Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport, s’est expliqué récemment sur la statégie – bizarre pour certains – de Red Bull KTM et de Tony Cairoli qui consistait à repasser de la 450SX-F à la 350SX-F lors des derniers GP avec comme conséquence – heureuse – que l’ancien champion du monde est monté sur le podium lors du GP de Belgique à Lommel puis y a remporté une manche tandis qu’il a gagné carrément le GP de Suisse, toujours avec la 350. Pour mémoire, Cairoli était passé de la 350 à la 450 dès le sixième GP de la saison (vous suivez?).
Cairoli avait plusieurs fois fait remarquer que la 450 était plus difficile à piloter à cause de sa blessure encourue durant l’avant-saison.
« C’est moi qui ai voulu que Tony repasse sur la 350 »
En fait, qui a décidé de permuter les deux motos? Le pilote, le team ou l’usine? « J’étais un peu derrière cette décision, » admet Beirer. »Je sais que nous avons pour la 350 du nouveau matériel assez fantastique en usine et en même temps, je constatais qu’il manquait quelque chose à la manière de piloter de Tony. Pour mieux préparer la saison prochaine, je voulais le voir encore rouler en course sur la 350. Comme nous ne sommes plus impliqués dans la course au titre, il n’y a pas meilleur test que la compétition. Nous voulions voir la nouvelle 350 en situation de course afin de savoir où nous en étions et de voir quelles modifications sont nécessaires pour rendre cette moto à nouveau compétitive en MXGP. »
Tony Cairoli sur la KTM 350SX-F avec laquelle il a remporté le GP de Suisse
« La décision que nous avons prise n’était pas dénuée de sens car sans vraiment changer la physionomie du championnat, elle nous a aidé à voir comment Tony voulait terminer la saison, » a ajouté Beirer, conscient que Cairoli est second au classement provisoire du championnat MXGP, à 99 points de Gajser. « Je crois que cela va nous permettre de voir ce qu’il souhaite que nous lui donnions pour la saison prochaine. »
Beirer défend ses pilotes
KTM a eu du mal a faire les gros titres cette année en MXGP (seul Cairoli est monté sur le podium) et ni Glenn Coldenhoff ni Shaun Simpson (supposé disposer de matériel d’usine sous l’auvent du team Wilvo Virus Performance) ne sont parvenus à remporter la moindre médaille. Alors que la catégorie MX2 a fait honneur à KTM et que la 450SX-F volait littéralement entre les mains de Ryan Dungey et de Marvin Musquin aux Etats-Unis, c’était dur pour KTM d’enregistrer d’aussi pauvres résultats en MXGP. « C’est vrai que certains jours, j’étais pour le moins frustré car la 450 a fait l’objet de développements très importants au cours de ces dernières années et nous avons remporté de très belles victoires avec cette moto, » déclare Beirer. » Dungey a remporté le championnat Supercross pour nous au mois de mai tandis que nous avions du mal à être sur le podium en MXGP; c’est certain que ce n’est pas pour cela que nous travaillons au quotidien mais d’un autre côté je ne suis pas trop étonné car la compétition est d’un niveau très relevé. »
Certains ont pointé du doigt Coldenhoff qui semble effectivement avoir eu du mal à se familiariser avec sa 450 d’usine mais Beirer considère qu’il faut appréhender le problème plus largement.
Pit Beirer: « Glenn Coldenhoff fait bien son boulot; pas mieux que l’an dernier mais pas moins bien. »
« Si vous avez six ou sept usines impliquées avec chacune deux pilotes, cela veut dire que vous avez un total de douze pilotes d’usine voire plus; aussi, si Glenn termine huitième lors d’une course, il faut apprécier la performance à sa juste mesure car le championnat est très relevé cette année. Vous ne pouvez pas faire une place dans le top-huit en roulant sur un mode mineur. Glenn fait bien son boulot; pas mieux que l‘an dernier mais pas moins bien. Tony est revenu après deux salles blessures et s’il n’est pas le plus performant, il ne faut pas oublier qu’avec lui et avec Max (Nagl qui roule sur Husqvarna, filiale de KTM, NDLR), nous sommes second et troisième au classement provisoire. Tim Gajser, leader du classement provisoire, est un pilote incroyablement cool et physiquement ainsi que moralement très fort, roulant vite sur une bonne moto. Nous nous battons au sommet de notre sport. En comparaison d’il y a cinq ans, il y a plus de motos et de teams dans la catégorie mais bon, c’est ce que nous voulions et c’est ce que nous avons d’ailleurs demandé. Si un jour vous êtes moins bien, vous ne montez pas sur le podium et vous n’êtes même pas dans le top-cinq et c’est comme cela que les choses doivent être. »
