevaux. La position est légèrement différente de celle de la 125cc, avec un guidon positionné un peu plus haut que l’on retrouve d’ailleurs sur toute la gamme 4-temps. L’inertie forcément sensible durant les premières minutes se fait rapidement oublier et, ici encore, il est difficile de prendre la machine en défaut. Une boîte bien étagée, un embrayage irréprochable, un moteur hyper linéaire qui répond présent à tous les régimes, un habillage dont l’ergonomie fait immédiatement oublier que l’on se trouve sur un gros 4-temps. Dès que les chemins deviennent plus techniques, la 450 reste néanmoins relativement exigeante.
Dans ces conditions, le bon compromis se trouve sans doute dans les cylindrées intermédiaires comme les EXC 300 2-temps, EXC-F 250 ou EXC-F 350. Cela tombe bien, c’est précisément au guidon de cette fameuse 350 EXC-F que je passe une bonne partie de l’après-midi. Dès les premiers kilomètres, je me félicite d’ailleurs d’avoir fait le bon choix car, au vu de la première -interminable – descente que nous empruntons, il semble à présent que le parcours matinal n’était en fait qu’une mise en bouche. Révolutionnaire à sa sortie, la 350 s’apprête à entamer sa 4ème saison d’existence. Depuis son apparition à l’été 2011, cette machine à mi-chemin entre la 250 et la 450 a su conquérir de nombreux enduristes. Son comportement dynamique s’apparente clairement plus à celui de la 250 EXC-F qu’à celui de sa grande soeur. Aux innombrables qualités (dont la facilité d’utilisation n’est pas la moindre !) de la 250, la 350 ajoute le brin de caractère qui manque sans doute au petit 4-temps. Souple tout en bas, capable de repartir de nulle part sans broncher, le bloc fait preuve de caractère à mi et haut-régimes. Un caratère qui manque parfois à la 250, peut-être un peu trop linéaire que pour être vraiment fun à piloter. Dans les chemins rapides, les sentiers sinueux, les côtes parsemées de rochers qui n’attendent que de vous faire mettre pied à terre ou lorsqu’il s’agit de franchir un arbre couché en travers de la piste, la 350 EXC-F répond présente. L’arme absolue pour l’enduro moderne ? Sans doute !
Si la 350 a pour habitude de faire la Une des magazines et d’attirer tous les regards dans les parcs fermés, la 200 EXC est de nature plus discrète. Ce 2-temps qui ne se range dans aucune catégorie « officielle » est avant tout destiné à l’enduro-loisir. C’est à son guidon que je passe la dernière heure de la journée. Contrairement à la 125cc, la 200 EX-C dispose d’un démarreur électrique. Dès les premières accélérations, on se rend compte qu’on est ici plus proche de la 125cc que de la 250cc. Le moteur demande cependant moins à être cravaché et le soupçon de couple supplémentaire dans le premier tiers de la plage d’utilisation rend la machine plus accessible que sa petite soeur dont elle hérite cependant de l’incroyable agilité. Une machine finalement efficace et résolument facile. Idéale pour terminer en douceur une journée bien remplie !
Si les montagnes de Sibiu sont incontestablement l’un des endroits les plus somptueux au monde pour la pratique de l’enduro, la gamme KTM 2015 s’est montrée à la mesure de ce haut lieu de la discipline la plus complète de la moto tout-terrain. Comme un bon enduriste se doit d’allier d’innombrables qualités, les KTM excellent sur tous les tableaux. Le millésime 2015 arrive d’un moment à l’autre chez votre dealer officiel KTM. N’hésitez pas à les découvrir chez lui, ni à noter dans votre agenda la date du 18 octobre 2014. Le traditionnel « KTM Testing Day » sera en effet l’occasion d’essayer sur une partie du tracé du fameux Honville Cross Country la gamme enduro 2015 de la marque autrichienne.
Photos: M. Campelli & C. Vasilescu
Tarif KTM 2015
ENDURO 2T | |
125 EXC | 7 664,00 € |
200 EXC | 7 765,00 € |
250 EXC | 8 129,00 € |
300 EXC | 8 735,00 € |
ENDURO 4T | |
250 EXC-F | 9 159,00 € |
350 EXC-F | 9 391,00 € |
450 EXC | 9 533,00 € |
500 EXC | 9 624,00 € |
ENDURO SIX DAYS | |
125 EXC Six Days | 8 230,00 € |
250 EXC Six Days | 8 856,00 € |
300 EXC Six Days | 9 402,00 € |
250 EXC-F Six Days | 9 816,00 € |
350 EXC-F Six Days | 9 977,00 € |
450 EXC Six Days | 10 109,00 € |
500 EXC Six Days | 10 311,00 € |