Depuis la reprise de la marque par le groupe KTM en 2013, on peut dire que la marque bénéficie d’une dynamique commerciale et sportive bluffante. Avec derrière eux un score de 48 555 unités tous modèles confondus écoulées en 2018, les pionniers nous reviennent en 2020 avec une gamme enduro radicalement corrigée. Sans grande surprise, les 7 modèles présentés offrent de grandes similitudes avec les cousines oranges.
Par Christophe Bertrand
On ne va donc pas s’étendre sur les moteurs et les châssis qui sont des copiés-collés. Retenez cependant -et c’est important- que les HVA proposent un superbe arrière-cadre 2 pièces composite en carbone et conservent un amortisseur WP à biellettes. On travaille avec Magura pour le freinage et l’embrayage hydraulique et non Brembo.
L’habillage hérite du design MX2019 ainsi que d’une nouvelle plaque phare. Le cadre passe au bleu, les tés de fourche sont des CNC usinés et anodisés noirs. Idem pour les moyeux de roues qui reçoivent des jantes DID équipées de pneus Metzeler 6 Days Extreme. Que du beau matos !
Pour la petite histoire, c’est en Finlande, à Jamsä exactement, dans le nord du pays, qu’on s’est rendu pour tenter de se faire une idée des performances de toute la gamme 2020 de la marque.
Un tracé bien finlandais, comprenez par là truffé de souches, de pierres, de trous sablonneux mais également de parties extrêmes bien corsées. Bref, de quoi réellement comparer ces 7 modèles et en tirer nos conclusions.
350 FE 4T
Dès la prise en mains de la 350 FE 4T, ce qui frappe, c’est la position plus confortable, plus « assise » de la HVA par rapport à la KTM, plus dominante, plus Ready to Race. Une philosophie assagie dirons-nous.
Le repositionnement des biellettes rabaisse la moto de 10 mm et les suspensions se montrent hyper souples, un confort appréciable dans le technique et le franchissement mais qui montre ses limites dans les vagues rapides où il faudra rester très vigilant dès qu’on prend de la vitesse.
Cette 350 est de nouveau le parfait compromis entre puissance et maniabilité. Jamais à court de puissance, elle permet vraiment de jouer sur tous les tableaux grâce à sa polyvalence. Ajoutez les 2 courbes de puissance de série et le « traction contrôle » et vous avez la garantie de ne jamais être à côté de la plaque.
250 FE 4T
Le passage sur la 250 FE, confirme le cap franchi par les ingénieurs sur la petite 4T. Un moteur exceptionnel, rond, coffreux à bas et mi-régime, un régal dans les « pif-paf » piégeux. Son châssis hyper précis, la nouvelle ergonomie du cadre et l’habillage plastique lui confèrent une efficacité redoutable.
Dans le technique, elle se place avec une précision naturelle et engage à affoler les soupapes dans les liaisons rapides. A coup sûr, un grand succès commercial en perspective….
Fe 450 : What a torque !
Quel couple comme on dit en anglais ! Dès la pression sur le bouton magique, le moteur respire la grande forme, la boîte est hyper précise lorsqu’on tombe la vitesse et les vibrations quasi inexistantes.
Le tracé finlandais ne se prête apparemment pas à ce gros bloc moteur plus compact. Mais l’agilité de cette 450 est surprenante. Sur le 4ème rapport et sur le couple, les enfilades en sous-bois au milieu des arbres et des souches fraîchement coupées, debout sur les repose-pieds. Elle est tout simplement royale !
La courbe de puissance standard (MAP 1) fait évidemment l’affaire, la MAP 2 étant plus agressive.
Dans les parties techniques, les pierriers, ça tracte avec un doigt sur l’embrayage, rares sont les coups de piston et l’inertie est quasi inexistante. Un top choix pour l’amateur de sensations et de puissance à profusion.
FE 501
Le plus gros moteur de la gamme (510, 4cm³) bénéficie lui aussi d’une toute nouvelle culasse plus légère de 500gr et semble ne jamais avoir atteint un tel niveau de fiabilité malgré une puissance colossale !
Une grosse 450 avec plus d’allonge qui ravira les adeptes des grands espaces et les costauds dans le technique.
TE150 i 2T
La plus légère de la gamme hérite de la même technologie d’injections que ses grandes sœurs. Châssis de dernière génération, suspensions WP dernier cri et démarreur électrique, les ingrédients sont réunis pour arpenter les pistes et découvrir l’enduro.
Un premier rapport pour démarrer et dans les parties étriquées à très faible allure, ça grimpe et ça ne fatigue pas à condition de ne pas chercher la performance, ce qui obligera à passer les rapports.
On jongle entre le 2ème et 3ème rapport en permanence pour en tirer le meilleur dans le technique et les relances, vu la légèreté de l’ensemble cela implique aussi une dépense d’énergie pour rester dans la bonne plage de régime.
On profitera du 4ème rapport pour les enfilades rapides ne demandant pas de reprise et des 5ème et 6ème rapports en mode « full gaz » sur les sections très rapides. Un petit moteur avec ses avantages et ses inconvénients…
250 TE et 300 TE : les franchisseuses
Mais pourquoi donc les top pilotes de l’enduro extrême jettent-ils leur dévolu sur les moteurs 2T ? Il fallait bénéficier d’un tracé typique et essayer les différents modèles pour répondre à la question. Personnellement, je trouve la 250 TE taillée pour l’exercice. Elle est précise sur le coup de gaz sans jamais désarçonner. Le premier rapport enclenché dans l’extrême, la 250 met en confiance, elle inspire son pilote à tenter les difficultés sans trop d’appréhension.
Adepte du franchissement entre potes, je me suis surpris à tenter… et réussir quelques passages costauds sur rochers en maîtrisant toujours la situation.
La moto est maniable, dégage un sentiment de légèreté dans les changements de traces, le 2ème rapport est le plus approprié dans le très lent mais accepte le 3ème rapport lorsqu’on parvient à garder de l’inertie. Peu fatigante grâce à une puissance maîtrisable, cette TE 250i va vous rendre plus efficace à coup sûr.
« La TE300i est souvent le choix des ténors de l’enduro extrême qui lui trouvent des qualités à la hauteur de leurs exigences. »
Avec la TE 300i, on monte d’un cran. Dès la mise en route le moulin sonne plus rauque et dès les premières accélérations dévoile son tempérament : plus de force, plus de couple, c’est d’ailleurs souvent le choix de cylindrée des Jarvis et autres spécialistes qui lui trouvent des qualités à la hauteur de leurs exigences !
Là où j’hésitais entre le 2ème et 3ème rapport sur la 250, le 3ème s’impose naturellement sur la 300. Attention par contre de ne pas se faire surprendre lors des accélérations franches, style impulsions ou sauts de rochers. La puissance vient un peu brutalement, un peu « on-off », le gain de force moteur peut devenir plus pénalisant, plus exigeant pour certains dans le technique mais apporte de la réserve et une certaine polyvalence dès que le parcours se simplifie.
A essayer de toute façon pour faire son choix entre les 2 cylindrées.
Vous l’aurez compris, il y en a pour tous les goûts et pour tous les niveaux dans cette cuvée 2020 signée Husqvarna. Des avantages, très peu d’inconvénients vu le degré de finition et de performances des 7 modèles proposés. Le plus compliqué sera sans doute finalement de faire le meilleur choix en rapport avec votre utilisation.