Interview Mauno Hermunen | Mauno Hermunen est à  Mettet pour gagner!

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On le sait désormais, chaque top pilote du petit monde du Supermoto se veut d’être présent au Superbiker de Mettet. C’est évidemment aussi le cas pour le jeune pilote finlandais de vingt-deux ans, Mauno Hermunen qui roule pour le compte de Husqvarna. Hermunen est un garcon pittoresque, plein d’humour mais c’est également un pilote bourré de talent. N’oublions pas que Hermunen a déjà  terminé deux fois second au Superbiker. Malgré tout son humour, nous ne pensons pas qu’il ait vraiment envie de terminer second pour la troisième fois. Non, cette année, ce que veut Hermunen, c’est la victoire!

Comment s’est déroulée ta saison 2010?

Mauno Hermunen: « Bien. En championnat allemand, j’ai remporté toutes les courses tandis qu’au championnat du monde, je suis actuellement quatrième. Théoriquement, j’ai encore la possiblité de remporter le championnat, mais il s’agit d’une théorie purement mathématique car il ne reste plus qu’une épreuve à  disputer. Par contre, il est plus réaliste de penser que je peux encore terminer troisième puisque je ne suis qu’à  sept points de Thierry Van Den Bosch (Aprilia). « 

Pour quelqu’un qui n’en est qu’à  sa quatrième saison en Supermoto, ce sont quand même des résultats assez exceptionnels, non?

Mauno Hermunen: « Quand j’y pense, c’est vrai que c’est assez inattendu. C’est une discipline qui me plait beaucoup même si tout ne m’est pas tombé tout cuit dans mon assiette. J’ai roulé en motocross pendant quinze ans. Un jour, un manager est venu me proposer de remplacer un pilote blessé et c’est ainsi que j’ai été enrôlé. Mais, pour être honnête, je cherchais à  faire quelque chose d’un peu différent que le motocross. Cela faisait quinze ans que je roulais sur les mêmes circuits en Finlande et une certaine lassitude commençait à  s’installler. Lors de ma première course de supermoto, j’ai terminé troisième mais ce n’était pas très significatif car le niveau est très bas en Finlande. Quoiqu’il en soit, ce résultat m’a procuré énormément de motivation. Je me suis beaucoup entraîné et maintenant, je ne suis pas loin du top mondial. »

En tout cas, tu apprends vite!

Mauno Hermunen: « Je pense que mes résultats parlent d’eux-mêmes. Mais c’est vrai que les choses se sont déroulées assez naturellement. Lors de ma première saison en Finlande, j’ai terminé troisième du championnat. L’année suivante, j’ai été sacré champion et j’ai participé à  quelques épreuves en Allemagne. Lors de ma troisième saison, j’ai participé à  l’entièreté du championnat allemand et j’ai remporté le titre. J’ai également participé à  deux GP, ce qui m’a permis de me faire connaître et surtout de signer un contrat de pilote d’usine avec Husqvarna. L’an dernier, c’était ma quatrième saison en Supermoto et j’ai terminé quatrième au championnat du monde. Pour réussir dans ce sport, il faut aimer cette combinaison asphalte et terre, ce qui est est heureusement mon cas. »

On s’attend à  ce que quelqu’un qui est bon sur le dur s’adapte plus aisément au style si caractéristique de la supermoto. On pense plus facilement à  un Français ou un Italien mais pas à  un Finlandais qui a été plus habitué à  rouler dans le sable?

Mauno Hermunen: « C’est vrai. Je suis d’ailleurs le seul pilote scandinave en tête du championnat du monde. Peut-être est-ce dà» au fait que les Finlandais aient la compétition moteur dans leurs gênes!? En hiever, je participe volontiers aux courses dans la neige avec des pneux à  clous. Pour moi, c’est un peu la même chose que de rouler en été sinon qu’il fait très froid! Plus sérieusement, rouler avec des pneus à  clous procure énormément de grip. »

Voici quelques semaines, tu as remporté en Bulgarie ton premierGP. Cela s’est passé comment?

