Published On: 15 mars 2017

Yentel Martens n’est certes pas un grand bavard mais ses récents résultats (une quatrième place au Touquet, des victoires au Wintercross de Groesbeek puis dans le championnat de Hollande à Heerde et enfin à Moerbeke le week-end dernier) méritaient bien qu’on s’intéresse de plus près à ce pilote âgé aujourd’hui de 26 ans.

A Moerbeke, ce dernier week-end, il semble que la course a eu deux visages. En effet, dans la première manche, tout a semblé facile tandis que dans la deuxième, les choses se sont passées plus difficilement…

Yentel Martens: « C’est vrai. Il y a eu pas mal de bagarre dans la première manche. Lorsque je me suis retrouvé à la quatrième place, j’ai bien géré ma course en faisant en sorte que Kahro, Grobben et De Dycker ne puissent pas me lâcher. Ensuite, j’ai attaqué avec succès. Dans la deuxième manche, je me suis vite retrouvé en tête mais j’étais moins à l’aise. Lorsque Ken De Dycker) a attaqué, j’ai voulu réagir mais cela n’a pas marché. »

Ton entraîneur, Joël Roelants, semble savoir ce qu’il doit faire pour gérer ta saison.

Yentel Martens: « Oui, c’est vrai. Participer à une course comme l’Enduropale, ce n’est pas rien car il faut se préparer spécifiquement en roulant énormément à l’entraînement car dans une course d’endurance, on va jusqu’au bout de ses ressources et il faut beaucoup de temps pour récupérer. Pour l’instant, à l’entraînement, j’ai l’impression que mon pilotage est bon et que j’ai la condition mais à mon sens, je manque encore d’explosivité. Cela devrait revenir bientôt. Maintenant, avoir l’impression qu’on peut mieux faire alors qu’on remporte des victoires, c’est encourageant! »

Qu’est-ce qui a changé dans ta façon de t’entraîner depuis que tu collabores avec Joël?

Yentel Martens: « Quel entraînement? (rires) Non, sérieusement, je m’entraîne désormais de façon nettement plus structurée et avec un vrai programme qui comprend des objectifs à atteindre. En novembre, j’avais demandé à Joël s’il était d’accord de s’occuper de moi et j’ai eu la chance qu’il accepte. Et cela marche formidablement bien. Tout ce que Joël a fixé comme objectifs semble se réaliser. Je n’ai jamais connu un hiver comme celui qui vient de s’écouler. »

Joël Roelants est devenu l’entraîneur de Yentel Martens

Tu vas devoir franchir une étape dans le championnat EMX300. L’an dernier, tu a été vice-champion et je suppose donc que tu vas te battre résolument pour le titre cette année?

Yentel Martens: « Le championnat EMX300 est en effet un de mes objectifs mais ce championnat ne débute que le 21 mai et c’est un championnat qui ne comporte que six épreuves. En ce qui me concerne, le Dutch Masters of Motocross (championnat des Pays-Bas Inters, NDLR) est aussi important. C’est un championnat de haut niveau. Je veux démontrer que j’appartiens bien au sub-top mondial! Avec tous les pilotes internationaux qui seront présents, c’est vraiment un championnat qui mérite d’être pris en compte. »

Pour quelqu’un comme toi qui se situe juste en dessous du top mondial, ce n’est pas évident d’être reconnu par le grand public. Il y a vraisemblablement beaucoup de gens qui te sous-estiment.

Yentel Martens: « Si tu ne participes pas régulièrement aux championnats MXGP ou MX2, on remarque moins tes résultats. C’est comme ça. Je voudrais bien rouler à Valkenswaard cette année. Que ce soit en MXGP ou en EMX250. Cependant, si je ne suis pas en forme à cette époque, cela n’a pas de sens de rouler en MXGP! »

Tu avais à peine 16 ans lorsque tu as commencé à rouler sur une 450. En fait, tu as fait un peu une carrière à l’envers en descendant de cylindrée par la suite.

Yentel Martens: « En fait, j’avais 15 ans, je crois, lorsque je suis monté pour la première fois sur une 450. J’ai tout de suite pensé que c’était une moto géniale et que c’était ce sur quoi je voulais rouler. En y repensant, je referais la même chose! Ce n’était pourtant pas très intelligent de ma part. Normalement, on y va progressivement: 125cc, 250 en championnat d’Europe, MX2 puis éventuellement MXGP ou des épreuves internationales en MX1. C’est la voie la plus logique et la plus sensée. »

Ton physique joue sans doute un rôle dans tes choix. En effet, tu es grand comme ton père (l’ancien champion du monde 500CC Jacky Martens, NDLR)…

Yentel Martens: « C’est ce que j’utilise sans doute comme excuse. (sourire) En suivant la filière normale que je viens de décrire, on devient un pilote complet. De cette manière, on est mieux armé pour rouler en 450. Les qualités techniques ne sont toutefois qu’un aspect du problème… Rouler week-end après week-end sans pouvoir suivre est très démotivant et mine ton moral. Ce n’est qu’en 2014, lorsque j’ai remporté le championnat de Belgique MX2 avec Vamo Racing, que j’ai retrouvé la confiance en mes moyens. J’avais retrouvé le plaisir de rouler. »

Avec une sixième place en 2016 et une quatrième cette année, il est clair que Le Touquet est une épreuve faite pour toi.

Yentel Martens: « C’est certain! Je sais que je peux réaliser un podium et dans les années à venir, j’ai l’intention de me battre pour la victoire! »

Tu roules habituellement sur une 450. Comment prépares-tu le championnat EMX300?

Yentel Martens: « Avant Teutschenthal (première épreuve du EMX300, NDLR), je participerai sans doute à quelques courses avec une 300. Cela devrait suffire. »