Published On: 14 mai 2015

Une des caractéristiques les plus marquantes concernant le championnat du monde de motocross organisé par la FIM depuis que le championnat est revenu en Europe, c’est le nombre important de pilotes, de catégories et de courses lors de chaque Grand Prix. Ainsi lors des GP en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne, il y avait trois catégories de pilotes participant au championnat d’Europe en plus des catégories MXGP et MX2. Si c’est vrai que ces courses supplémentaires assurent du spectacle aux spectateurs, elles sont cependant la cause de certains désagréments non négligeables. Les circuits ont été poussés à leur maximum en ce qui concerne l’espace disponible et les infrastructures tandis que les circuits sont sollicités de l’aube jusqu’au crépuscule.

Depuis trois ans, c’est vrai, le championnat d’Europe vient en support du programme normal du championnat du monde mais l‘augmentation des courses EMX250 à neuf épreuves, la seconde saison de la catégorie EMX300 ainsi que le nombre de manches qui est passé de un à deux a fait en sorte que le championnat d’Europe est devenu un championnat extrêmement fourni. Un des soucis des pilotes vient de ce que les organisateurs manquent de temps pour remettre en état le circuit entre les différentes courses selon les critères élevé imposés par la FIM et Youthstream.

« Je ne pense pas que les circuits soient plus difficiles mais ils sont plus dangereux à cause du nombre important de motos et de catégories qui roulent dessus, » déclare le champion du monde Antonio Cairoli. « Cela rend les trajectoires bizarres et avec nos 450 et la vitesse qui est la nôtre, nous ne prenons pas vraiment ces trajectoires . On arrive à un saut à un angle peut-être différent et avec des vitesses qui ne sont pas les mêmes, ce qui peut rendre certains endroits très piègeux. Je pense que les organisateurs devraient créer certains appels de saut et même d’autres endroits en dur car cela rendrait plus faciles le pilotage et notamment les dépassements.»

« A chaque fois que l’on roule, le circuit a complètement changé ! »

« Si les catégories du championnat d’Europe roulent vite, elles ne roulent quand même pas à notre vitesse et les bosses sont plus courtes », considère quant à lui Max Nagl, le leader actuel du championnat MXGP. « Cela ne correspond pas à notre style de pilotage, dirons-nous. C’est comme dans le championnat de Belgique; il y a des courses du matin au soir et chaque fois qu’on roule, le circuit a complètement changé. »

« Il faut un programme moins chargé car on manque de temps pour mettre en état le circuit avant les courses, »ajoute Cairoli. »Je pense que ce sera tout bénéfice pour le spectacle car si les rampes sont plates et bien faites, nous aurons des courses plus disputées plutôt que des espèces de processions où tout le monde se suit.»

Clément Desalle partage l’avis de ses collègues: » Les organisateurs font de leur mieux mais le problème, c’est qu’il y a trop de catégories. Tant que cela restera comme ça, ce sera dangereux; j’espère qu’ils comprendront», conclut notre compatriote.

Le fait d’amener des pilotes jeunes et talentueux sur les circuits de GP à travers le championnat d’Europe comporte cependant plusieurs avantages: ils acquièrent de l’expérience sur les circuits les meilleurs et les plus sûrs, malgré tout, en même temps qu’ils profitent de la proximité des teams d’usine qui les remarqueront plus vite. Sur le plan du business, c’est évident que Youthstream apprécie l’apport supplémentaire de spectateurs qu’entraîne la présence du championnat d’Europe sur les GP. Il faudrait peut-être revoir le nombre d’épreuves pour les catégories EMX125, EMX250, EMX300. En même temps, il faudrait voir où les plus jeunes pilotes pourraient trouver des conditions équivalentes à celles qu’ils trouvent en championnat d’Europe et sur les circuits de GP. Trouver une solution qui agrée toutes les parties ne sera pas facile. Sans doute l’état des circuits devra-t-il être considéré comme une priorité pour les stars du MXGP et du MX2. »Je crois que c’est difficile pour l’organisateur de remettre en état le circuit entre les courses; il ne peut pas aplatir non plus complètement le circuit car cela rendrait les choses trop faciles et ce n’est pas non plus évident pour lui de repérer les endroits qui sont devenus dangereux, » ajoute Nagl. « Je crois que les organisateurs font de leur mieux pour nous procurer des bons circuits.»