Mauno Hermunen: « En première manche, j’ai terminé troisième mais j’ai remporté les seconde et troisième manches. Cette victoire a constitué pour moi un grand moment. Le sentiment que je pouvais remporter une épreuve du championnat du monde m’a donné encore plus envie de devenir champion du monde. Mes bons résultats en championnat d’Allemagne ont également joué un rôle important. Cela fait trois ans que je participe au championnat d’Allemagne et le niveau y est très relevé. Grà¢ce à  mes victoires en Allemagne, j’ai pu acquérir la confiance pour réaliser de bons résultats en championnat du monde. »

En championnat du monde Supermoto, il n’existe plus qu’une catégorie. Ton avis sur ce sujet?

Mauno Hermunen: « Je trouve très bien que tout le monde roule ensemble. Lorsque tu te retrouves au sommet, tu es maintenant véritablement le meilleur pilote au monde. Tu ne peux plus te trouver des excuses selon lesquelles tu roules dans une catégorie déterminée ou sur une certain moto. »

Peux-tu nous décrire tes adversaires les plus coriaces?

Mauno Hermunen: « Thierry Van Den Bosch est certainement un méchant client. Il est régulier, tombe rarement et il est au sommet depuis de nombreuses années. Adrien Chareyre connaît quant à  lui une saison assez difficile. Nous avons dà» utiliser cette année les pneus Goldentyre et l’adaptation ne s’est pas bien faite en ce qui concerne Adrien. Il a connu des difficultés à  régler sa moto. Par contre, en ce qui concerne Thomas, le frère d’Adrien, il a été rapide durant toute la saison. Il a seulement connu de la malchance en Sicile, avec un moteur calé. Thomas est un cas: il est rapide sur l’asphalte et sur la terre. Je ne ménage pas mes efforts pour le battre mais il est presque toujours plus rapide. Davide Gozzini est le compagnon d’écurie de Thomas chez TM. Gozzini est également très vite et la TM est une moto très performante. D’ailleurs, si ce n’était pas le cas, les deux pilotes TM ne se retrouveraient pas en tête du championnat. L’an prochain, il faudra que nous trouvions quelque chose pour battre les pilotes TM. »

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le fait de rouler en supermoto?

Mauno Hermunen: « Sur l’asphalte, lorsque tu prends un virage et que tu ouvres les gaz, tu commences à  deriver et j’adore ça. J’aime bien sauter aussi et donc, lorsqu’il y a des sauts dans la partie en terre, cela ne me derange absolument pas! »

Quels étaient tes héros lorsque tu étais jeune pilote?

Mauno Hermunen: « En supermoto, aucun car je ne me suis intéressé à  cette discipline qu’à  l’à¢ge de dix-sept ans. En motocross, j’admirais Jeremy McGrath. »

En quoi consiste ton entraînement?

Mauno Hermunen: « En supermoto, tu peux faire de grosses différences dans la partie en terre. Je m’entraîne donc beaucoup en motocross. Evidemment, à  côté de cela, je roule évidemment également beaucoup en supermoto. Pour m’amuser, je roule également en pitbike. »

Entre le Superbiker et toi, il y a quelque chose de spécial, non?

Mauno Hermunen: « Quel pilote de supermoto ne serait pas intéressé par le Superbiker? Mettet est la plus belle épreuve au monde dans cette discipline. Le cadre et l’ambiance sont spéciales, avec toujours énormément de public. Celui-ci t’encourage énormément et, en plus, il y a beaucoup de connaisseurs parmi les supporters. En plus, mes résultats ont toujours été bons à  Mettet. Cette année, il s’agira de ma quatrième participation. J’ai terminé deux fois sur la seconde marche du podium. L’an dernier, j’étais le plus rapide lors des qualifications mais je suis tombé dans le premier virage en finale! Cette année, nous allons rouler sur un circuit complètement différent et nous allons voir ce que cela donnera. Ceci dit, Mettet a toujours été un circuit spécial et, cette année, je serai certainement là  pour la victoire! »

Imagine qu’on te donne carte blanche pour organiser une course de supermoto. Tu ferais cela où?

Mauno Hermunen: « San Francisco me semble tout indiqué! Avec les grandes collines qu’on trouve là -bas, tu imagines les sauts qu’on pourrait construire!? »

Cela me paraît effectivement un bon choix. Tous mes voeux de succès à  Mettet!

Mauno Hermunen: « Merci! » 

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